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3 décembre 2016 6 03 /12 /décembre /2016 10:04

Les visages affichaient de larges sourires ce jeudi premier décembre dans la salle Ambroise Croizat de la bourse du travail à Paris. Travailleurs et travailleuses fraîchement régularisés, syndicalistes, citoyens et politiques célébraient une double victoire contre l’esclavage moderne. Il s’agissait aussi de présenter le livre  « les 18 du 57 » de Laurent Hazgui, qui raconte en images  l’incroyable aventure humaine qu’ont représenté les dix mois de grève des coiffeuses.

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2 décembre 2016 5 02 /12 /décembre /2016 22:01

La reprise du débat sur le budget de la Sécurité sociale a tourné court, jeudi, avec le rejet du texte par la droite. Une opposition de façade aux choix libéraux du gouvernement, jugent les communistes, qui défendent l’option d’une couverture de base à 100 % pour tous.

Sitôt ouverte, sitôt close. La discussion sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) n’a même pas eu le temps d’en venir au débat sur les articles. Au Sénat, jeudi matin, la droite, majoritaire dans cet hémicycle, a opposé d’entrée de jeu un tir de barrage au texte de retour de l’Assemblée nationale en adoptant par 187 voix (« Les Républicains » et UDI) contre 154 (PS, PCF, écologistes et radicaux) une motion de procédure contre le projet. Principaux motifs avancés : le gouvernement n’est pas sincère dans sa présentation des comptes et les économies réalisées sont insuffisantes.

Un non-débat qui permet surtout au gouvernement et à la droite de sauver les apparences. « Faire apparaître un semblant d’opposition en seconde lecture est grossier », ont ainsi dénoncé les sénateurs communistes, républicains et citoyens (CRC), pour lesquels le débat en première lecture a mis en évidence « un accord idéologique entre la droite et le gouvernement pour imposer l’austérité aux personnels de santé dans le public et le privé, ainsi qu’aux patients », le désaccord portant surtout sur l’ampleur et le rythme des sacrifices.

C’est ce que s’est évertuée à montrer la sénatrice PCF-Front de gauche Laurence Cohen en dénonçant la « suppression par l’Assemblée nationale » d’améliorations introduites par des amendements de son groupe en première lecture. Ainsi de « celle consistant à étendre la responsabilité des entreprises mères vis-à-vis des entreprises qu’elles contrôlent en cas de fraude aux cotisations sociales ou encore celle concernant la révision de la liste des maladies » ouvrant droit au congé de longue durée pour les fonctionnaires pour y inclure la sclérose en plaques. « À aucun moment, vous n’avez infléchi vos choix de réductions des dépenses, à aucun moment vous n’avez voulu emprunter la piste de nouvelles recettes pour notre système de protection sociale », a regretté la sénatrice du Val-de-Marne, pointant les mesures néfastes de la politique de santé du gouvernement : suppression des cotisations des entreprises à la branche famille, mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT) prétexte à de nouvelles baisses de dépenses, fin de l’universalité des prestations familiales, refus de diminuer les restes à charge des patients, ponction du fonds pour l’emploi des hospitaliers au profit du privé etc.

Des renoncements qui « sont autant de portes ouvertes dans lesquelles s’engouffre la droite », selon Laurence Cohen, citant le projet de François Fillon de cantonner la Sécu à la couverture des « affections graves » tandis que les autres seraient laissées aux assureurs privés, ou encore celui de créer une franchise médicale universelle sur les 200 à 300 premiers euros de soins dans l’année, qui ne seraient donc plus remboursés aux patients. À l’opposé de cette « conception marchande », le groupe CRC a voulu défendre « les principes de solidarité, d’universalité et d’égalité » de la Sécu avec une « prise en charge des frais de santé à 100 % » par cette dernière, au travers d’une centaine d’amendements déposés dès la première lecture du PLFSS.

Parmi ces propositions, figurent la suppression des franchises médicales, un moratoire sur la fermeture de services et d’établissements de santé, le tiers payant intégral pour les étudiants, l’interdiction des dépassements d’honoraires pour les prestations pratiquées dans le cadre de missions de service public, l’affectation de l’excédent de la branche des accidents du travail et des maladies professionnelles (AT-MP) à l’indemnisation des victimes, l’extension à tous les salariés concernés du dispositif de cessation d’activité des travailleurs de l’amiante, l’encadrement et la transparence de la fixation du prix des médicaments… Côté financement, les communistes ne sont pas en reste avec, entre autres propositions, la fin du « dispositif Fillon » d’exonération de cotisations patronales et la mise en place d’une modulation assortie de cotisations additionnelles pour les entreprises qui privilégient la finance sur l’emploi, la mise à contribution des revenus financiers des sociétés pour l’assurance vieillesse, la suppression de la taxe sur les salaires dans les hôpitaux qui pèse pour 66 % de leur budget, un « audit citoyen » de la dette de la protection sociale… Une logique aux antipodes de celle du PLFSS version gouvernementale ou version droite sénatoriale.

 

Protection sociale. Les sénateurs PCF tentent de briser le consensus austéritaire
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1 décembre 2016 4 01 /12 /décembre /2016 11:29
Gravure représentant l’exécution des fédérés par les Versaillais au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, le 28 mai 1871.

Gravure représentant l’exécution des fédérés par les Versaillais au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, le 28 mai 1871.

Olivier Morin - Jeudi, 1 Décembre, 2016 - L'Humanité

 

Comme Eugène Pottier, né il y a 200 ans, les victimes de la répression de la Commune de Paris de 1871 ont été réhabilitées, hier, suite à un vote majoritaire à l’Assemblée.

De vieilles réminiscences versaillaises n’auront pas suffi à empêcher ceux qui sont montés « à l’assaut du ciel » au printemps 1871 d’être enfin réhabilités par l’Assemblée nationale mardi soir.

La proposition de résolution, signée notamment par le chef de file des députés socialistes et écologistes réformistes Bruno Le Roux et plusieurs élus parisiens, dont Patrick Bloche, qui en est à l’origine, souhaitait notamment que « la République rende honneur et dignité à ces femmes et ces hommes qui ont combattu pour la liberté au prix d’exécutions sommaires et de condamnations iniques ». Alors que l’auteur et cinéaste Gérard Mordillat, avant la montée au mur des Fédérés en 2016, comparait Manuel Valls à un nouveau Galliffet (le marquis responsable d’exécutions sommaires de communards durant la semaine sanglante) et le gouvernement de François Hollande de « nouveaux Versaillais (…) prêts à massacrer tous ceux qui n’obéissent pas aux diktats du Medef au nom duquel ils gouvernent la France », l’initiative d’une telle résolution peut étonner venant des socialistes. Mais c’est bien sûr dans les rangs de la droite que les protestations se sont fait entendre pour empêcher la réhabilitation des communards. Yannick Moreau, député « Les Républicains » (LR) de Vendée a commencé par citer Victor Hugo pour mieux enrober son refus puis s’est emporté : « N’avez-vous pas d’autres actions prioritaires à mener pour la France et les Français ? Que comptez-vous faire pour lutter contre le terrorisme islamique qui sème la terreur dans notre pays ? » Utilisant des manœuvres grossières, il a même été jusqu’à qualifier la Commune de « guerre civile » convoquant des « exterminations » de Vendéens sous la Terreur et comparant les méthodes du Comité de salut public et la Convention à celles employées « par les régimes totalitaires du XXe siècle ». L’extrême droite n’a pas manqué de voler à son secours puisque Gilbert Collard, député apparenté FN du Gard, a voulu jouer la confusion en mettant sur un pied d’égalité l’assassin de la Commune Adolphe Thiers et les communards sous prétexte de « laisser les morts enterrer les morts »… De son côté, Jean-Jacques Candelier, député PCF du Nord, a rappelé les conquêtes de la Commune grâce à laquelle « les travailleurs parisiens se sont efforcés de mettre un terme à l’exploitation et à l’oppression, et de réorganiser la société sur des bases entièrement nouvelles ». Il a souligné « l’importance de ce débat, dans une période où l’action sociale et syndicale tend à être criminalisée ». En écho à l’Association des amies et amis de la Commune de Paris 1871, il propose même d’aller au-delà en inscrivant la Commune dans les programmes scolaires ou en instaurant une journée de commémoration nationale.

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30 novembre 2016 3 30 /11 /novembre /2016 19:40

Les cubains ont lu avec intérêt votre récent grossier et malheureux message, après la nouvelle de la mort du leader historique de la Révolution cubaine, Fidel Castro.

Intentionnellement, vous avez offensé, non seulement 11 millions de Cubains, mais des centaines de millions d'êtres humains à travers le monde qui reconnaissent, contrairement à vous, la grandeur de Fidel et son immense stature politique, idéologique et humaniste.

Je vous confesse que je n’avais aucunement espoir que vous ayez des mots de condoléances, mais je pensais que vous auriez l’éthique et la morale d'au moins garder le silence devant l'adversaire mort. Mais j’oubliais que vos codes d'éthique, de moralité et d’honneur, sont très éloignés de ceux que pratiquent la majorité des gens bien.

Mais je ne vous écris pas pour interroger sur vos insuffisances. Je le fais pour vous faire savoir, en réponse, ce que pense un cubain de la rue de l'homme immense qui vient de mourir, et de l’espérance qu’il nous laisse pour l'avenir.

On voit que vos connaissances de l'histoire sont limitées, M. Trump. Il est probable que vous ayez passé tant de temps à exploiter des êtres humains pour construire l'immense fortune qui est la vôtre, qu'il ne vous ait pas resté de temps pour vous éclairer sur l'histoire des pays voisins.

L'héritage de Fidel Castro est immense, M. Trump. L'histoire de la seconde moitié du XXe siècle et ces années du XXI sont marquées par sa pensée, par sa lutte permanente pour donner une voix à ceux qui n’en ont pas, pour défendre les dépossédés de cette terre, pour parvenir à un monde plus équitable et juste, où, sans aucun doute, des personnages comme vous n’auront pas leur place.

Vous montrez une ignorance absolue quand vous dites dans votre message que Fidel Castro a nié les droits humains fondamentaux aux Cubains. Dommage que vous n’ayez pas eu le temps de visiter Cuba et de voir de vos yeux ce qui a été réalisé jusqu'à présent, grâce à l’œuvre révolutionnaire de Fidel.

Quand vous dites que Fidel a violé les droits de l’homme fondamentaux des Cubains, vous oubliez que grâce aux orientations politiques de la révolution qu’il a dirigée, Cuba est le seul pays en Amérique latine sans malnutrition infantile, selon un rapport de l'UNICEF, qui a par ailleurs qualifié cette petite île que vous offensez aujourd’hui de paradis international de l'enfance.

Cuba a également le plus faible taux de mortalité infantile d’Amérique, a formé plus de 130.000 médecins en 55 ans, le système de santé cubain est un exemple pour le monde, et aucun des 200 millions d'enfants qui dorment dans les rues, n’est cubain.

Bien que vous ne sachiez pas, mon pays utilise 54 pour cent du budget national pour les services en services sociaux, -éducation, santé publique, culture-, il a l'un des taux de développement humain les plus élevés, malgré le blocus économique, commercial et financier criminel que votre pays applique à cette île depuis plus de 50 ans, et vous que défendez et persistez à maintenir.

M. Trump, comment osez-vous dire que le commandant Fidel Castro a nié les droits de l’homme fondamentaux de son peuple ? Qui vous a dit un si grand mensonge ?

Encore une fois, vous vous trompez en pensant qu’avec la mort de Fidel Castro, la Révolution qu'il a fondée et consolidée, s’écroulera. Ne vous laissez pas berner par les mauvais conseillers qui ont à ses côtés.

Le jour d’aujourd'hui, contrairement à ce que vous pensez, marquera une réaffirmation des idées de Fidel, un engagement à aller de l'avant, en corrigeant les erreurs , et en essayant de construire une société plus juste et durable. Ce sera le seul futur merveilleux que nous espérons nous autres Cubains, et non pas celui que vous sous-entendez.

Si les «tragédies, morts et douleurs" causées par Fidel Castro étaient réalité, comme vous le dites dans votre message, comment s’explique alors le sentiment de tristesse que partagent aujourd'hui autant de Cubains ? Ou comment expliquez-vous les larmes des étudiants de l’université en apprenant sa mort?, Comment expliqueriez-vous les millions de messages de solidarité reçus de nombreuses régions du monde.

Je n’ai aucun doute que vous êtes mal conseillé sur le thème de Cuba. J’en suis convaincu quand je vois que vous n’écoutez que ces cubano-américains vétérans de la Brigade mercenaire 2506, qui ont été mis en déroute en seulement 72 heures par le peuple cubain, et ont donné de larges preuves de lâcheté quand ils ont été capturés.

Ne pas continuez pas de croire les histoires de ceux qui circulent à Miami, vivant aux frais des contribuables américains, qui ont fait une industrie de la nostalgie, en espérant qu'un président des États-Unis leur réalise la tâche qu’ils n’eurent pas le courage de faire.

N’écoutez pas ceux qui, depuis plus de 50 ans, ont semé la terreur et la mort parmi le peuple cubain, et qui se cachent de la justice dans diverses villes américaines.

Excusez , M. Trump, que le ne vous appelle pas Président. Vous ne l’êtes pas encore et il reste beaucoup de doutes à clarifier avant votre investiture en Janvier prochain. Mais je vous suggère de vous préoccuper d’avantage des énormes différences sociales qui existent aux États-Unis, d'améliorer les systèmes de santé, d’élever la qualité de l'enseignement public, de respecter les jeunes et les femmes et aussi les immigrants, qui ont joué un rôle fondamental dans l'histoire de ce grand pays.

Laissez Cuba tranquille M. Trump, parce qu’ici, comme l'a dit Fidel, nous n’avons absolument pas peur. Si vous ouvrez les mains pour construire de nouvelles voies de compréhension, avec respect, nous les cubains aurons les bras ouverts.

Mais s’il vous venait l’idée de nous attaquer, vous subirez le même sort que les 11 présidents qui vous ont précédé, et vous vous heurterez à un peuple digne, prêt à se défendre jusqu'aux dernières conséquences.

 

Recevez l’expression de ma très haute considération personnelle,

 

Miguel Fernández Martínez

 

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29 novembre 2016 2 29 /11 /novembre /2016 23:17
Dialogue Élyséen : le Président et son Conseiller !

Le conseiller :

M. le président, on en est à 65 !

Le président :

65 quoi ?

Le conseiller :

65 artistes, qui signent la pétition, d’Agnès b : « Stop au Hollande-bashing ! » c’est dans la presse de ce week-end.

Le président :

Des subventionnés ?

Le conseiller :

Pas que, M. le président. Pas que. Et puis 65 noms, ça vous fait déjà un petit matelas de voix, pour commencer, non ?

Le président :

Mouais, même pas sûr qu’ils aillent tous voter.

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28 novembre 2016 1 28 /11 /novembre /2016 16:29

Samedi soir, près d'un millier de personnes ont rendu un hommage simple et émouvant au leader cubain au pied de la statue de Simon Bolivar, à Paris. 

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27 novembre 2016 7 27 /11 /novembre /2016 18:10
AFP

AFP

Jean Ortiz -Samedi, 26 Novembre, 2016

 

L’histoire retiendra qu’il fut l’un des géants politiques du XXe siècle, et que la faune de tous les anti-castristes est bien petite à côté de ce colosse. Son combat a permis l’avènement d’une Amérique latine nouvelle. De son vivant, Fidel était déjà entré dans l’histoire. L’Amérique latine perd un Libérateur, un référent, une légende.

 
26 novembre 2016
 
Je pleure. Pour mesurer la dimension du personnage, il faut le contextualiser. Cuba est une petite île ; elle n’est pas un morceau de l’ex-empire soviétique  qui s’acharne à survivre sous les tropiques. Les Etats-Unis sont intervenus plus de 190 fois en Amérique du sud, une seule expédition a échouée, celle de 1961 à Cuba. L’invasion mercenaire de la Baie des Cochons, pour tenter de renverser Fidel Castro. Les archives de la CIA l’attestent : Fidel a été victime de plus de 600 tentatives d’assassinat de la part des Etats-Unis. Pendant 50 ans, il leur a tenu la tête haute.
 
Fidel est le libérateur, l’émancipateur, le fédérateur, il a permis l’affirmation d’une nation. Le castrisme naît d’une revendication d’indépendance nationale ; la Révolution a été le fruit d’une histoire nationale. Fidel a en quelque sorte inventé Cuba. Il est donc historiquement le fondateur, le ciment, il porte une légitimité historique que nul ne lui conteste.
Il y a eu Cuba, c’est vrai, forte personnalisation du pouvoir, résultat du charisme de cet homme exceptionnel, et du rôle qu’il a joué dans le processus historique, de sa relation directe avec le peuple, de l’agression permanente des Etats-Unis.
 
Cuba a inventé des structures de « pouvoir populaire », A Cuba, le parti unique est le produit de la Révolution, d’un processus long et conflictuel de la fusion des trois organisations révolutionnaires. A Cuba, c’est la Révolution qui a fait le parti, et non l’inverse.
 
S’il y a des hommes qui jouent des rôles irremplaçables, dans des processus historiques donnés, Fidel Castro est de ceux-là.
 
L’histoire retiendra qu’il fut l’un des géants politiques du XXe siècle, et que la faune de tous les anti-castristes est bien petite à côté de ce colosse. Son combat a permis l’avènement d’une Amérique latine nouvelle. De son vivant, Fidel était déjà entré dans l’histoire. L’Amérique latine perd un Libérateur, un référent, une légende.
 
¡ Hasta la victoria siempre, Comandante Fidel !
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26 novembre 2016 6 26 /11 /novembre /2016 21:51
 Fidel Castro et Ernesto "Che" Guevara dans les années 1960. Crédits : ROBERTO SALAS / CUBADEBATE / AFP | Date : 26/11/2016

Fidel Castro et Ernesto "Che" Guevara dans les années 1960. Crédits : ROBERTO SALAS / CUBADEBATE / AFP | Date : 26/11/2016

Mon hommage à Fidel Castro.- Salim Lamrani - Université de La Réunion

En ce jour de deuil du décès de Fidel Castro, les médias français se déchaînent pour en faire le portrait d'un dictateur porteur de toutes les turpitudes. Heureusement notre ami, lempdais, Salim Lamrani lui fait un hommage qui rétablit un peu les choses et qu'il faudrait largement diffuser pour combattre les contre-vérités de la prétendue "intelligentsia " européenne !

Personnage controversé en Occident où il est fortement critiqué, Fidel Castro est en revanche plébiscité par les peuples d’Amérique latine et du Tiers-monde qui le considèrent comme un symbole de la résistance à l’oppression et un défenseur de l’aspiration des pays du Sud à l’indépendance, à la souveraineté et à l’autodétermination. Rebelle mythique entré de son vivant dans le Panthéon des grands libérateurs du continent américain, l’ancien guérillero de la Sierra Maestra a vu son prestige dépasser les frontières continentales pour devenir l’archétype de l’anti-impérialisme du XXe siècle et le vecteur d’un message universel d’émancipation.

Les médias occidentaux, en raison de certaines crispations idéologiques et d’une condescendance avérée vis-à-vis des peuples du Sud, n’ont pas su saisir l’importance de la figure de Fidel Castro à Cuba, en Amérique latine et dans le Tiers-Monde. Depuis José Martí, le héros national cubain, aucun autre personnage n’a symbolisé avec autant de force les aspirations du peuple cubain à la souveraineté nationale, à l’indépendance économique et à la justice sociale.

      Fidel Castro est un symbole de fierté, de dignité, de résistance et de loyauté aux principes et son prestige dépasse les frontières de sa terre natale pour rayonner à travers le monde. Le leader historique de la Révolution cubaine a pris les armes en faveur des opprimés et a revendiqué leurs droits à une vie décente. Issu d’une des familles les plus riches du pays, il a renoncé à tous ses privilèges de classe pour défendre les sans-voix, abandonnés à leur sort et ignorés par les possédants.

Fidel Castro dispose d’une légitimité historique. Armes à la main, il a lutté en effet contre la sanglante dictature de Fulgencio Batista lors de l’attaque de la caserne Moncada en 1953 et lors de l’insurrection dans la Sierra Maestra de décembre 1956 à décembre 1958. Il a triomphé d’un régime militaire brutal doté d’une puissance de feu impressionnante et soutenu par les Etats-Unis. Dans un contexte d’une hostilité extrême, il a réalisé le rêve de José Martí d’une Cuba indépendante et souveraine et a guidé son peuple sur le chemin de l’émancipation pleine et définitive en opposant une résistance à toute épreuve face aux prétentions hégémoniques de Washington.

Fidel Castro dispose également d’une légitimité constitutionnelle. Quoi qu’on puisse penser du système électoral cubain, Fidel Castro a été élu, tous les cinq ans, de 1976 à 2006. Avant cette date, il n’était que simple Premier Ministre et non pas Président de la République. En effet, contrairement à une idée reçue, Cuba a connu pas moins de quatre Présidents de la République depuis 1959 : Manuel Urrutia de janvier 1959 à juillet 1959, Osvaldo Dorticós de juillet 1959 à 1975, Fidel Castro de 1976 à 2006 et Raúl Castro depuis 2006, dont la présidence s’achèvera en 2018 suite à la réforme constitutionnelle limitant le nombre de mandats à deux.

Aucun dirigeant ne peut rester à la tête d’un pays pendant trente ans, dans un contexte de guerre larvée avec les Etats-Unis, sans un soutien majoritaire du peuple. Certes, comme dans toute société, il existe des secteurs insatisfaits, critiques et déçus. La Révolution cubaine, étant l’œuvre de femmes et d’hommes, est par définition imparfaite et n’a jamais eu la prétention de s’ériger en exemple. Mais l’immense majorité des Cubains ont un grand respect pour Fidel Castro dont ils n’ont jamais remis en cause les nobles intentions. Les Etats-Unis ont toujours été très lucides à ce sujet. Ainsi, le 6 avril 1960, Lester D. Mallory, sous-secrétaire d’Etat assistant pour les Affaires interaméricaines, rappelait dans un mémorandum à Roy R. Rubottom Jr., alors sous-secrétaire d’Etat pour les Affaires interaméricaines, le prestige du leader cubain : « La majorité des Cubains soutiennent Castro. Il n’y a pas d’opposition politique efficace […]. Le seul moyen possible pour annihiler le soutien interne [au gouvernement] est de provoquer le désenchantement et le découragement par l’insatisfaction économique et la pénurie ». Washington a suivi ce conseil et a fait preuve d’une hostilité acharnée contre les Cubains en imposant des sanctions économiques extrêmement sévères qui durent jusqu’à aujourd’hui. Mais l’entreprise n’a pas été couronnée de succès. En effet, près d’un demi-siècle plus tard, la popularité de Fidel Castro est toujours aussi vive. C’est ce qu’a pu constater Jonathan D. Farrar, alors chef de la diplomatie étasunienne à La Havane qui n’a pas manqué de souligner « l’admiration personnelle significative pour Fidel » de la part des Cubains, rappelant que « ce serait une erreur de sous-estimer […] le soutien dont dispose le gouvernement particulièrement auprès des communautés populaires et des étudiants ».

            Trois facettes caractérisent le personnage de Fidel Castro. Il est tout d’abord l’architecte de la souveraineté nationale qui a réalisé le rêve de l’Apôtre et héros national José Martí d’une Cuba indépendante et a redonné sa dignité au peuple de l’île. Il est ensuite le réformateur social qui a pris fait et cause pour les humbles et les humiliés en créant une des sociétés les moins injustes du Tiers-Monde. Il est enfin l’internationaliste qui a tendu une main généreuse aux peuples nécessiteux et qui a placé la solidarité et l’intégration au centre de la politique étrangère de Cuba.

 

Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim Lamrani est Maître de conférences à l’Université de La Réunion, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis.

Son nouvel ouvrage s’intitule Fidel Castro, héros des déshérités, Paris, Editions Estrella, 2016. Préface d’Ignacio Ramonet.

Contact : lamranisalim@yahoo.fr ; Salim.Lamrani@univ-reunion.fr

Page Facebook : https://www.facebook.com/SalimLamraniOfficiel

 

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26 novembre 2016 6 26 /11 /novembre /2016 08:50

Au cours d’un colloque à Strasbourg confrontant la réalité de la prostitution en France et en Allemagne, médecins, psychiatres, associations d’accueil et une ancienne prostituée, ont décrit les ravages qu’entraîne la prostitution sur la santé physique et psychique des femmes qui y sont soumises.

 

Le but de ce colloque n’était pas de relancer le débat permanent sur la légitimité ou non de la prostitution, mais de faire des constats. Notamment entre deux pays frontaliers où la prostitution a des statuts juridiques différents : la France, où depuis avril 2016, la loi instaure la pénalisation des clients, et l’Allemagne, pays frontalier, où la prostitution a pignon sur rue. Importants également, les discours qui soutiennent les  pratiques.

 

Celui, par exemple, pour qui la prostitution est un mal nécessaire qui protège le reste de la société où, sans cette tolérance, les viols progresseraient ( ce qu’aucun chiffre ne montre). Cette manière de voir entérine de vieux clichés sur les hommes qui hantent les sociétés européennes depuis des siècles, « entre autres l’idée selon laquelle l’homme est un prédateur sexuel avec des besoins irrépressibles auxquels il faut un exutoire, » explique Grégoire Théry, l’ancien secrétaire général du mouvement du Nid qui se définit comme « lobbyiste » d’une cause - il a joué un rôle important pour faire avancer le projet de loi que la France vient d’adopter.

 

Faux également pour lui, l’argument selon lequel, autoriser les établissements de prostitution, permettrait de mieux contrôler la santé des prostituées et d’éviter la prostitution clandestine. « En Allemagne et aux Pays-Bas,  l’ouverture des bordels n’a pas empêché le développement de la prostitution à l’extérieur, » explique Grégoire Théry, qui conteste également le point de vue consistant à considérer la prostitution comme un métier, dont il s’agit d’améliorer  les conditions d’exercice - en  consacrant notamment des moyens et un personnel médical dédié pour surveiller la santé des prostituées, comme c’est le cas en Allemagne. « La conséquence dramatique, explique Grégoire Théry, c'est qu’on banalise la prostitution. Cette approche dite pragmatique qu’on retrouve en Allemagne et aux Pays-Bas, entraîne la légalisation de fait de la prostitution. »

 

Une enquête ( INUS ) réalisée en 2013 pour la première fois en France auprès de prostituées, a montré que les pensées suicidaires étaient 7 fois plus élevées chez les prostituées que dans le reste de la population, le passage à l’acte, 12 fois plus élevé. Elle a également montré que la consommation d’antidépresseurs et d’anxiolytiques était multipliée par 5 chez les prostituées, qui se trouvaient également 6 fois plus exposée aux viols. Sans oublier les meurtres. En 2014, 8 prostituées ont été assassinées en France. Quand les enquêtes aboutissent, elles montrent que les assassins sont des clients.

 

« Les problèmes de santé des prostituées dépassent largement la seule question des maladies sexuellement transmissibles,» dit Grégoire Théry qui explique que « la loi votée cette année en France pose comme principe que la prostitution est en soi une violence sexuelle, et qu’elle n’est pas compatible avec le droit à la santé défini par l’OMS. »

 

De nombreuses enquêtes révèlent aussi que ce sont les groupes les plus vulnérables qui sont frappés par la prostitution, ce qui réduit encore la possibilité pour les femmes concernées d’accéder à la justice ou aux soins médicaux, dans un pays qu’elles ne connaissent pas, et dont la plupart ne parlent pas la langue. En France, 85% des prostituées sont des femmes immigrées venant surtout de Roumanie, de Bulgarie ou du Nigéria. Une enquête réalisée à Vancouver - citée par Grégoire Théry - a montré que 50% des prostituées étaient d’origine indienne, alors que la communauté indienne ne représente que 3% de la population du Canada. En Inde, les prostituées sont issues de la caste des intouchables - le groupe le plus bas dans l’échelle sociale selon les ignobles critères locaux, et le plus méprisé.

 

Aux Etats-Unis, les prostituées sont essentiellement des Afro-américaines.

« Toutes le formes de violence, qu’elles soient physiques ou psychiques, sont vécues dans la prostitution », explique Ingeborg Kraus. Psychologue et psychothérapeute auprès de femmes prostituées en Allemagne, elle constate que «  65% d’entre elles ont subi des violences physiques, et 50% des abus sexuels. » Pour elle, la légalisation des maisons de prostitution n’apporte aucune amélioration dans la vie des prostituées, bien au contraire. Certes, elle permet d’un peu mieux surveiller ce qui se passe dans ces établissements, mais pour constater que c’est un désastre. « Dès le départ, explique Ingeborg Kraus, les prostituées sont prisonnières, dépourvues de tous les droits, incapables de se défendre. On leur impose des « conditions de travail » désastreuses, elles sont dans un surmenage permanent, ne dormant que quelques heures par nuit. La plupart prennent des tranquilisants et des drogues et sont transportées comme du fret d’une ville à l’autre, sans même savoir où elles se trouvent.»

 

Ingeborg Kraus parle aussi des conditions de vie dégradantes dans les maisons de prostitution : « Le client a le droit d’évaluer la marchandise « femme », l’établissement présente à la vue de tous, les services sexuels proposés, certains prenant des formes odieuses qui sont des sévices. C’est de la torture. »

 

Selon une enquête citée par la psychothérapeute, réalisée en 2008 en Allemagne auprès de 110 femmes prostituées, 26% étaient porteuse de maladies sexuellement transmissibles, et 42% présentaient de fortes infections. « La marchandise qui s’appelle femme est exploitée par le capitalisme le plus dur et en écrasant les prix, » analyse Ingebord Kraus, qui parle d’établissements où l’on peut voir des affiches qui proposent la prestation sexuelle à « 50 euros, bière comprise.»

 

« Les femmes prostituées que je traite souffrent massivement de troubles physiques et psychiques, explique pour sa part, le médecin gynécologue Wolfgang Heide, se fondant sur son expérience dans plusieurs villes allemandes, comme Mannheim. « La plupart ont déjà un traumatisme psychique quand elles entrent dans la prostitution, qui s’aggrave dans les bordels. Elles ne voient quasiment pas la lueur du jour, la plupart viennent de l’étranger et sont transportées d’une ville à l’autre, et la loi autorise que les femmes enceintes puissent continuer à se prostituer jusqu’à la 36ème semaine de grossesse, » constate-t-il. Ingeborg Kraus rappele que 30% des prostituées en Allemagne ont moins de 21 ans.

 

« Qu’est-ce que ça a à voir avec l’humanité ? » demande Wolfgang Heide, ajoutant, à l‘adresse de ceux qui considèrent la prostitution comme un «  travail sexuel » : «  ce sont des conditions de travail qui n’ont rien à voir avec les conditions de travail de la société allemande. »

 

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24 novembre 2016 4 24 /11 /novembre /2016 15:07
JEAN-PIERRE PERNAUT :  porte-parole du FN

Alors que le monde entier a l’œil rivé sur les premiers pas de Trump, Jean- Pierre Pernaut décide d’ouvrir, l'autre jeudi, son JT de 13 heures avec un « joli reportage » sur le retour de la neige dans le Jura…

Rien de surprenant quand on connaît la vision singulière de la hiérarchie de l’information de l’inamovible présentateur de TF1.

Mais voilà qu’entre un sujet sur les maraudes de la Croix-Rouge et un autre sur l’ouverture d’un centre d’accueil pour réfugiés à Paris, le chantre réactionnaire de la France éternelle lâche : « Voilà, plus de place pour les sans-abri, mais en même temps, les centres pour migrants continuent à ouvrir partout en France ».

De quoi entrevoir le fond de sa pensée, inspirée des campagnes du FN, qui colle sur les murs de l’Hexagone des affiches de type : « Julie attend un logement en résidence étudiante depuis deux ans. Hélas pour elle, Julie n’est pas migrante ».

Le présentateur le mieux payé du PAF (50 000euros par mois) s’était déjà ému, en septembre, qu’un camp de réfugiés puisse s’installer près de sa demeure de Louveciennes, banlieue cossue de l’Ouest parisien. « Rumeur insistante sur l’ouverture imminente du plus grand camp de réfugiés en France entre Versailles et Saint-Germain. Hérésie », avait-il posté sur son compte Twitter.

« Dans quel but opposer le sort des migrants à celui des sans-abri ? » s’est indignée la Licra suite aux propos du journaliste. Ian Brossat, maire adjoint communiste au logement à Paris invite le directeur adjoint de l’information de TF1 à venir visiter le centre pour SDF inauguré le 5 novembre dans le 16e arrondissement, en dépit des intimidations de la droite.

Mais le présentateur peut compter sur ses soutiens. « Honte à tous les soldats du politiquement correct qui s’attaquent à Jean-Pierre Pernaut après qu’il a osé évoquer une simple évidence », déclarait Marion Maréchal-Le Pen.

Le CSA, saisi par France TV sur « la stratégie de temps de parole » du FN, devra-t-il dorénavant comptabiliser le journal de Jean-Pierre Pernaut ?

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