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28 février 2015 6 28 /02 /février /2015 22:41
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Jean-Christophe le Duigou - Vendredi, 27 Février, 2015 -Humanité Dimanche
 
Par Jean-Christophe le Duigou. Le sauvetage de la Grèce depuis 4 ans a consisté à tranférer l'essentiel des dettes du secteur privé au public, socialisant une nouvelle fois les pertes.

Une campagne insistante se développe, accréditant l’idée que la restructuration de tout ou partie de la dette grecque aboutirait «  à ponctionner le porte-monnaie des Français ».

L’objectif est clair : jouer sur l’égoïsme supposé de nos concitoyens pour tenter d’isoler le gouvernement que s’est démocratiquement donné la Grèce. Il est vrai qu’à première vue le raisonnement est simple. Le calcul consiste à diviser les 59 milliards d’euros, correspondant à l’exposition de la France à un défaut total de la Grèce sur sa dette, par le nombre d’habitants de notre pays pour aboutir à quelque 900 euros par Français.

Sauf que l’on trompe le public en disant qu’ainsi « l’on paierait pour la Grèce » alors que l’on masque une nouvelle fois une opération de renflouement du système bancaire. La démonstration en a été faite par Olivier Passet sur le site en ligne Xerfi-Canal (www.xerficanal.com).
Toute l’opération de sauvetage de la Grèce depuis quatre ans a consisté à transférer l’essentiel des dettes grecques du bilan des banques aux budgets des États européens, au Fonds européen de stabilité financière, à la Banque centrale européenne et, pour le reste, au Fonds monétaire international, c’est-à-dire du secteur privé au secteur public.

On a une nouvelle fois socialisé les pertes.
Cela dit, pour l’instant, ce soutien ne coûte pas, il rapporte même quelques euros aux Français.
En fait, les 59 milliards en cause sont déjà couverts par des emprunts du Trésor sur lesquels la France fait un bénéfice régulier correspondant à la différence entre le taux auquel emprunte la France et celui auquel elle prête à la Grèce.
S’impose cependant à court terme un choix rendu nécessaire par l’impossibilité pour la Grèce de rembourser le capital.
Si l’on faisait cadeau de sa dette à la Grèce, la perte serait limitée à l’arrêt des versements d’intérêts par la Grèce, la France continuerait à régler les siens sur les 59 milliards empruntés.
Mais aux taux actuels, cela représente une charge de 10 euros par Français et par an, charge que l’inflation viendra réduire avec le temps. Si, au lieu d’annuler la dette, on la remplaçait par une « rente perpétuelle », c’est-à-dire un système dans lequel la Grèce verse des intérêts sans jamais rembourser le capital, le contribuable français non seulement serait épargné mais il ferait un bénéfice régulier. L’État français emprunterait définitivement pour le compte de la Grèce tandis que cette dernière paierait les charges d’intérêts. Le contribuable français y gagnerait car la rente versée par la Grèce serait sans doute supérieure aux taux auxquels la France se finance.
Le fait de ne pas vouloir procéder à une restructuration de la dette grecque s’apparente à une dangereuse fuite en avant. Nous continuons à faire supporter à un pays que nous savons insolvable une charge exorbitante de remboursement qui interdit toute stratégie de développement. Ce soutien au fonctionnement d’un système financier à bout de souffle coûtera d’autant plus cher qu’il se prolongera.
Pour faire un vrai bilan de l’incontournable restructuration que réclame le gouvernement grec, il faudrait prendre en compte le manque à gagner, en termes de croissance, dû à notre retard à régler la crise d’endettement des pays du sud de l’Europe.

Et là, il n’y a pas photo. Nos politiques de rigueur ont déjà coûté bien plus pour la France que les 59 milliards de pertes éventuelles sur la Grèce.
Ajoutons que le raisonnement applicable au cas grec devrait donner quelques idées pour traiter le surendettement des collectivités publiques, un peu partout en Europe.

(*) Économiste et syndicaliste.

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27 février 2015 5 27 /02 /février /2015 22:04

 L’homme qui a si brillamment légué sa circonscription de député du Doubs, puis son siège de ministre, a vite pris le pli de l’eurocrate. Pensez donc, la Commission européenne, présidée par un expert en fraude fiscale, réclame de la France qu’elle taille de 4 milliards d’euros supplémentaires dans les dépenses publiques du pays. Et Pierre Moscovici de déclamer doctement que cela « va exiger des efforts très importants de la France » car «la Commission» est «très exigeante».

 

Avec qui et pourquoi ? Et le chef de l’État de n’y rien trouver à redire, pis, d’évoquer, comme un de ces costumes-cravates du FMI qui ont affamé l’Argentine, des « réformes structurelles ». Tandis que le ministre de l’Économie peine à rester droit dans ses bottines, après le camouflet de la semaine passée, et étrille les représentants de la nation, les classant en « fainéants » et « artisans », le chef du gouvernement, lui, met le pied sur l’accélérateur de « réformes », donc, qui ont en commun de répondre aux désirs convergents du Medef et de Bruxelles.

 

« Mon amie la finance » pourraient dire tous ces convertis à la brutale loi du marché, qui n’a que faire de la croissance, du travail et encore moins de la démocratie. Que l’extrême droite prospère grâce aussi à un écœurant mélange de complaisance et d’aveuglement de ces sommets éthérés de la finance, de la politique et des médias n’est guère plus surprenant, ni moins dangereux : elle ajoute à cette liste la République et la paix civile.

 

Le parti de la rente ravage la France et l’Europe. Capable de céder aux Américains des fleurons énergétiques comme Alstom, de laisser à l’Allemagne de madame Merkel les excédents commerciaux, et ne trouvant rien à redire à une rapacité d’un capital qui se distribue autant de dividendes que le travail qu’il presse comme un citron lui rapporte de profits.

 

Ces gens-là ont la raison de leur côté : ces Grecs exagèrent d’avoir élu un gouvernement prétendant agir avec eux et pour eux. La raison du fric. Qui bouche l’avenir et avec laquelle il est urgent d’en finir.

Pierre Moscovici
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26 février 2015 4 26 /02 /février /2015 23:31
Ce soir, nous vous invitons à partager la tristesse de notre camarade et ami, notre député André Chassaigne !
24 février 2015

 Le 3 décembre 2014, je rencontrais Charb pour échanger avec lui sur le devenir de Charlie Hebdo. Il m’avait alors chargé d’être le porteur d’un amendement sur la presse à la loi de finances, qui est devenu ensuite « l’amendement Charb », et que Pierre Laurent a pu faire adopter au Sénat au lendemain de la tragédie de ce début d’année.

 C’est ce soir-là qu’il m’avait si gentiment offert l’illustration de ma carte de vœux pour 2015. J’avais alors fait le choix d’accompagner son dessin et mes vœux du texte suivant :

 « En remerciant l’ami Charb, dessinateur et directeur de Charlie Hebdo, pour l’illustration de cette carte de vœux, je voudrais attirer l’attention sur la crise que rencontre aujourd’hui, pour reprendre ses mots, « les titres imprimés sur du bon vieux papier ». Charlie Hebdo n’y échappe pas, l’Humanité et l’Humanité Dimanche non plus, et bien d’autres titres de la presse écrite.

 A la fin de l’éditorial fondateur de l’Humanité, le 18 avril 1904, Jean Jaurès déclarait que « Faire vivre un grand journal sans qu’il soit à la merci d’anciens groupes d’affaires est un problème difficile, mais non pas insoluble ».

 Alors que la guerre économique s’accompagne de ce qu’il faut bien appeler une puissante guerre idéologique, mobilisons-nous pour sauver les titres qui nous sont chers et aujourd’hui gravement menacés ».

 J’ai ensuite eu le sentiment douloureux d’« avoir été Charlie » avant l’heure. Mais j’ai eu aussi le regret de n’avoir pas cité d’autres titres, comme le Monde Diplomatique, lui aussi très menacé, et bien évidemment La Terre.

 Alors que je viens d’envoyer, en urgence comme chaque fin de matinée de lundi, ma chronique pour La Terre, je suis triste. C’est la dernière de l’hebdomadaire que j’aimais tant. Ce journal qui a tant marqué la conscience de générations de ruraux et qui disparaît sous sa forme actuelle.

 Je pense à un paysan de mon village aujourd’hui disparu. Je n’étais pas encore élu. Alors que je lui proposais de s’abonner à « notre » journal, il avait eu cette réponse : « La terre, je la lis pas, je la travaille ! ». Puis, La Terre, il s’était mis à la lire, avait levé la tête… puis il avait adhéré au Parti Communiste Français. Il n’avait pas été le seul.

 40 ans après, je mesure le chemin parcouru dans notre petit coin d’Auvergne. Comment ne pas être triste aujourd’hui ?

 

Je suis triste
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25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 17:53

Le gouvernement Tsipras, qui a du présenter à contrecœur des mesures pour apaiser ses créanciers, ne transige pas sur la priorité de son programme : la lutte contre la pauvreté. L'Eurogroupe a validé l'ensemble des mesures et s’est engagé à poursuivre le programme d’aides.

 

C’était au cœur du programme de Syriza et le gouvernement Tsipras ne reviendra pas dessus : la lutte contre la crise humanitaire qui sévit en Grèce. Athènes va ainsi mettre en place des mesures "très ciblées" pour améliorer la couverture sociale, l'approvisionnement en énergie et l'accès à la nourriture au logement des plus pauvres, par exemple avec des bons d'alimentation.


Au programme également la dépénalisation du surendettement pour les petites sommes, le soutien aux "plus vulnérables" ne pouvant rembourser leurs emprunts et une collaboration avec les banques pour "éviter les mises aux enchères de résidences principales en-dessous d'un certain seuil" de défaut de paiement.
C’était également au programme de Syriza, le gouvernement grec s'engage à faire "de robustes efforts" dans la collecte des impôts et la lutte contre l'évasion fiscale en "utilisant pleinement les moyens électroniques et autres innovations technologiques". Le tout doit cibler "particulièrement les plus nantis" afin de "les faire participer de manière juste au financement des politiques publiques" et se faire "sans impact négatif sur la justice sociale". Le code fiscal doit être modernisé, l'indépendance de l'administration centrale des impôts renforcée, ses moyens élargis.


Le gouvernement prévoit aussi un dispositif de lutte contre la contrebande d'essence et de cigarettes, un renforcement de la lutte contre la corruption et la mise en place d'un système permettant le paiement rapide des arriérés fiscaux et de contributions à la sécurité sociale.

 

Des compromis et des économies

Le nombre de ministères doit passer de 16 à 10, les avantages et primes des ministres, parlementaires et haut fonctionnaires être réduits, la grille des salaires dans la fonction publique remaniée. L'Etat veut également monnayer "aux prix du marché" l'utilisation par les médias des fréquences de radio-télévision, réformer les règles d'attribution de marchés publics.


Là où l'aile gauche de Syriza grince des dents c’est à propos de "l'ampleur et du calendrier" de la progression du salaire minimum, une promesse centrale de Tsipras, qui "se feront en consultation avec les partenaires sociaux et les institutions européennes et internationales", selon le document et "de manière à préserver la compétitivité et les perspectives d'emploi". Le montant envisagé (751 euros) et la date (2016) ne figurent pas explicitement dans la liste.
Autre recul, les privatisations déjà réalisées ne seront pas remises en question, pour celles qui sont déjà lancées "le gouvernement va respecter les processus en conformité avec la loi". Celles qui sont prévues doivent être "examinées avec pour objectif de maximiser les bénéfices à long terme pour l'Etat". Des ministres du gouvernement Tsipras avaient annoncé peu après leur élection leur intention de revenir sur plusieurs ventes en cours, comme celles du terrain de l'ancien aéroport d'Athènes et de 14 aéroports régionaux.

Grèce : des compromis mais pas de compromission
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24 février 2015 2 24 /02 /février /2015 19:49
Olivier Dartigolles, porte parole du PCF - Mardi, 24 Février, 2015

 

L'image lisse que le Front national et Marine Le Pen tentent de se construire ne cesse de se fissurer dans la campagne des départementales. Les déclarations nauséabondes, racistes, et appelant à la violence se multiplient sur les blogs et les comptes des réseaux sociaux de candidats du Front national. La véritable nature du FN réapparait. Ainsi, Fabien Rouquette et Michèle Boisset, candidats dans le canton de Narbonne 2 appellent les « Socialistes, Communistes et musulmans » à faire « Un geste pour la planète : suicidez-vous ! ». « Hihi, un beau rêve » s'autorise même à commenter la candidate FN *. D'autres candidats dans le canton voisin appellent à des « battues contre les arabes »… Ce n'est plus supportable.

 

 

Le Front national n'est pas « anti-système », il est « pro-haine » (Olivier Dartigolles, PCF)

La banalisation et l'ultra-médiatisation du Front national libèrent totalement une parole répugnante, ordurière et violente. Chacun est aujourd’hui devant ses responsabilités et doit regarder la réalité en face : le Front national n'est pas « anti-système », il est « pro-haine ». Marine Le Pen répond que ses candidats ne « sont pas des professionnels de la politique ». Il faut probablement entendre par là qu'ils n'ont pas sa technique pour cacher la véritable nature raciste de son parti.

La foire à la haine des musulmans, des juifs ou des hommes et femmes engagés à gauche doit cesser. Nous appelons les hommes et femmes de ce pays à se mobiliser contre les ennemis de la République.

 

 

Le Front national n'est pas « anti-système », il est « pro-haine » (Olivier Dartigolles, PCF)
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23 février 2015 1 23 /02 /février /2015 21:55

Notre ami et camarade Alain s'est senti « interpellé » par l'article de l'élue du « Parti de France » dans le dernier bulletin municipal « Lempdes Magazine »

 

Cliquer sur l'image pour l'agrandir !

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A Lempdes : la nuit des longs couteaux ?

Comme dit Alain : « Pour ceux qui n'auraient pas lu ce papier dans le dernier bulletin municipal de Lempdes. Ce n'est pas la nuit des longs couteaux mais ça s'étripe bien ! »

La nuit des longs couteaux (pour ceux qui ne connaissent pas cet épisode)

Le 30 juin 1934 se déroule la sanglante purge de la Nuit des longs couteaux au cours de laquelle Röhm, arrêté par Hitler lui-même, est abattu par deux officiers SS dans la cellule de la prison de Munich où il a été incarcéré. En 1934, la crise qui minait le parti nazi éclate. Ernst Röhm, ami d'Hitler et chef des 2 500 000 membres des Sections d’assaut, déclare à qui veut l’entendre qu’il faut une seconde révolution nazie, qu’il faut éliminer ploutocrates et militaires conservateurs.

Le chef des S.A. souhaitait que la formation qu'il dirigeait, et dont l'emploi était mal défini, prît en main le réarmement et la constitution d'une armée populaire nationale-socialiste. Ces idées qui se propageaient dans les milieux nationaux-socialistes en 1933 et 1934 inquiétaient les milieux capitalistes et les dirigeants de la Reichswehr. La Reichswehr et les industriels qui soutiennent Hitler commencent à trouver les troupes de Röhm - qui leur furent pourtant bien utiles dans les batailles de rues avec les militants communistes - un peu trop bruyantes. Après avoir hésité pendant des semaines, Hitler se résolut à trancher. Le 30 juin, sur son ordre, les SS de Heydrich et Himmler arrêtent et exécutent les principaux dirigeants des SA, dont Röhm. La contradiction entre le discours radical du parti nazi, qui avait attiré à lui des larges couches de chômeurs, et la réalité du pouvoir nazi, est enfin réglée.

Hitler, accordant satisfaction aux chefs de l'armée et aux dirigeants de l'économie, assouvissait en même temps des vengeances anciennes (en se débarrassant de toute une série d'adversaires: exécution de Kurt von Schleicher, de Gustav von Kahr) et intimidait von Papen (dont plusieurs collaborateurs furent assassinés).

Quelques semaines plus tard (2 août 1934) mourait Hindenburg. Hitler ajouta alors à ses fonctions de chancelier celles de président du Reich. Il devenait du même coup chef de la Reichswehr qui, désormais, prêtera serment non «au peuple et à la patrie», mais, personnellement, au Führer Adolf Hitler. Ces mesures sont sanctionnées par un plébiscite, désormais substitué à toute autre consultation populaire et remarquablement «préparé», le 19 août 1934. Les changements sont approuvés à une très forte majorité (38,4 millions de «oui» sur 45,5 millions d'électeurs inscrits). Le 30 juin 1934 marque en outre le déclin des S.A. et l'ascension d'une autre formation hitlérienne, les Schutz-Staffeln, ou S.S., jusqu'alors subordonnée aux S.A. et désormais indépendante, placée sous la direction de Heinrich Himmler.Enfin, la consolidation du régime s'accompagne à la fois du développement de l'appareil policier (importance accrue de la Geheime Staatspolizei, ou Gestapo) et d'une mise en tutelle de la vie culturelle et du système d'éducation.

Ces mesures, ainsi que les persécutions dirigées contre les antifascistes, ont contraint, dès les premiers mois du nouveau régime, de très nombreux savants et intellectuels (Einstein, Thomas et Heinrich Mann, Bertolt Brecht) à prendre le chemin de l'exil. Cette Nuit des longs couteaux fera environ deux cents victimes, chefs de la SA et personnalités politiques diverses.

Pour ceux qui veulent en savoir (un peu) plus !

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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 19:48
PHOTO PHILIPPE WOJAZER/REUTERS

PHOTO PHILIPPE WOJAZER/REUTERS

Le gouvernement va s'attaquer au code du travail. Fabrice Savel

Dimanche, 22 Février, 2015 - Humanite.fr

 

Après l'épisode du 49-3, le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, vante sa méthode, dans une interview au JDD, alors qu'il a échoué à obtenir une majorité parlementaire en faveur de sa loi. Il confirme l'accélération des réformes annoncée par François Hollande samedi en marge du Salon de l'agriculture.

Le code du travail est dans le viseur du gouvernement.

Après l'échec du gouvernement à rassembler une majorité à l'Assemblée nationale sur le projet de loi Macron et le coup de force du recours à l'article 49-3 de la Constitution, François Hollande, Manuel Valls et Emmanuel Macron mènent une grande offensive de communication ce week-end pour accélérer leurs réformes antisociales.

Hollande, Valls et Macron persistent et signent !

En marge de sa visite au Salon de l'agriculture, le Président de la République a déclaré : « Il faut entendre ce que demandent les Français. Qu'est-ce qu'ils demandent ? Que le pays avance. Que le pays change. Que le pays réussisse ... Il faut, quand on est dans l'opposition, en avoir conscience, et quand on est dans la majorité, en avoir la responsabilité, la lucidité », a-t-il ajouté, avant d'insinuer que les députés ne comprennent pas le peuple !

Ainsi, cédant à des sirènes antiparlementaristes, François Hollande a estimé qu'« Il y a un moment où si le Parlement ne comprend pas ce que veut le pays, il y a une forme de défiance qui s'installe. (Notre) rôle n'est pas d'opposer le Parlement au peuple, c'est au contraire de dire maintenant, il faut aller vite, », justifiant ainsi le recours autoritaire au 49-3.

Dans la même stratégie qui consiste a opposer les députés et la population, le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron déclare, dans le Journal du dimanche (JDD), voir une « large majorité de conviction » sur la loi sur l'activité et la croissance adoptée jeudi via le recours à l'article 49-3 de la Constitution. « Nous allons poursuivre les réformes avec détermination », prévient Emmanuel Macron.

 

Hollande, Valls et Macron persistent et signent !
Le premier ministre, Manuel Valls, recevra les syndicats et le patronat mercredi pour une table ronde préalable à une réforme sociale.
Selon les informations dont disposerait le JDD :
- Le gouvernement s'apprêterait à reprendre l'essentiel de la réforme sur les seuils sociaux proposée par le Medef et la CFDT, contre l'avis de la CGT, de FO et de la CGC.
- Il s'attaquerait une fois de plus à la durée légale du temps de travail par l'élargissement des dérogations aux 35 heures.
Au programme également l'assurance chômage et les règles d'indemnisation des demandeurs d'emplois ainsi que le financement des retraites. 

 

Hollande, Valls et Macron persistent et signent !
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21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 22:13
Le buste de Manouchian, qui surplombe le port de Marseille. - Photo : Robert Terzian/Divergence

Le buste de Manouchian, qui surplombe le port de Marseille. - Photo : Robert Terzian/Divergence

Des cérémonies ont lieu, ce week-end, pour rendre hommage à Missak Manouchian et ses camarades fusillés au Mont-Valérien le 21 février 1944.

«Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes / Ni l’orgue, ni la prière aux agonisants / Onze ans déjà, que cela passe vite onze ans / Vous vous étiez servi simplement de vos armes / La mort n’éblouit pas les yeux des partisans. »

Les vers d’Aragon, publiés dans l’Humanité le 5 mars 1955, la veille de l’inauguration de la rue Groupe-Manouchian, dans le 20e arrondissement à Paris, portent le fer dans les zones névralgiques de l’histoire. Ces Strophes pour se souvenir, extraites du Roman inachevé mais popularisées sous le nom de l’Affiche rouge (mis en musique par Léo Ferré), font vibrer le souffle de la révolte.

« Il a suffi à un génie sept strophes, trente-cinq alexandrins, quatre cent vingt syllabes seulement pour inscrire à jamais dans la mémoire collective l’un des épisodes les plus bouleversants de la Résistance (…) ce poème dit l’héroïsme des combattants Francs-tireurs et partisans-Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI), mais, en accompagnant pas à pas leur exécution, il dégage des faits et des êtres les valeurs universelles qui les animaient et dont ils sont les fondateurs », note le poète Olivier Barbarant, dans le hors-série les 70 Ans de l’Affiche rouge, publié par l’Humanité.

De ces poètes qui ont fait l'histoire

Missak Manouchian, fusillé dans l’hiver glacé avec ses camarades au Mont-Valérien le 21 février 1944 à 15 h 30, est de ces poètes qui ont fait l’histoire. Il est aussi un de ces étrangers jetés en pâture par l’occupant nazi, à travers la tristement célèbre Affiche rouge, qui ont bravé la mort. Opposant au chant macabre des balles nazies, le chant de la liberté, la clameur continue d’un idéal. C’est par le biais d’une affiche rouge et noire, placardée massivement dans les artères du pays, que le communiste d’origine arménienne sort de l’anonymat. Au centre de ce matériel de propagande, le résistant Missak est décrit comme « chef de bande », entouré par neuf de ses camarades, la plupart juifs, dont les visages graves et émaciés sont encerclés, telles des cibles tenues en joug dans le viseur d’un fusil. Cette opération xénophobe a aussitôt été détournée par un pied de nez militant : « Très tôt, le Parti communiste, stigmatisé comme parti des étrangers, a retourné contre ses auteurs la signification de l’affiche et célébré l’engagement des militants étrangers », constate l’historien Serge Wolikow. Les images, par-delà leurs intentions propres, sont parfois débordées par l’époque. Il y a ce qu’elles disent, mais ce qu’elles taisent aussi. Tandis que les nazis brossèrent le portrait d’un Arménien criminel (« 56 attentats, 150 morts, 600 blessés »), les travaux biographiques restituent le parcours exemplaire de celui qui deviendra le commissaire militaire héroïque des FTP-MOI parisiens sous le pseudonyme de Georges (matricule 10300). Si les archives dont nous disposons sont parcellaires (notamment sur la période clandestine 1940-1943), celles existantes éclairent la trajectoire indissociablement ouvrière, militante et intellectuelle de Manouchian. Débarqué en 1925 sur le sol de Marseille, rejoignant par les portes de l’Europe cette « France bienfaitrice », il est embauché comme tourneur aux usines Citroën, encore parisiennes. Dès les années 1930, il prend part à l’effervescence littéraire, créant la revue Tchank (l’effort), remplacée par Machagouyt (culture). C’est une de ces publications qui « chantaient le malheur et les espoirs des Arméniens persécutés ». Tandis que ses engagements antifascistes et communistes se précisent, il prend la responsabilité du journal Zangou, qui emprunte son nom à un fleuve arménien. Si une sensibilité romantique sommeillera toujours en lui, Missak n’en demeure pas moins un résistant actif : il prend la plume dès que l’urgence d’un poème se fait sentir, il n’hésite pas non plus à se saisir d’une grenade pour faire exploser un parterre de feldgendarmes aux abords d’un petit hôtel de Levallois-Perret en 1942. « Il y en a marre des tracts, maintenant il faut combattre avec les armes », confiera-t-il alors à Arsène Tchakarian, dernier survivant du groupe Manouchian.

Parmi les plaies de l’histoire que Missak éprouvera, il y en a une qui reste béante. « Né le 1er septembre 1906 à Adyaman, dans la partie arménienne de l’Empire ottoman, Manouchian fut élevé dans le souvenir des massacres des Arméniens de 1894-1896. Il n’avait que neuf ans quand les Turcs, en 1915, recommencèrent ces massacres et leur donnèrent la dimension d’un génocide. Lui-même échappa à la mort, mais il avait perdu toute sa famille et il fut recueilli, avec son frère, dans un orphelinat du protectorat français de Syrie », résume le Maitron. Si la société turque continue d’être hantée par ce tabou, la France, qui s’apprête à commémorer le centenaire de ce génocide, n’est pas exempte d’omissions mémorielles. Bien que François Hollande ait rendu en 2014 un hommage au groupe Manouchian, une des dernières volontés du poète résistant – « Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement », plaidait-il dans une ultime lettre à Mélinée – n’a pas été pleinement réalisée. Le transfert des cendres du groupe Manouchian au Panthéon se fait toujours attendre. Tandis que Pierre Laurent, sénateur de Paris (PCF), déplorait l’année dernière que les résistant-e-s communistes aient été écartés du processus de « panthéonisation », le député socialiste Jean-Marc Germain affirmait qu’« en transférant leurs cendres et leur message sous la coupole de ce temple laïque qu’est le Panthéon, les générations présentes et futures apprendront qu’avant d’avoir le visage de la solidarité et de la liberté, la France et l’Europe, dans lesquelles elles vivent, avaient celui de ces hommes et de cette femme ».

À l’heure où le buste de Manouchian, qui surplombe le port de Marseille, vient de subir des profanations répétées de « sympathisants d’extrême droite », cette proposition, relayée par plusieurs pétitions, se fait plus que jamais pressante. Ne serait-ce pas rendre justice aux « vingt et trois qui donnaient le cœur avant le temps » ?

 

 

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20 février 2015 5 20 /02 /février /2015 16:54

"Les dernières déclarations d’Emmanuel Macron trahissent son projet et une nouvelle fois son mépris des milieux populaires."

 

Manuel Valls voulait procéder à des conversions forcées à son archéo-libéralisme et obtenir une abjuration générale des principes de la gauche. Il a failli et n’avait plus qu’un abus de confiance pour tenter d’imposer la loi Macron. La ligne de fracture s’est élargie dans ce qui était sa majorité entre des gouvernants du renoncement et des élus qui restent attachés au progrès social. Le hold-up tenté sur le socialisme et son histoire se termine en grand ratage. L’opinion le voit et les mantras répétés sur la folle modernité du texte porté par le ministre banquier se terminent en onomatopées.

 

Les dernières déclarations d’Emmanuel Macron trahissent son projet et une nouvelle fois son mépris des milieux populaires : « Si j’étais chômeur, a déclaré le banquier qui gagnait un million d’euros en quelques mois, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierai de me battre d’abord. Si j’étais chômeur, je serais inquiet, concentré et au combat. » De son bureau ouaté, entre deux tirades célébrant sa propre modernité, il juge donc les travailleurs privés d’emploi insouciants, décontractés et ne cherchant nullement un nouveau poste. Même Pierre Gattaz ne serait pas si arrogant, méprisant, loin des réalités.

 

Pour couronner cette séquence politique, il vient de nous apprendre qu’il n’était même plus socialiste. Le pays l’avait remarqué... L’échec ne sert pas toujours de leçon. Jeudi, devant l’Assemblée, le premier ministre, le souffle court, a persisté dans l’aveuglement devant la situation catastrophique du pays et dans l’exaltation des cadeaux qu’ils déversent sur le patronat, avouant seulement sa déception que la droite ne l’ait pas accompagné sur un texte qui décalque le discours des Sarkozy, Fillon et autres Lagarde. Restaient un laborieux plaidoyer et une énergie dissipée. Il devient urgent de tourner la page.

 

Valls, le banquier et les chômeurs
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19 février 2015 4 19 /02 /février /2015 21:09
La culture n’est plus une priorité ! Sauf à Lempdes (pour le moment ?) !

Au moment des discussions budgétaires dans toutes les collectivités locales, quand l'Etat réduit drastiquement ses dotations, la question s'est posée de savoir où faire des économies ! A Lempdes comme ailleurs !

La question était tellement brûlante que radio France Bleu Pays d'Auvergne en avait fait sa question du jour !

Las, à défaut de faire du "parisianisme", elle avait fait du "clermontoisisme", rassurant les auditeurs en leur rappelant que le nouveau Maire était l'ancien adjoint à la culture et que donc, à priori, il protègerait celle-ci !

Ce qui à Lempdes comme à Clermont a été valable sur le budget 2015, le sera-t'il en 2016 ?

La culture n’est plus une priorité ! Sauf à Lempdes (pour le moment ?) !

Une « cartocrise » culturelle recense les festivals, les structures et les associations culturelles supprimés depuis les élections municipales de mars 2014.

Un grand plan de licenciement passé quasi inaperçu ! Cette carte interactive est « malheureusement toujours en construc­tion », précise son auteure  d’Emeline Jersol, médiatrice culturelle au Boulon, un centre national des arts de la rue situé dans la banlieue de Valenciennes  qui ajoute qu’elle « espère provoquer une prise de conscience collective et une remise en question des politiques sur la place de la culture dans la société, qui n’est pas qu’un espace de loisir, mais aussi de réflexion ».

Cette infographie recensant la suppression ou l’annulation des festivals, structures ou associations culturelles a été mise en ligne sur la plate-forme libre OpenStreetMap, le 23 janvier.

Intitulée Culture française, tu te meurs, elle localise pour l’instant soixante et onze lieux où la culture musicale, théâtrale, cinématographique...  qui ont été suppri­més, annulés ou fermés depuis les derniè­res élections municipales.

Parmi les festivals supprimés, on compte par exemple celui du film de Vendôme, la Biennale d’art contemporain de Bourges, le festival du film asiatique de Deauville ou  le forum du Blanc Mesnil qui a vu sa convention avec la mairie suspendue.

 

Pour en savoir plus :

Qui a peur des droits culturels ?
Photo AFP

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Mardi, 17 Février, 2015 - L'Humanité

Au sujet d’un amendement de la loi Notre. Texte collectif.

Malgré les nombreux engagements internationaux ratifiés par la France en faveur des droits culturels (déclaration de l’Unesco sur la diversité culturelle, convention Unesco sur le patrimoine immatériel ou même la Déclaration universelle des droits de l’homme) qui les portent comme des « droits indispensables à la dignité et au libre développement de la personnalité », l’Assemblée nationale menace une disposition introduite par le Sénat dans le cadre du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (dite loi « Notre »).

Nombre d’acteurs culturels impliqués sur le terrain, auprès des publics dits « empêchés », dans des secteurs géographiques peu favorisés, ou encore dans de vraies actions de démocratie culturelle, sont dans l’incompréhension. Cet amendement du Sénat, très attentif aux territoires, proposait d’inscrire les droits culturels comme principes fondamentaux pour des politiques partagées entre l’État et les collectivités territoriales. Il est passé sous les fourches caudines des commissions de l’Assemblée. La reconnaissance des droits culturels a pour unique ambition de placer les publics, dans leur ensemble, au cœur des politiques culturelles, et ce, sur l’ensemble de nos territoires, qu’ils soient urbains, ruraux ou périphériques.

La lecture des débats des députés en commission révèle des frilosités injustifiées et une vraie méconnaissance de ce que sont ces « droits culturels ». Certains ont craint un nouveau droit opposable, à l’heure de budgets en tension. L’idée d’opposabilité n’est pas vraiment dans le référentiel des droits humains, surtout sur le volet des droits culturels.

D’ailleurs, tous ces textes se donnent pour des références éthiques, ouvrant sur les discussions publiques et des compromis entre forces aux intérêts divergents : la personne « doit pouvoir », disent l’article 5 de la déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle, en citant les articles 13 et 15 du pacte 
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, et l’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

D’autres ont mis en perspective un risque pour la liberté de programmation, au motif que certains activistes censeurs se seraient revendiqués des droits culturels. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Quand des leaders extrémistes emploient et dévoient le mot démocratie, ce sont eux que nous combattons, pas la démocratie. Les droits culturels, loin de porter atteinte à la liberté des créateurs et des diffuseurs, ancrent dans le quotidien de l’action publique un travail collectif sur le sens : liberté d’expression, épanouissement et émancipation de chacun. Les droits culturels sont les droits de chacun, à être reconnu dans son égale dignité, au travers de politiques inclusives, co-construites et attentives. Ces principes sont un guide pour faire humanité ensemble, et utiliser au mieux l’argent public. Non, la culture n’est pas un arrangement étroit et bourgeois entre personnes bien-pensantes, financeurs et financés. Les droits culturels embrassent des pratiques et des œuvres d’une grande diversité, ils vont de l’éducation artistique au café sciences, des fanfares à Bertolt Brecht, du lyrique aux musées, de l’éducation populaire à la Fondation Louis-Vuitton, du slam à la photographie, du fest-noz à la calligraphie, du Mucem à une lecture de contes dans la salle des fêtes d’un village de Savoie… Rien n’est encore perdu, l’espoir réside désormais dans le vote des députés qui ont la possibilité, comme le gouvernement, de réintroduire cette disposition. Ce signe humaniste honorerait notre pays et serait une digne réponse face aux extrémismes, replis communautaristes et toutes tentatives de nier les autres en assimilant diversité et risque.

Les signataires : Marie-Christine Blandin, Robin Renucci, Jack Ralite, Catherine Tasca, Sylvie Robert, Brigitte Gonthier-Maurin, Barbara Pompili, Florian Salazar-Martin, Jean-Michel Lucas, Emmanuel Wallon, Jean-Pierre Saez, Valérie de Saint-Do, Nicolas Roméas 
et Jean-Michel Le Boulanger.

 

La culture n’est plus une priorité ! Sauf à Lempdes (pour le moment ?) !
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