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21 décembre 2015 1 21 /12 /décembre /2015 21:46
 AFP

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Lundi, 21 Décembre, 2015 - Humanite.fr

 

La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique vient de saisir la justice. En cause, les déclarations de patrimoine établies en 2014 par Jean-Marie et Marine Le Pen « manifestement sous-évaluées ».

Pas vraiment proches des gens, les châtelains de Montretout. Jean-Marie et Marine Le Pen seraient bien plus fortunés qu’ils ne l’ont déclaré en 2014, ainsi qu’ils étaient tenus de le faire en leur qualité de députés européens. La Haute Autorité reproche au cofondateur du Front national et à la présidente du parti d'avoir sous-évalué leurs actifs respectifs pour les deux tiers de leur valeur, soit plus d'un million d'euros pour Jean-Marie Le Pen et plusieurs centaines de milliers d'euros pour sa fille.
"Après instruction de chaque dossier et recueil de leurs observations respectives, la Haute Autorité estime, au regard des différents éléments dont elle a connaissance, qu'en l'état, il existe notamment un doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité de leurs déclarations, du fait de la sous-évaluation manifeste de certains actifs immobiliers détenus en commun par M. Jean-Marie Le Pen et Mme Marine Le Pen et, par ailleurs, de l'omission de biens mobiliers par M. Jean-Marie Le Pen", écrit la dite autorité. En conséquence, et en application de l'article 40 du code de procédure pénale,  elle "a jugé nécessaire de porter ces faits, susceptibles de constituer des infractions pénales, à la connaissance du procureur de la République financier et lui a transmis l'ensemble des deux dossiers".

C’est une nouvelle casserole judiciaire qui se profile pour la famille, qui se révèle bien plus délinquant financier qu’ « antisystème », comme ils aiment à se présenter… Cette infraction est passible de 45.000 euros d'amende, trois ans de prison et dix ans d'inéligibilité au titre de la loi pour la transparence de la vie publique. La décision est concomitante pour les deux dossiers car certains éléments de leur patrimoine immobilier sont communs.
Rappelons qu’il est en outre reproché à Jean-Marie Le Pen d'avoir omis de
déclarer un compte en Suisse et des lingots d'or. Ceux-ci avaient fait l'objet d'une note de signalement de la cellule antiblanchiment de Bercy (Tracfin) qui avait déclenché en juin une enquête préliminaire.

La loi sur la transparence, adoptée après la découverte début 2013 du compte bancaire caché à l'étranger de l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac, oblige ministres, parlementaires et certains élus locaux à déclarer leur patrimoine, et vise aussi à prévenir d'éventuels conflits d'intérêts. A ce jour, treize dossiers ont été transmis à la justice par la Haute Autorité, chargée du contrôle des déclarations. Outre les Le Pen, il s'agit de l'ex-ministre de la Francophonie Yamina Benguigui, de neuf parlementaires (dont les députés Les Républicains Bernard Brochand et Patrick Balkany, ou encore le sénateur LR Serge Dassault) et une élue locale LR, Isabelle Balkany.
Marine Le Pen a indiqué lundi avoir fait un recours auprès du Conseil d'Etat pour contester cette décision de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Sur son ton habituel, elle dénonce "une volonté de nuire désormais systématique et outrancière".

 

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20 décembre 2015 7 20 /12 /décembre /2015 22:03
Copie d'écran

Copie d'écran

Par Jean-Emmanuel Ducoin - Lundi, 21 Décembre, 2015 - L'Humanité

 

« À ce point de loufoquerie et de mépris envers l’usage même de la parole publique par temps de crises gravissimes (économique, sociale, politique, citoyenne, etc.), les mots se bousculent pour exprimer l’ampleur de notre dégoût »

La politique française de l’après-régionales nous donne décidément le vertige – façon perte d’équilibre – alors que la situation réclamerait au contraire de se raccrocher à nos fils d’Ariane pour retrouver du sens et de la raison. Le petit tempo médiacratique a même connu, hier, un emballement surréaliste que nous pourrions franchement railler en rigolant si nous en avions l’envie, ce qui n’est pas du tout le cas vu les circonstances.

Bernard Tapie déclare donc qu’il veut « revenir en politique ». Le « signal d’alarme » des dernières élections aurait convaincu l’homme (d’)affairiste et l’ex-sous-ministre mitterrandiste de donner de sa personne et de « reprendre le combat ». Et pas n’importe lequel : celui contre l’extrême droite. Vous ne rêvez pas ! Pas mal, n’est-ce pas, pour réenchanter la politique et repartir sur des bases saines, éthiques et moralement compatibles avec l’idée que nous nous faisons de la République… Qu’un Tapie ose encore venir parader – après tout ce que l’on sait – en prétendant qu’il peut constituer un barrage au Front national, et que, en plus, depuis des heures et des heures, chacun se jette comme des affamés sur cette information torchon, voilà qui en dit long sur l’état de notre vie politique et l’absence de vigueur et de résistance de la démocratie. À ce point de loufoquerie et de mépris envers l’usage même de la parole publique par temps de crises gravissimes (économique, sociale, politique, citoyenne, etc.), les mots se bousculent pour exprimer l’ampleur de notre dégoût. Désolant. Affligeant. Répugnant. Pathétique…

Jamais dans son cœur vivant la politique n’a été aussi « déshistorisée » qu’aujourd’hui. À se demander si une certaine négligence pour le peuple et une certaine indifférence pour l’histoire n’entretiennent pas quelque secret rapport. Pendant ce temps-là ? La collectivité territoriale de Corse vibre d’accents nationalistes aux relents antirépublicains. Et Hollande et Valls continuent de chasser ouvertement sur les terres centristes et préparent la constitutionnalisation de l’état d’urgence, ultime coup de barre à droite.

 

Il est temps que l’année s’achève. Pour passer à des choses plus ambitieuses et beaucoup plus impérieuses pour notre avenir.

 

lire aussi : http://www.humanite.fr/retour-bernard-tapie-veut-proposer-d-interdire-le-chomage-des-jeunes-593547

 

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19 décembre 2015 6 19 /12 /décembre /2015 21:51
L'ancienne ministre de l'Économie de Nicolas Sarkozy sera jugée devant la Cour de justice de la République. Photo : Reuters

L'ancienne ministre de l'Économie de Nicolas Sarkozy sera jugée devant la Cour de justice de la République. Photo : Reuters

Clotilde Mathieu - Jeudi, 17 Décembre, 2015 -Humanite.fr
 
La Cour de Justice de la République a décidé d'un procès pour Christine Lagarde dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais. Cette dernière envisage de porter un recours auprès de la Cour de cassation.

Quelques semaines après la condamnation de Bernard Tapie, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde est renvoyée ce jeudi devant la Cour de Justice de la République, seule instance capable d'enquêter et de juger les membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leur fonction. Même si en septembre, le parquet général avait requis auprès de la Cour de justice européenne (CJR) un non-lieu envers l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy.  L’intéressée n’a pas tardé à réagir, quelques minutes après l’annonce, dénonçant « une décision difficilement compréhensible ». Dans son communiqué, la directrice du FMI affirme vouloir contester son renvoi devant la Cour de cassation, estimant qu’il « n'existe aucune charge qui puisse lui être imputée ».  L'ancienne ministre de l’Economie est poursuivie pour  négligence dans la gestion de fonds publics. En clair, Christine Lagarde sera jugée sur son choix d’avoir eu recours à un arbitrage privé, qui a permis à Bernard Tapie d’empocher près de 404 millions d’euros de dommages et intérêts suite à son litige avec le Crédit Lyonnais sur la revente d'Adidas. Le tribunal arbitral était composée de trois personnalités : Pierre Mazeaud, ex-président du Conseil constitutionnel ; Jean-Denis Bredin, avocat mais aussi vice-président du Mouvement des radicaux de gauche de 1976 à 1980, parti dont Bernard Tapie a lui-même été  membre à partir de fin 1993 ; et Pierre Estoup, ancien président de la cour d'appel de Versailles, qui avait des liens avérés avec Bernard Tapie et surtout avec son avocat, Maurice Lantourne. En 2013, Pierre Estoup est mis en examen pour escroquerie en bande organisée. Les deux autres arbitres, Pierre Mazeaud et Jean-Denis Bredin, ont été placés, dans la même affaire, sous le statut de témoin assisté. 

En attendant, Christine Lagarde conservera ses fonctions. Le conseil d'administration du FMI  a réaffirmé sa « confiance dans les capacités de la directrice générale d'assumer efficacement ses fonctions ». Tout comme, le ministre des Finances, Michel Sapin qui en direct de New York  a estimé que la patronne du FMI « présumée innocente » pouvait rester à son poste.

Lire aussi :

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18 décembre 2015 5 18 /12 /décembre /2015 19:24

Le système Uber démontre à nouveau ses dangers pour les travailleurs. En baissant unilatéralement les tarifs sur les plateformes de réservations, ils baissent de facto le revenu des chauffeurs. Ceux-ci se mobilisent ce vendredi, conscients de leur extrême précarité.

 

Helmi Mamlouk, président de l'association CAPA-VTC, s'est fait le porte-voix du "ras le bol" des chauffeurs. "Le marché s'effrite complètement (...) on demande aujourd'hui que le gouvernement nous défende", a-t-il lancé au micro, devant 200 chauffeurs rassemblés Place Maillot à Paris. Quelques banderoles étaient disposées sur des berlines avec les messages "chauffeurs en colère" ou encore "ubérisation = paupérisation". Un mot d’ordre que les chauffeurs de taxi avaient déjà lancé il y a plusieurs mois…


Aujourd’hui les VTC, qui seraient autour de 9.000 en Ile-de-France, se tournent vers l'Etat pour que les tarifs des VTC soient réglementés, avec l'instauration de tarifs minimums, à l'instar des taxis. Car après avoir venté l’ultralibéralisme du système Uber, les chauffeurs reconnaissent qu’"être VTC aujourd'hui en France, c'est un piège (...) ils se retrouvent endettés, dans une précarité totale et sans cadre juridique clair et précis", explique Mohamed Radi, secrétaire général de l'association VTC de France.

 

Chauffeur pour 30 euros par jour

En plus de leur absence de statut, les chauffeurs sont victimes de la guerre des prix qui fait rage entre les éditeurs d'applications de réservation par smartphone (Uber, Chauffeur Privé, etc.), mais aussi entre ces sociétés et les taxis.  Le mastodonte du secteur, Uber, a décidé début octobre de réduire de 20% ses tarifs à Paris, et le minimum de course est passé de huit à cinq euros, déclenchant déjà deux mobilisations de chauffeurs.


La société assure que la baisse des prix s'accompagnera automatiquement d'une hausse de la clientèle, réfutant ainsi toute diminution du chiffre d'affaires...  En moyenne, tous frais déduits (commission, taxe, location du véhicule, essence), il reste 2.000 euros par mois à Emmanuel Spina, adhérent à Actif-VTC, qui affirme travailler "70 à 90 heures par semaine", soit nettement en dessous du Smic horaire. "Certains vont au-delà de 90 heures et dorment dans les voitures", affirme-t-il. Selon Djaffar Zemmam, patron d'une flotte de cinq chauffeurs, depuis la baisse des prix par Uber, "chaque chauffeur perd minimum 100 euros par jour", au point que certains gagnent en net "30 euros par jour pour 11 heures de boulot".


Et comme Uber n’en est pas à une mesure antisociale près, le géant a majoré pour la seule journée de vendredi le prix des courses en Ile-de-France, pour les chauffeurs, afin de les inciter à travailler et casser la grève...
Les chauffeurs de VTC réclament plus largement d'être davantage associés à la gestion des applications mobiles. "Les conditions de partenariat ne sont plus réunis", estime le SETP. Notamment "la mise en place d'une commission disciplinaire" pour faire la transparence sur les déconnexions des chauffeurs, momentanées ou définitives, pratiquées par les plateformes.

 

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16 décembre 2015 3 16 /12 /décembre /2015 21:37

 « Pas sûr », s’alarme la Ligue contre le cancer

L’association alerte contre les « prix exorbitants des médicaments innovants » et les menaces qu’ils font peser sur l’existence même de notre système de santé. Et avance quelques propositions.

 

C’est une alerte lancée au milieu d’un « silence assourdissant ». Celui qui entoure le risque d’ « explosion de notre système de santé » que font peser les « prix exorbitants des médicaments innovants » pratiqués par l’industrie pharmaceutique. La problématique commence à être connue des acteurs de santé, et en particulier des associations de malades, mais elle l’est encore peu de l’opinion publique. C’est pour combler ce manque, mais aussi peser sur l’action - jugée « timide » - des pouvoirs publics en la matière, que la Ligue contre le cancer a donc sonné l’alarme mardi et présenté ses propositions. « Pourrons-nous tous être soignés en 2016 ? » interroge l’association chargée de porter la parole des malades. « Nous craignons que ça ne soit plus le cas, répond la présidente de la Ligue, Jacqueline Godet. Nous avons déjà des témoignages de patients qui montrent que les chances de survie ou de guérison pour telle ou telle maladie ne sont pas les mêmes d’une région à l’autre. Et désormais aussi des cas d’établissements qui disent ne plus pouvoir financer certaines thérapies innovantes, trop coûteuses. » La présidente de la Ligue contre le cancer cite même le cas d’une famille à qui l’on aurait « conseillé d’aller acheter son traitement en Suisse, car l’hôpital, lui, ne pourrait lui payer »…

 

Tri des malades, évaluation monétaire de la valeur d’une vie humaine, déremboursement contraint de molécules pourtant utiles… C’est une jungle – celle que vit aujourd’hui la Grande-Bretagne - que nous promet la gestion par le seul marché de l’accès aux médicaments novateurs. « Jusqu’à la fin du XXe siècle, le prix des médicaments dépendait des efforts de recherche qui avaient été faits pour le mettre au point, rappelle le professeur Jean-Pierre Vernant, administrateur de la Ligue. Ainsi, quand on a découvert pendant les années 1950 des traitements contre la tuberculose, ou mis au point le vaccin contre la polio, ils ont été mis sur le marché à des prix raisonnables. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas : le prix des médicaments innovants, comme le Sovaldi, contre l’hépatite C, ne dépend plus que d’un rapport de forces entre le laboratoire et les Etats. » Résultat : sa cure est facturée 67000 dollars aux Etats-Unis, 41000 euros en France - après négociation entre le ministère de la Santé et son producteur, le labo Gilead -, mais aussi 4000 euros en Thaïlande et même 700 euros en Egypte. « Il n’y a pas de règle d’or fixant la part de ses richesses nationales qu’un pays peut consacrer au financement de la santé, pose le généticien Axel Kahn, président du Comité Ethique et Cancer, initié par la Ligue. Ce doit être le résultat d’un débat démocratique. Mais si la santé est effectivement devenue un marché, elle reste aussi un droit de l’homme. On ne peut donc pas fixer le prix d’un médicament comme on détermine celui d’une voiture ou d’une montre de luxe. »

 

La montre, effectivement, chacun peut s’en passer – sauf peut-être certains publicitaires aujourd’hui plus très à la mode. En revanche, les personnes atteintes de leucémie myéloïdes chroniques ne peuvent faire l’économie du Glivec (Novartis), ce médicament qui guérit environ 80% des malades. « Son prix avait d’abord été fixé à 30.000 dollars par an, aux Etats-Unis. Mais dix ans plus tard, il était de 90.000, parce que le marché avait accepté cette hausse… », raconte Jean-Paul Vernant, également professeur d'hématologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Contre le discours des laboratoires qui assurent que les tarifs pratiqués sont le résultat de leurs efforts de recherche (couronnés de succès ou pas d’ailleurs), le médecin rappelle quelques chiffres éclairants : « le budget ‘recherche et développement’ des laboratoires, c’est moins de 15%, parfois même moins de 10%, de leur chiffre d’affaires. Alors que le marketing, c’est 30%... » Et Jean-Paul Vernant de pointer aussi cette fâcheuse tendance de l’industrie pharmaceutique à mettre sur le marché de pseudo nouveautés, quand leur molécule tête de pont est sur le point d’être « génériquée ».

 

Pour contrer ces pratiques douteuses, la Ligue contre le cancer avance donc plusieurs propositions. Elle suggère ainsi de créer un observatoire indépendant chargé d’étudier l’équité d’accès aux traitements innovants en cancérologie, mais aussi un site internet qui décomposerait exactement le prix de chaque médicament, en distinguant la part de la recherche, celle de la production ou celle de la publicité par exemple. Bref, une « transparence totale » que les labos sont loin d’appeler de leurs vœux. L’association réclame aussi une action plus ferme contre les conflits d’intérêts, qui empoisonnent encore ce dossier et favorisent le « grand silence actuel sur un débat sociétal pourtant majeur ». Elle demande enfin « la mise en place de mécanismes d’adaptation des prix qui tiennent compte de critères liés à l’utilisation de ces médicaments (nombre de patients, efficacité… )». Des suggestions de bon sens, mais qui sont encore loin d’être la règle aujourd’hui.

 

Interpellée, l’industrie pharmaceutique n’a pas tardé à répliquer au sévère constat dressé par la Ligue contre le cancer. Dans un communiqué transmis en milieu d’après-midi mardi, le Leem, qui fédère l’ensemble des entreprises du médicament, a nié toute volonté de « confisquer le débat » sur le sujet. Et promis une « initiative » prochaine avec « l’ensemble des acteurs du système – patients, professionnels de santé, industriels, acteurs de la protection sociale – pour engager une réflexion sur la réforme structurelle de notre système de soins ». Pratiquer des tarifs raisonnables ? Cette promesse-là semble encore bien lointaine. Pourtant, l’urgence est là. « Les dépenses liées aux médicaments anticancéreux représentaient 24 milliards de dollars en 2004, 40 milliards en 2008 et 80 milliards en 2014, relève Jean-Paul Vernant. En 2020, on prévoit que ce chiffre atteindra les 155 milliards de dollars. Quel système de santé pourra supporter cela ? »

 

Tous soignés en 2016 ?
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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 21:53
Philippe Huguen/AFP

Philippe Huguen/AFP

Les annonces de Manuel Valls ne sont pas au niveau de la colère qui s’est exprimée dans les urnes.

Bannie par le gouvernement, méprisée par la droite et instrumentalisée par le FN, la question sociale refait surface pour le meilleur et pour le pire. Après les propos de Manuel Valls, promettant " un plan massif de formation pour les chômeurs ", mardi sur le plateau du 20 heures de France 2, c'est au Medef d'emboîter le pas, réclamant, actualité oblige, " un plan d'urgence pour l'emploi " et un " électrochoc de confiance ", selon son président, Pierre Gattaz. Lequel soulignait, hier, lors de sa conférence de presse mensuelle, avoir " dès le premier tour des élections régionales (…) demandé qu'on traite le chômage aussi sérieusement qu'on a traité les attentats terroristes "… Conscient de ne pouvoir prospérer uniquement sur l'émotion suscitée par les drames du 13 novembre et de s'en tirer en ayant pour seule explication à la montée du FN le racisme et l'antisémitisme, le premier ministre pouvait-il encore ignorer la dimension sociale du mécontentement des Français ? 

Après les régionales, le boomerang de l’urgence sociale !

Il va falloir , continuer, amplifier, la lutte puisqu'ils n'ont toujours rien compris (merci à Joël, Philippe, Stéphane et quelques autres d'éviter les commentaires !

 

Parce que je n'ai jamais renoncé à la Résistance !
 

Après les régionales, le boomerang de l’urgence sociale !
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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 21:29
Après les régionales !

Les résultats du second tour des élections régionales sont marqués par le sursaut de mobilisation des électrices et des électeurs, avec près de 9% de participation supplémentaire.

Manifestement, les votants ont ressenti comme un grave danger pour la démocratie l’élection du Front national à la présidence de régions. Ils ont empêché cette menace de se concrétiser.

Le Parti communiste, qui avait appelé à battre le FN dès dimanche soir, pousse un ouf de soulagement. Ce sera un atout dans la bataille à venir pour faire reculer les idées du Front national dans le pays. Car le danger persiste et rien ne doit faire oublier la gravité de ce qui vient de se passer : les scores atteints par le FN sont dramatiques et alarmants, un très grand nombre de conseillers régionaux du Front national sont élus, et dans deux grandes régions, PACA et Nord/Pas de Calais/ Picardie, il n’y a plus de conseillers régionaux de gauche pour les combattre et soutenir les politiques publiques en faveur des besoins des gens.

La droite remporte sept des treize grandes régions, soit un peu moins que ne le laissaient craindre les résultats du premier tour, mais toutes sont des conquêtes puisque la gauche gérait toutes ces régions à l’exception de l’Alsace dans le Grand Est. Dans ces régions s’annoncent des reculs pour les services publics, les politiques sociales, d’éducation et de culture, la vie des associations. Le Medef et la finance ont de nouveaux alliés dans ces régions, alors que c’est là qu’il faudrait mobiliser les richesses et les moyens publics pour lutter contre le chômage et la précarité. De nombreux combats s’annoncent dans lesquels les communistes entendent se mettre au service des populations et d’une République solidaire et fraternelle.

La gauche remporte cinq régions. Compte tenu des résultats du premier tour et du retrait des listes socialistes de deux régions, les communistes et le Front de gauche n’obtiennent des élus que dans cinq régions : Île-de-France, Normandie, Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, Corse et Auvergne/Rhône/Alpes. Pour le Front de gauche, pour le PCF, il s’agit d’un revers électoral important.

Ces deux tours d’élections régionales vont devoir être analysés en profondeur. Mais il est clair que la situation nouvelle n’est pas favorable au monde du travail. La responsabilité des politiques menées par François Hollande et Manuel Valls et leurs gouvernements est très lourde dans ce désastre. L’impasse économique, sociale, politique et démocratique dans laquelle ils ont enfoncé le pays se paie très cher. Poursuivre dans cette voie serait aller vers de nouveaux désastres et marquerait un grave mépris pour le message adressé par les électeurs. Il est urgent de sortir de l’austérité et dogmes du libéralisme.

Ces résultats ouvrent une nouvelle période politique. Les communistes entendent mener de front le combat contre la droite et l’extrême droite et la construction d’un nouveau projet progressiste nourri d’actions prioritaires et de mesures urgentes, pour sortir la gauche et le pays du piège du tripartisme dans lequel ils nous enferment.

Après les régionales !

Qui ça étonne encore, ils l'ont élu et c'est nous qui allons trinquer !

1. Les élections de 2017 pour horizon ?
2 La stratégie (payante) de la droite dure
3. En osmose avec les anti-mariage gay
4. Un budget aux associations sabré
5. La sécurité, un thème très à propos en plein état d’urgence
6. Un story-telling en béton… ou presque
7. Le « cancer de la société française » : sa sortie la plus improbable

Laurent Wauquiez élu président de région : apprenez à le connaître
 

Il a été élu ce dimanche soir pour prendre la tête de la nouvelle grande région Auvergne-Rhône-Alpes. Laurent Wauquiez, député-maire Les Républicains, a damé le pion au candidat socialiste et président sortant de Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne.

Petit rappel de ses sorties, positions et « valeurs » -puisqu’il aime ce mot- en 7 points.

Pour en savoir plus :

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 11:30
2ème tour Régionales 2015 : 1ère réaction à chaud !

Sans commentaires !

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12 décembre 2015 6 12 /12 /décembre /2015 21:37
2ème tour Régionales 2015 : spéciale dédicace à nos amis, nos frères, nos camarades, Joël, Philippe, Stéphane et tant d'autres !

À nos ami(e)s, nos camarades qui s’apprêtent à s’abstenir ou à voter blanc ou nul dimanche, tellement agacés, en colère, meurtris par les renoncements et les orientations libérales du PS. Pour nous, ce sera toujours l’Humain d’Abord !

 

Pour nous, « l’humain d’abord » n’est pas un simple slogan.
C’est une exigence politique essentielle.
Celle qui consiste à dire que le respect des droits humains, que la satisfaction des besoins de nos concitoyens, doit passer avant toute autre considération.
Oui, l’Humain doit passer avant la finance et les politiques d’austérité.
Oui, la réponse aux besoins les plus fondamentaux des habitantes et des habitants, quel que soit le lieu où ils résident, est et restera notre ligne de conduite.

Plus que jamais après les résultats du 6 décembre, nous défendons une conviction : il faut partir des besoins des gens pour construire des politiques qui répondent aux besoins du plus grand nombre.
Dimanche soir, certains ont pensé qu’au pays des Lumières, les plombs avaient sauté. Mais cela fait un moment qu’ils ont sauté car le terreau sur lequel prospèrent les forces les plus réactionnaires et une nouvelle peste brune, c’est celui de la pauvreté et du chômage de masse, des inégalités territoriales, des discriminations, et du recul des droits sociaux et collectifs.

Cette volonté d’agir concrètement au service de l’humain, nous la défendons depuis le début de cette campagne régionale.
Pour cela, nous nous sommes adressés aux consciences, sans démagogie, ni raccourcis politiques, contrairement à une droite extrême et une extrême-droite qui n’ont fait qu’exploiter les peurs et les haines.
Nous nous sommes adressés aux consciences avec nos grandes propositions :
- L’emploi d’abord !, en conditionnant les aides économiques régionales à la création d’emploi et en y associant le monde du travail, les salariés pour favoriser d’autres perspectives que la rentabilité financière ou la mise en concurrence des territoires,
- Le service public d’abord !, et sur tous les territoires, depuis la gestion des TER jusqu’à la maîtrise de la transition énergétique,
- La gratuité réelle en matière d’éducation d’abord !, avec la prise en charge par la région des manuels et matériels scolaires pour tous les lycéens et apprentis.
- L’égalité entre les territoires d’abord !, avec une politique d’aménagement fondée sur la coopération plutôt que sur la compétition territoriale, pour matérialiser une vraie solidarité envers les zones rurales fragiles et les quartiers populaires.

 

Nous nous permettons de vous joindre la copie de la dernière publication facebook de Jean François Bourdon (à méditer avant de passer dans l'isoloir) :

« Tu te rappelles, tu n'as pas voté le 13 décembre 2015
Tu n'as pas voté pour joindre tes voix aux va-t'en guerre et aux « état d'urgentiste » et tu as sans doute eu raison,

Tu n'as pas voté parce que tu es contre les lois scélérates de Monsieur Macron et tu as sans doute eu raison, 

Tu n'as pas voté parce que tu ne te reconnais plus dans cette majorité présidentielle qui n'a plus de gauche que le nom et tu as sans doute eu raison.

Aujourd'hui tu te rappelles :

Tu aimais le cinéma... c'était bien le festival du court métrage, le festival plein la bobine, le festival traces de vie et tous les autres, 

Tu aimais le spectacle vivant...c'était bien le festival dAurillac, 

Tu aimais la musique traditionnelle... c'était bien le festival de Gannat...

Tiens hier tu es passé sur la place, devant l'ancien centre socio culturel, maintenant c'est devenu un magasin de téléphone...

Ce matin, tu as croisé un de tes potes qui travaillait dans une association d'éducation populaire devant la porte de pôle emploi, etc...etc...

Quelques fois c'est dur d'avoir raison...

Jean François Bourdon »

 

2ème tour Régionales 2015 : spéciale dédicace à nos amis, nos frères, nos camarades, Joël, Philippe, Stéphane et tant d'autres !

Nous vous demandons, je vous demande,surtout aux destinataires de la dédicace, avant de glisser votre bulletin dans l'urne, de méditer les célèbres vers d'Aragon, dans « La Rose et le Réséda », qui résonnent sans doute aujourd'hui avec encore plus de force que d'habitude :

« Quand les blés sont sous la grêle, fou qui fait le délicat, fou qui songe à ses querelles, au cœur du commun combat »

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11 décembre 2015 5 11 /12 /décembre /2015 21:27

Laurent Fabius promet de dévoiler le texte de l’accord ce samedi 12 décembre. Mais on sait déjà que le contenu n’est pas en phase avec les objectifs retenus pour limiter le réchauffement à moins de 2°C.

 

Ce vendredi midi, Laurent Fabius, qui préside depuis deux semaines les travaux de la COP21a cru devoir déclarer avec beaucoup d’assurance : « A l’issue des consultations que je vais avoir, je serai en mesure, demain à 9H00, de présenter à l’ensemble des parties un texte qui, j’en suis sûr, sera approuvé et sera un grand pas en avant pour l’ensemble de l’humanité. Nous sommes presqu’au bout du chemin, je suis optimiste. Nous avons beaucoup travaillé ces jours derniers et ce matin encore, nous avons terminé le travail à 6H00 du matin».

 

On se demande comment faut-il interpréter cet optimisme au terme de deux semaines de discussions caractérisées par la rétention permanente d’information sur l’évolution des débats ? Surtout que Matthieu Orphelin, de la Fondation Nicolas Hulot, déclarait le matin même : « la nuit a été rude. Au lieu d’avancer vers des compromis, chaque pays s’est plutôt retranché derrière ses positions».  Qui faut-il croire ?

On nous dit que le projet d’accord fixe un objectif de réchauffement de la planète  « bien en deçà » de 2°C que demandait le GIEC et qu’il y aura « la poursuite des efforts pour limiter la hausse à 1,5°C ».  Mais ce dernier chiffre semble avoir été concédé aux pays déjà fragilisés face aux conséquences du réchauffement pour obtenir leur signature au bas du texte final. Ce qui a conduit Jean-Charles Hourcade, spécialiste de l’économie appliqué au CNRS à déclarer : « On sait parfaitement qu’un objectif de 1,5°C de réchauffement ne peut être tenu. Un accord affichant un tel objectif risquerait de décrédibiliser l’ensemble du processus des négociations climatiques».

 

On sait aussi que toute idée de taxe carbone a été abandonnée en cours de route. Certes, une taxe carbone peut être la meilleure des choses ou être porteuse d’effets pervers selon l’usage que l’on en fait. Si elle taxe les énergies fossiles les plus polluantes à la source, en affectant le produit de la taxe pour financer des politiques d’isolation des bâtiments et de développement des énergies renouvelables, elle peut grandement contribuer à réduire des émissions de gaz à effet de serre (GES). Mais si le produit d’une telle taxe est prélevé sur  le salarié qui a besoin de sa voiture pour se rendre au travail faute d’alternative par les transports publics, on accentue les inégalités sociales. Notons aussi que l’Arabie saoudite  s’est le plus opposée à cette taxe carbone alors que ce pays est le premier responsable de la baisse du prix du pétrole dans le cadre d’une stratégie d’ouverture des vannes visant à ruiner quelques uns de ses concurrents.

 

S’agissant maintenant de la « différenciation » dans l’atténuation des émissions de GES en fonction du niveau de développement des pays, rien de semblait acquis au terme de la nuit de négociation de jeudi à vendredi. Il faudra attendre ce samedi matin pour savoir si des dates sont données pour inverser la courbe des émissions des différents pays selon le niveau de développement ; mais aussi pour savoir s’il y aura un calendrier avec des objectifs chiffrés et précis de réduction des GES tous les cinq ans, bien qu’il se dit que le principe d’une révision obligatoire des objectifs nationaux est acté.

 

S’agissant enfin des 100 milliards de dollars par an à collecter pour aider les pays pauvres à mettre en place des économies faiblement émettrice de carbone , rien ne semblait acquis s’agissant de la répartition de cet effort, les Etat Unis, l’Union européenne et l’Australie demandant que des pays comme le Brésil, la Chine et l’Inde participent aussi à ce financement . 

 

Le 5 décembre, François Hollande avait pris la parole pour souhaiter un compromis. Il avait aussi lancé cet avertissement : « je demande à ceux qui voudraient viser trop haut de faire attention à ne pas avoir raison tout seuls». Il faudra attendre le texte afin de juger sur pièces. Mais il apparait déjà que le chef de l’Etat et son ministre des Affaires étrangères  voulaient un accord à tout prix, cet accord fut-il très en deçà de ce qu’il convient de faire dès à présent pour freiner le réchauffement.

 

Mauvais suspens pour les dernières heures de la COP21
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