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19 février 2016 5 19 /02 /février /2016 14:02

Depuis un an, les prix mondial du blé a évolué en dents de scie dans une fourchette de prix trop bas pour fournir un revenu décent aux céréaliers. Il a suffit que l’offre mondiale soit légèrement supérieure à la demande pour que les traders fassent payer la facture aux producteurs pendant que les décideurs politiques regardent ailleurs.

 

Selon les chiffres donnés cette semaine dans l’analyse économique de FranceAgrimer, la tonne de blé français rendue au port d’embarquement pour l’exportation valait 230 dollars le 11 février 2015. Elle ne valait plus que 192 dollars le 9 mai de la même année. Mais elle remontait à 227 dollars au début de mois de juillet pour descendre à 175 dollars le 7 septembre. Elle franchira à nouveau le cap des 200 dollars au début de mois d’octobre, puis vers la mi-novembre, pour ensuite baisser régulièrement et tomber à 155 dollars en cette seconde quinzaine de février 2016.

 

Le prix du blé est mondial et spéculatif depuis pas mal d’années. Pour comprendre ce phénomène, il faut disposer des informations suivantes. Le monde du blé se partage entre pays exportateurs nets, pays autosuffisants et pays importateurs nets. Dans l’ordre, l’Union européenne à 28 est devenue le premier producteur mondial de blé tendre avec 158 millions de tonnes, dont 40 millions de tonnes pour la France, premier pays producteur de l’Union. La Chine arrive en seconde position avec 130 millions de tonnes et l’Inde prend la troisième place du podium avec 89 millions de tonnes. Ensuite arrive La Russie avec 59 millions de tonnes, suivie par les Etats Unis avec 55 millions de tonnes.

 

Hormis la Chine et l’Inde, tous ces pays cités plus haut sont des exportateurs nets de blé tendre auxquels s’ajoutent le Canada, l’Ukraine, l’Australie, le Kazakstan et l’Argentine. La production cumulée de ces cinq pays atteint 104 millions de tonnes. Depuis trois ans, la production mondiale de blé tendre dépasse légèrement la demande solvable. Le stock mondial de report est évalué deux fois par an au moment de la récolte. C’est le cas en juillet-août avec la récolte de l’hémisphère nord et en début d’année pour l’hémisphère sud. Quand le stock de report augmente, les traders spéculent à la baisse en vendant et en achetant sur le marché à terme du blé qui n’est pas encore récolté. Mais ces mêmes spéculateurs sont informés au jour le jour par des cabinets spécialisés du temps qu’il fait dans les grandes zones de production des principaux pays exportateurs de blé. Si une sécheresse ou de très grosses pluies risquent de compromettre la récolte d’un ou de plusieurs pays exportateurs, les traders vont momentanément spéculer à la hausse sur le marché à terme, conduisant le marché physique des ventes au jour le jour à réagir de même.

 

Telle est l’explication des faibles fluctuations des cours du blé français entre février 2015 et février 2016. Il y avait parfois des petits risques, mais pas de grosse alerte climatique. La France devrait disposer d’un stock de report de blé tendre compris entre 5 et 6 millions de tonnes au moment des prochaines moissons qui débuteront en juillet. C’est un peu plus du double que lors d’une année normale. En théorie, les prix devraient donc rester trop bas durant les prochains mois pour que les céréaliers tirent un revenu décent de leur travail. Pour que les prix augmentent dans les prochains mois sur ce marché purement spéculatif, il faudrait que des aléas climatiques comme des longues sécheresses ou des pluies provoquant des inondations viennent perturber la récolte dans plusieurs régions du monde.

 

Les prix bas de 2015 et 2016 auraient pu inciter certains pays importateurs nets à acheter davantage de blé pour constituer des stocks de sécurité, ce qui aurait fini par faire remonter les prix de quelques dollars la tonne. Mais les pays importateurs nets de blé tendre sont souvent confrontés à des difficultés budgétaires. C’est le cas de l’Egypte, premier importateur mondial de blé avec 11 millions de tonnes par an. Enfin, les pays producteurs de pétrole dont le prix ne cesse de baisser depuis 18 mois voient leurs caisses se vider. Du coup, sans l’arrivée d’aléas climatiques conduisant à réduire dans des proportions importantes la prochaine récolte de blé dans plusieurs grands pays exportateurs, il est peu probable que les cours du blé tendre remonteront dans le courant de l’année 2016.

 

Mais, si une telle catastrophe se produisait, elle serait payée par les populations des pays pauvres importateurs de blé et d’autres céréales comme cela s’était produit en 2007-2008 avec les émeutes de la faim dans de nombreux pays.  Ainsi évolue le prix du blé, dans la totale indifférence des grands décideurs politique du monde capitaliste .


 

Quand les traders spéculent sur notre pain quotidien
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18 février 2016 4 18 /02 /février /2016 22:27
Manuel Valls et Pierre Gattaz se serrent cordialement la main au siège du Medef.  Photo : Éric Feferberg/AFP

Manuel Valls et Pierre Gattaz se serrent cordialement la main au siège du Medef. Photo : Éric Feferberg/AFP

Cécile Rousseau et Lionel Venturini - Mercredi, 17 Février, 2016 - L'Humanité

 

Le premier ministre fait mine de menacer le patronat, en évoquant « des contreparties » au versement du pacte de responsabilité. Une indignation de façade alors que le gouvernement veut plus que jamais pérenniser cette aide pour les entreprises.

Un constat d’échec cuisant. Le pacte de responsabilité, dispositif phare de François Hollande dans sa lutte contre le chômage qui devrait atteindre 41 milliards d’euros annuels en 2017, n’a pas eu d’effets sur la courbe. Gêné par ce manque de résultat patent, le premier ministre, Manuel Valls, tente de mettre la pression sur le patronat, qui, d’un revers de manche, a juré hier qu’il « jouait le jeu ». Lundi soir, pour la première fois depuis la mise en place du pacte, en janvier 2014, le Premier ministre a agité la menace de « conditionner » les aides, estimant que les engagements en matière d’emploi n’étaient « pas satisfaisants ». Alors que le chômage continue de grimper, peu d’accords de branche ont pourtant été signés. La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a relevé, à l’issue d’une réunion du comité de suivi, que seules 16 branches professionnelles sur les 50 plus importantes avaient paraphé un accord. Pire, seules trois branches se sont engagées à des créations nettes d’emplois.

Jeu de dupes entre Manuel Valls et le Medef !

Pendant que Manuel Valls agite les contreparties d’emplois au nez du patronat, la ministre du Travail lui emboîte le pas : « Il faut que l’ensemble des grandes branches signent des accords et soient en capacité de mettre en œuvre des instruments d’évaluation des engagements pris. » Évidemment, le patronat n’a pas tardé à s’insurger. Le Medef a prévenu que « conditionner ces aides serait une erreur majeure » et « remettrait par terre tout ce qui a été fait depuis deux ans », alors que les entreprises « commencent à voir les premiers effets du pacte ». Hier, le patron des patrons, Pierre Gattaz, a poursuivi la contre-offensive, déclarant : « Nous avons joué le jeu, nous le jouons et nous le jouerons », jugeant ce premier bilan « honorable », mais dans un second temps, il a aussi essayé de se défausser sur les syndicats, expliquant que « le Medef ne signe pas seul les accords. S’il y a échec, c’est une responsabilité partagée ».

Le président a promis de pérenniser le pacte de responsabilité

Le gouvernement feint désormais de serrer la vis au patronat, alors que l’absence de contraintes pour les entreprises rendait évidente l’issue de ce pacte depuis le début. Lors du lancement de l’opération, en 2014, le Medef, trop heureux du cadeau fiscal distribué, promettait monts et merveilles pour le futur. Mais il avait aussi prévenu que cet argent servirait dans un premier temps à restaurer les marges des entreprises, ce que l’exécutif fait semblant de découvrir.

Si le premier ministre monte au front, c’est aussi parce que, début janvier, lors des vœux aux forces économiques, François Hollande a promis de pérenniser le pacte de responsabilité en le transformant en allègements de cotisations. En période d’austérité budgétaire, inscrire une telle mesure dans le marbre pour 2018 revient à continuer de jeter l’argent public par les fenêtres et à accroître l’impopularité présidentielle. Michel Sapin, ministre des Finances, en a profité pour saisir la critique au bond : « Les Français font aujourd’hui un effort légitime pour alléger les charges des entreprises (…) Au cours de l’année 2016, les choses doivent progresser. » À titre d’exemple, en 2014, La Poste a reçu 352 millions d’euros de crédit impôt compétitivité emploi (CICE), dispositif intégré au pacte de responsabilité. Une somme faramineuse alors que la société anonyme à capitaux publics ne cesse de pratiquer des coupes claires dans ses effectifs. Dans le même temps, cela ne l’a pas empêché de détruire 6 864 emplois. Ce cas est loin d’être isolé. La manne financière bénéficie aussi à des entreprises en parfaite santé comme les banques. La BNP a ainsi pu prétendre à 39 millions d’euros de CICE, argent qui sert essentiellement à financer l’offre numérique pour la clientèle, non pas à recruter.

« 40 milliards d’euros accordés aux entreprises sans contreparties »

Le document de travail de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) publié en décembre 2015 confirmait qu’avec le seul CICE mis en place dès 2013, 120 000 emplois auraient été créés ou sauvegardés, mais une partie de cette somme a aussi servi à augmenter les salaires…

En avril 2015, Manuel Valls faisait déjà les gros yeux au patronat, estimant que « le compte n’y est pas » en matière d’emploi. « À intervalles réguliers, rappelle le “frondeur” Jérôme Guedj, nous avons ces moulinets du premier ministre. » De son côté, le député PS Christian Paul se réjouit toutefois que le premier ministre commence à « ouvrir les yeux » sur le pacte de responsabilité et « à comprendre que 40 milliards d’euros accordés aux entreprises sans contreparties, sans qu’on mette en face des emplois, des investissements et de la formation, c’était condamné à l’échec ». Pour autant, il met en garde : « J’espère qu’il ne fait pas simplement de la fermeté d’apparence, mais qu’il a enfin compris qu’il fallait agir de façon déterminée. »

Jeu de dupes entre Manuel Valls et le Medef !

Le député Laurent Baumel, également « frondeur », a lui estimé que cette intervention pouvait être liée à d’éventuels « rapports en préparation qui vont montrer à quel point le CICE et le pacte de responsabilité ne marchent pas pour créer massivement des emplois ». Le locataire de Matignon préparerait juste les esprits. Les solutions simples existent, précise le député Jean-Marc Germain, qui estime que la loi portée par la ministre du Travail Myriam El Khomri peut permettre de dire « très simplement que, sans accord d’entreprise sur la compétitivité (...), il n’y aura plus d’aide accordée aux entreprises ».

Jeu de dupes entre Manuel Valls et le Medef !

Le petit signe adressé à la gauche du PS par le premier ministre intervient au lendemain d’un remaniement où cette aile gauche n’a pas été conviée à entrer au gouvernement et où les amis de Martine Aubry ont décliné les offres faites. Il ne faudrait tout de même pas qu’ils fassent campagne l’an prochain pour un autre candidat que Hollande : là réside peut-être le sens politique caché de la sortie du premier ministre. Jérôme Guedj, qui en tant qu’ancien député, se souvient de « la ribambelle d’amendements déposés lors des débats » pour réclamer des outils législatifs de contrôle de l’usage de l’argent distribué, et une réorientation en direction de l’investissement et de la consommation, souligne combien les moulinets de Manuel Valls sont vains. « Avec la transformation prévue du CICE en allègements de cotisations patronales, il ne pourra plus y avoir de contrepartie. » Donner, c’est donner.

[« Reprendre n'est pas forcément voler » Ndlr].

 

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17 février 2016 3 17 /02 /février /2016 20:37
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, n’a rien obtenu hier au Conseil agricole de Bruxelles pour les agriculteurs français confrontés depuis des mois à la chute des cours du lait, des viandes porcine et bovine, ainsi que des céréales. Du coup, des manifestions ont encore lieu aujourd’hui et doivent connaître un nouveau temps fort demain dans tout le pays tandis que le conseil des ministres devrait annoncer des allègements de charges pour les paysans à défaut de faire monter des prix qui ne couvrent pas les coûts de production.
 
La semaine dernière, Manuel Valls avait accusé la Commission européenne d’en faire « trop peu » et « trop tard » pour que remontent les prix agricoles. En réponse à cette accusation, il semble que le commissaire en charge de l’Agriculture ait surtout cherché à isoler le ministre français de l’Agriculture hier à Bruxelles, même s’il a promis de venir à Paris le 25 février pour s’entretenir avec Manuel Valls.
 
A Bruxelles, Stéphane Le Foll n’a même pas obtenu le soutien de son homologue allemand sur sa proposition de régulation de la production et de stockage des excédents de poudre de lait et de viande porcine que les industriels français n’avaient guère utilisé jusque là. Christian Schmidt, le ministre allemand, s’est en revanche déclaré favorable à une nouvelle enveloppe d’aides européennes pour les paysans en difficulté après les 500 millions d’euros versés par l’Union européenne en septembre 2015, dont 63 millions pour la France. Mais quand une exploitation porcine perd des centaines d’euros par jour pour cause de prix de marché anormalement bas, ce saupoudrage ne règle rien. Ajoutons que Phil Hogan, le commissaire irlandais en charge de l’Agriculture a répondu à cette proposition par ces mots : « Nous sommes prêts à discuter de nouvelles mesures pour alléger la pression sur les producteurs , mais elles doivent être en cohérence avec la politique agricole commune, rester dans les limites du budget et surtout avoir un large soutien au sein du Conseil ». Sur ce dernier point Stéphane Le Foll a cruellement manqué de soutien.
 
Phil Hogan - qui a la particularité de ne pas connaître grand-chose à l’agriculture contrairement au Roumain Dacian Ciolos à qui il a succédé - a mis en place au début de cette année une « force opérationnelle » ou « task force » pour lui fournir dans quelques mois un avis et une expertise sur les raisons de la crise agricole. Le 13 janvier, ce « comité Théodule » (1), présidé par un ancien ministre néerlandais de l’Agriculture, a, selon l’agence AgraPresse, « souligné que le marché fixe les prix et que, par conséquent, ce qui peut être fait pour améliorer la position des agriculteurs est limité à la situation du marché, les coopératives pouvant atténuer les mouvements de prix où au moins aider les exploitants à les comprendre ». Voilà pour ce qui est du dogme.
 
Pourtant, il a suffit que l’offre européenne de lait dépasse la demande solvable de 3 à 5% pour que le prix payé aux producteurs baisse de 30%. Il en va de même pour le prix du porc pour les mêmes raisons. Le prix mondial - et donc européen - des céréales a baissé de 50% en deux ans en raison d’une offre supérieure de quelques points à la demande solvable.
 
Le 13 janvier 2016, la « task force » qui doit éclairer la lanterne d’un Phil Hogan perdu dans le maquis de la politique agricole commune, a prévenu que « la volatilité des prix peut être réduite grâce à une amélioration de la transmission des signaux aux agriculteurs, qui peuvent alors répondre à ces mouvements».
Tel est, à ce stade, le niveau de la réflexion que cette « force opérationnelle » doit communiquer lors de ses réunions du 8 mars, du 12 avril, du 24 mai et du 28 juin, ses recommandations étant attendues pour le début de l’automne.
 
En attendant, le gouvernement français a obtenu, avec le possible concours du président de la FNSEA, que les professionnels de la grande distribution et de la restauration collective s’engagent à alimenter une cagnotte via une légère augmentation des prix en magasin et par des achats accrus de viande produite en France. C’est aussi de cela  dont on avait parlé chez le Premier ministre vendredi dernier. « Nous avons dit à Matignon que nous sommes prêts à travailler à la création d’un fonds qui est en cours de discussion sous réserve que les autorités de la concurrence soient d’accord», avait alors dit Jacques Creyssel, le délégué général de la fédération du Commerce et de la distribution. Demain devrait également être annoncée une réduction des cotisations sociales payées par les paysans.
 
Bref, on aura tout essayé, sauf fixer un prix plancher qui permette aux producteurs de vivre de leur travail. Car, contrairement à la production de voitures, de vêtements ou d’autres biens d’équipements stockables, la nourriture est une denrée périssable et on ne peut pas stopper le cycle de production des vaches laitières ni le cycle d’engraissement des porcs charcutiers. C’est même pour cela que la loi du marché peut casser les prix agricoles à la production dès que l’offre dépasse la demande. D’où le besoin de régulation et, là où elle n’existe pas ou plus, la pertinence d’un prix plancher proposé par les parlementaires du Front de Gauche récemment.
 
Enfin, pendant que Phil Hogan viendra à Paris s’entretenir avec Manuel Valls des difficultés des éleveurs français le 25 février, la commissaire en charge du Commerce discutera avec une délégation américaine toute la semaine du 22 au 26 à Bruxelles des concessions que l’Europe est prête à faire en faveur des Etats-Unis sous forme d’importations accrues de viande bovine, de viande porcine et de volaille sans droits de douanes. Cela dans le cadre de la négociation du traité transatlantique de libre échange connu aussi sous le nom de TAFTA ou de TTIP. Ajoutons que cette négociation est approuvée par François Hollande comme par son premier ministre Manuel Valls. C’est à croire que François Hollande et son gouvernement en sont réduits à nous préparer une situation d’insécurité alimentaire permanente pour les prochaines décennies, en ruinant nos paysans dès maintenant. 
La France a-t-elle décidé de sacrifier ses paysans ?
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16 février 2016 2 16 /02 /février /2016 23:07
Sur la DGF (Dotation Globale de Fonctionnement) : une invitation du député André Chassaigne !

UN RECUL INACCEPTABLE DES DOTATIONS

 

Je suis régulièrement intervenu pour m’opposer aux baisses de dotation de l’État qui mettent les collectivités, plus particulièrement les communes et communautés de communes, dans des situations budgétaires alarmantes. J’ai dénoncé les arguments injustes et quelquefois démagogiques qui culpabilisent les collectivités, en les rendant responsables de l’endettement public. Elles sont pourtant à l’initiative de 71% de l’investissement public du pays, tandis qu’elles ne représentent que 10% de l’endettement.

 

LES CONSÉQUENCES

 

Les conséquences de ces restrictions de dotations se font durement sentir dans les entreprises du BTP : les carnets de commande se vident et l’emploi recule. De plus, ces coupes sombres dans la DGF mettent à mal le bouclier social que sont nos communes et l’action de leurs élus, privés de moyens pour lutter contre les inégalités.

En cumul, de 2014 à 2017, l’Association des Maires de France estime à 28 milliards d’euros le manque à gagner pour les collectivités. Il est bien difficile de ne pas mettre ce chiffre en parallèle avec les 41 milliards si généreusement distribués sans contreparties aux entreprises, plus particulièrement les plus importantes, dont on mesure l’inefficacité pour créer des emplois.

 

FUSIONNER LES COMMUNES ?

 

Le recul de ces dotations imposées par l’État, répond aussi à d’autres objectifs. Sans l’avouer, le gouvernement veut conduire les maires vers la fusion des communes avec le risque de faire disparaître la dernière collectivité de proximité à laquelle les habitants restent profondément attachés.

Ainsi, la récente modification législative sur les « communes nouvelles » fige les baisses de dotation pour inciter les communes à s’engager dans une démarche de fusion. Mais qui peut croire que cette mesure, symbolique et limitée dans le temps, compensera les effets désastreux des politiques d’austérité imposées aux collectivités depuis 3 ans ?

 

NOTRE COMMISSION D’ENQUÊTE SUR LES CONSÉQUENCES DE LA BAISSE DES DOTATIONS AUX INTERCOMMUNALITÉS ET AUX COMMUNES

 

Durant le deuxième semestre 2015, le groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine, que je préside, a été à l’initiative d’une commission d’enquête, dont le rapporteur a été mon ami Nicolas Sansu, Maire de Vierzon, député du Cher. Avec la volonté d’apporter un éclairage sans parti- pris sur les conséquences de la baisse des dotations aux communes et aux intercommunalités, 30 auditions ont été réalisées, des déplacements ont été organisés dans des collectivités, des entretiens ont eu lieu avec des associations d’élus et avec les syndicats de la fonction publique territoriale. Durant près de 6 mois, c’est un vrai travail d’investigation qu’ont conduit les membres de cette commission.

Les conclusions contenues dans le rapport final prouvent la nocivité de la cure d’austérité imposée aux collectivités.

Sur les 42 000 chômeurs supplémentaires du mois de novembre 2015, 50% viennent du BTP et l’État n’économisera que 5 milliards sur les 11 espérés, avec la perte de recettes due à la baisse d’activité.

 

Ce rapport a malheureusement été rejeté par les élus de la majorité socialiste.

Comment expliquer ce rejet ?

 

 

 

 

Sur la DGF (Dotation Globale de Fonctionnement) : une invitation du député André Chassaigne !

Nous n'osons pas aller jusqu'à l'image ci-dessous, quoique ? Votre avis ? [Ndlr]

Sur la DGF (Dotation Globale de Fonctionnement) : une invitation du député André Chassaigne !

Du fait de ce vote, nous n’avons même pas le droit de citer ce rapport au risque d’être poursuivis pénalement.

Heureusement, toutes les auditions sont consultables sur le site de l’Assemblée nationale. Je vous invite à les consulter pour mesurer la colère et le désarroi de nombreux maires, de toutes appartenances politiques.

Il faut donc poursuivre et amplifier la résistance contre cette politique qui prive nos communes des investissements indispensables à la population. La dépense publique est une politique décisive pour la qualité de vie et pour l’équilibre des territoires. Nous devons en défendre le caractère vertueux pour que la future réforme de la DGF réponde réellement aux besoins de nos collectivités.

 

UNE ÉVOLUTION LÉGISLATIVE EST PLUS QUE JAMAIS D’ACTUALITÉ POUR UNE DGF ÉQUITABLE

 

Il nous faut donc poursuivre un travail d’analyse et de vérité sur les conséquences de la baisse des dotations d’Etat. C’est pourquoi nous invitons largement les élue-s du département et les habitant-e-s à assister à :

DEBAT PUBLIC

Jeudi 18 février 2016 à 18 heures

Salle d’honneur de la Mairie de Pont-du-Château

Avec :

André CHASSAIGNE, député du Puy-de-Dôme

Nicolas SANSU, Maire de Vierzon, Député du Cher et rapporteur de la commission d’enquête sur les conséquences de la baisse des concours de l’Etat aux communes et aux EPCI sur l’investissement public et les services publics de proximité

 

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15 février 2016 1 15 /02 /février /2016 21:09
Remaniement : Incapable de juguler la crise le pouvoir fait diversion !

Il y a quelques mois, l’exécutif se livrait à des gymnastiques d’astrologues pour prédire la décrue du chômage, grâce à un extraordinaire « alignement des planètes » euro et cours du pétrole.

La cruelle épreuve du temps en a vite fait litière : le nombre des chômeurs explose, la croissance reste encalminée et le ralliement aux thèses sécuritaires de la droite, loin de fortifier la position du président de la République, accélère son isolement à gauche.

Au sein de la droite, la tentation de pousser l’avantage rend moins plausible l’hypothèse d’une majorité des trois cinquièmes des parlementaires en faveur de la constitutionnalisation de l’état d’urgence.

Même le coup de Ripolin d’un remaniement ministériel ne parvient pas à masquer les lézardes et à faire oublier la démission pour « désaccord fondamental » de Christiane Taubira.

À peine François Hollande espérait-il tenter Nicolas Hulot avec un portefeuille aux attributions élargies qu’il rencontre aussitôt un refus poli.

L’Élysée en est réduit à brûler ses derniers vaisseaux et exposer le fidèle Stéphane Le Foll à toutes les polémiques.

Tout conspire à lui nuire, déplore son entourage, où l’on voit avec inquiétude une gauche fidèle à ses engagements chercher une issue pour notre peuple.

Manuel Valls, qu’on sait en délicatesse avec l’histoire, en est réduit au plus mauvais des procès à l’encontre de Cécile Duflot, coupable d’avoir rappelé que le précédent épisode de déchéances de nationalité était l’œuvre de Vichy.

Et surtout il est demandé à Jean-Christophe Cambadélis d’essayer de perdre dans des artifices les débats qui accompagnent la revendication d’une primaire à gauche pour une politique enfin de gauche. Pour qu’elle ne voit pas le jour, il s’en fait subitement le promoteur pour exiger que François Hollande – qui n’en veut pas – puisse y concourir…

Dérisoire diversion pour occulter les controverses de projets et enclore la contestation des frondeurs socialistes.

 

Personne n’oserait parier qu’il y parviendra !

 

Remaniement : Incapable de juguler la crise le pouvoir fait diversion !
Remaniement : Incapable de juguler la crise le pouvoir fait diversion !
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14 février 2016 7 14 /02 /février /2016 21:24
Un élève de milieu populaire a quatre fois plus de chances de devenir un élève de « faible niveau ».  Photo : Frédéric Desmesure/ Signatures

Un élève de milieu populaire a quatre fois plus de chances de devenir un élève de « faible niveau ». Photo : Frédéric Desmesure/ Signatures

Laurent Mouloud - Jeudi, 11 Février, 2016 - L'Humanité

 

Une étude publiée hier révèle que plus d’un quart des élèves de quinze ans dans les pays de l’OCDE ont un faible niveau scolaire. Une situation qui s’aggrave en France depuis une dizaine d’années.

Plus d’un quart des ados en échec scolaire ? C’est le constat inquiétant dressé hier par un nouveau rapport publié par l’OCDE et centré sur les élèves « les plus faibles ». Basée sur l’enquête Pisa 2012, qui évalue le niveau des jeunes de quinze ans dans 64 pays en maths, compréhension écrite et sciences, cette étude révèle que treize millions d’entre eux (28 %) sont « peu performants » dans au moins une de ces matières. En clair, ils sont tout juste capables de lire sommairement un graphique mais échouent à résoudre des problèmes plus complexes.

Une situation qui stagne. Entre 2002 et 2012, « peu de pays ont enregistré des progrès » chez ces élèves de faible niveau, remarque l’OCDE.

La France, elle, se distingue par ses mauvais résultats. Entre 2003 et 2012, le taux d’élèves « peu performants » a fortement augmenté. En maths, il a grimpé de 6 points sur la période (22 % d’élèves de quinze ans, soit 165 000 jeunes) contre seulement 0,7 point pour le reste de l’OCDE. Et en compréhension de l’écrit, ce taux a progressé de 4 points (19 %) alors que, dans le même temps, il reculait de 1,7 point ailleurs… La France rejoint ainsi le ventre mou de l’OCDE, mais est désormais en retrait par rapport aux pays les plus développés.

Des résultats qui ne surprennent pas les chercheurs qui travaillent sur les inégalités scolaires. « Cette tendance inquiétante confirme de manière de plus en plus évidente la bipolarisation qui existe dans notre système scolaire entre “bons” et “mauvais” élèves, relève Patrick Rayou, professeur en sciences de l’éducation à l’université Paris-VIII. Le problème, c’est que ce phénomène sera difficilement réversible pour les élèves qui le subissent… »

Le poids de l’origine sociale dans la réussite scolaire

L’étude liste plusieurs facteurs associés à la grande difficulté. La probabilité de se situer dans ce cas de figure est notamment trois fois plus importante pour les élèves qui n’ont pas été scolarisés en maternelle et sept fois plus importante pour les élèves qui ont redoublé. En France, 57 % des redoublants sont classés dans les élèves « peu performants » contre seulement 8 % des élèves dans les temps. « Le redoublement est une caractéristique forte de notre système, explique Patrick Rayou. Pourtant, il est démontré qu’un élève rattrape plus facilement ses lacunes lorsqu’il poursuit son parcours scolaire plutôt que lorsqu’il subit un redoublement… Ce dernier est souvent vécu comme une relégation où l’on se contente de lui faire refaire la même chose sans traiter ses points faibles. »

Sans surprise, le rapport de l’OCDE souligne également la difficulté du système scolaire français à corriger le poids de l’origine sociale dans la réussite scolaire. Selon l’étude, un jeune de milieu populaire a quatre fois plus de chances de devenir un élève de faible niveau qu’un camarade de milieu favorisé. Ainsi, près de 40 % des enfants de milieu populaire sont peu performants en maths contre seulement 5 % des enfants favorisés. Les inégalités se jouent également entre les établissements. En moyenne plus d’un tiers de la différence de performance est imputable à des différences entre les collèges. En France, les ados scolarisés dans des établissements défavorisés sont ainsi « quarante fois plus susceptibles d’être peu performants en mathématiques que leurs pairs scolarisés dans des établissements favorisés ». Cause principale d’un tel écart ? L’absence de mixité sociale avec notamment des établissements qui concentrent les élèves en difficulté. « Les systèmes qui répartissent plus équitablement dans les établissements à la fois les ressources scolaires et les élèves sont avantageux pour les élèves peu performants, sans pour autant porter préjudice aux élèves ayant un meilleur niveau », souligne l’OCDE.

Pour l’organisme, laisser perdurer l’échec scolaire a des conséquences à long terme, avec « un risque élevé » de décrochage pour le jeune mais aussi, pour le pays concerné, d’avoir « une croissance amoindrie ». Les économistes ont sorti leur calculette : si d’ici 2030 chaque élève de quinze ans parvenait à « acquérir un bagage minimum de compétences fondamentales en littératie et numératie », cela entraînerait, pour les pays les plus riches, un gain d’environ 1,5 fois leur PIB actuel… Pour l’OCDE, la conclusion est sans ambiguïté : lutter contre les mauvais résultats des élèves s’avérera toujours plus rentable que de ne rien faire. « Les gains sociaux et économiques sont de très loin supérieurs aux coûts de l’amélioration, aussi élevés soient-ils », insiste Andreas Schleicher, directeur de l’éducation et des compétences à l’OCDE.

Investissements obligatoires. Entre 2003 et 2012, l’OCDE a recensé neuf pays qui ont réussi à réduire leur proportion d’élèves peu performants en maths : Allemagne, Brésil, Russie, Italie, Mexique, Pologne, Portugal, Tunisie et Turquie. Mais comme ces États n’ont pas grand-chose en commun, l’organisation de coopération économique en déduit que « tous les pays peuvent améliorer la performance de leurs élèves » à partir du moment où ils font de la lutte contre l’échec scolaire « une priorité de leur politique d’éducation », avec des ressources supplémentaires.
Il semblerait donc, tout de même, que l’austérité budgétaire ne soit pas une option d’avenir !

 

 

OCDE. Treize millions d’élèves en difficulté scolaire !
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13 février 2016 6 13 /02 /février /2016 22:23
Destruction imminente de la partie sud du camp de Calais et de l'école laïque du chemin des dunes !

Il y a quelques jours nous publiions l'article :

Dans les dunes de Calais, la solidarité fait (l’)école !

Malheureusement, nous apprenons une horrible nouvelle ! Nous ne nous habituerons jamais aux actes ignobles de ce gouvernement et de ses représentants !

Destruction imminente de la partie sud du camp de Calais et de l'école laïque du chemin des dunes !

La préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, a annoncé aujourd’hui vendredi qu’elle donne une semaine aux migrants qui campent dans la partie sud du bidonville pour quitter les lieux.

Entre 800 et 1 000 personnes, installées sur 7 hectares dans des tentes ou des cabanes, sont concernées dont de nombreux enfants.


L’École Laïque du Chemin des Dunes (ELCD) est sur cette partie du camp. Sa destruction relève du mépris des initiatives des réfugiés et des organisations qui les soutiennent.

C’est scandaleux !

 

Solidarité Laïque relaie la pétition initiée par l’association « L’auberge des migrants ». Merci de la signer et de la relayer le plus possible à tous vos proches.


Engagés auprès de l’école laïque qui accueille enfants et familles, nous [Solidarité Laïque, Ndlr] sommes particulièrement soucieux de leur sort dans le cadre de ce démantèlement et nous nous mobiliserons afin de demander des garanties pour que ces personnes aient accès à des conditions de vie décentes et dignes respectueuses des droits humains. 

 

Signez la pétition contre la destruction de l'école


N’hésitez pas à manifester votre indignation en téléphonant au secrétariat de la préfecture

     au 03 21 21 20 02

ou au 03 21 21 20 03

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12 février 2016 5 12 /02 /février /2016 16:12

Aujourd’hui s’ouvre au tribunal de grande instance de Paris un nouveau procès de l’application UberPop. Un outil qui a déstructuré des métiers, mettant des travailleurs en concurrence, pour le seul profit d’Uber.

 

"Nous sommes engagés dans une bataille politique. Notre adversaire est un connard, qui s’appelle Taxi. » Tout le projet d’Uber tient en ces deux phrases de son fondateur et PDG, Travis Kalanick, prononcées le 28 mai 2014 lors d’une conférence en Californie. Uber a engagé un combat à mort pour s’assurer une position ultradominante sur le secteur des transports. Il entend détruire toute forme de concurrence, mais aussi combattre le salariat et la protection sociale. Le procès qui s’ouvre aujourd’hui, celui de l’application UberPop, application controversée de transports payants entre chauffeurs amateurs et particuliers, en est l’illustration. Pratiques commerciales trompeuses, complicité d’exercice illégal de la profession de taxi… Malgré toutes ces charges qui pèsent sur eux, les dirigeants d’Uber se rendent aujourd’hui à la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris avec la conviction des croisés : ils défendent une idée, une cause.

«La désobéissance civile est nécessaire pour défendre les bonnes causes », se permet de dire Travis Kalanick, PDG d’Uber. Une attitude qui a le don d’agacer passablement les juges, qui depuis plus d’un an supportent les bravades du groupe. Pour le tribunal correctionnel de Paris, qui a condamné UberPop pour la première fois en 2014, l’entreprise a démontré son « intention manifeste de (...) contourner » la législation, qu’elle connaît « parfaitement ». « Ce comportement caractérise une parfaite mauvaise foi dissimulée derrière un discours qui se veut progressiste », selon le jugement. Pour « pratique commerciale trompeuse », Uber comme entreprise a ainsi déjà été condamnée à 100 000 euros d’amende, aggravés à 150 000 par un arrêt de la cour en décembre dernier.

Uber France encourt jusqu’à 1,5 million d’euros d’amende

Aujourd’hui et demain, ce sont les patrons d’Uber France, Thibaud Simphal, et d’Europe de l’Ouest, Pierre-Dimitri Gore-Coty, qui sont poursuivis pour pratique commerciale trompeuse et complicité d’exercice illégal de la profession de taxi. Ils comparaîtront également pour « organisation illégale d’un système de mise en relation de clients avec des personnes qui se livrent au transport routier de personnes à titre onéreux », infraction prévue dans la loi Thévenoud du 1er octobre 2014, texte qui avait justement pour but de mieux encadrer les périmètres de la profession des taxis et des chauffeurs de VTC. Ils risquent jusqu’à cinq ans de prison et 300 000 euros d’amende. Uber France encourt quant à elle jusqu’à 1,5 million d’euros d’amende.

UberPop est une application à ne pas confondre avec Uber. Cette dernière, légale, met en relation via un smartphone un client et une voiture de transport avec chauffeur (VTC), donc un conducteur professionnel, le plus souvent au statut d’autoentrepreneur. UberPop de son côté se présentait sous les atours d’une application de covoiturage. Mais plutôt que de partager les frais, le client, car c’en est bien un, payait une course comme il l’aurait fait avec n’importe quel chauffeur professionnel. Pourtant le conducteur, qui utilise son propre véhicule, est un « amateur » qui travaille pour Uber sur son temps libre. Déclaré illégale, UberPop a été suspendue en juillet 2015, décision confirmée par le Conseil constitutionnel deux mois plus tard. Derrière ce faux covoiturage, le groupe dissimulait de fait une activité professionnelle d’appoint et captait, comme à son habitude, 20 % du prix des courses. Ces conducteurs ne disposaient d’aucun statut ni droit et ne payaient pas de cotisations sociales. Ils ne suivaient pas non plus la formation de chauffeur de taxi, ni même les 250 heures de cours nécessaires pour obtenir un agrément VTC. « Uber, c’est la démonstration vivante de la pertinence de la campagne de la CGT sur le coût du capital : ils n’amènent rien et prélèvent 20 % sur la valeur produite », déplore Jérôme Vérité, secrétaire général de la fédération transports de la CGT.

« Dans ce capitalisme, ce sont les travailleurs qui fournissent le capital et les outils de travail, dénonce Yann Le Pollotec, responsable révolution numérique du PCF. L’entreprise se contente de fournir l’application. Dans ce contexte, UberPop est la quintessence de la logique Uber : on ne paye rien, on prend tout et on met en concurrence les pauvres avec les pauvres. » Pour boucler les fins de mois, jusque 400 000 Français (selon Uber) ont conduit ainsi la nuit et le week-end, la moitié des courses d’Uberpop étant après minuit… Cette application a déstructuré autant le métier des taxis que celui des chauffeurs de VTC. « Cette logique profite de la misère pour rendre les gens encore plus misérables, renchérit Jérôme Vérité. Cela déstructure complètement les métiers existants. C’est vrai aujourd’hui à propos des taxis et des VTC, mais ce sera vrai demain aussi du transport de colis par exemple, où on proposera aux gens de déposer des colis en allant au boulot en échange d’une petite pièce d’Amazon… »

Les chauffeurs sont incités à travailler toujours plus

Le but d’Uber est de payer les travailleurs à la tâche, selon la simple loi de l’offre et de la demande, sans se soucier de protection sociale. Son algorithme qui détermine le prix de la course en est l’exemple : plus il y a de la demande, plus les prix sont chers. C’est ainsi que les clients d’Uber ont plus de 200 euros à payer pour traverser Paris la nuit du Nouvel An… Les chauffeurs sont incités à travailler toujours plus, aux heures de pointe comme la nuit, complètement dépendants pour leur revenu des aléas, parfois arbitraires, de l’application Uber. « Pour les protéger, soit on requalifie ce travail en salariat, soit les travailleurs s’organisent en coopérative, analyse Yann Le Pollotec. Ces métiers d’indépendants peuvent êtres mutualisés, la plateforme cogérée par les utilisateurs et des chauffeurs, mais il faut qu’il y ait des droits sociaux et c’est à l’État et à la justice de s’en saisir. » Cette confrontation politique, Uber la souhaite et accepte de la porter devant les tribunaux. Cynique et sûr de son fait, Travis Kalanick transforme les procès en plans de communication et les prépare avec son armée d’avocats et conseillers, parmi lesquels David Plouffe, ancien directeur de campagne de Barack Obama. Le patron du groupe pour la France, Thibaud Simphal, déclarait à la Tribune qu’« on peut avoir un débat juridique infini, pour moi, ce n’est pas le cœur du débat. Le cœur du débat, ce sont les idées ». En devenant quasiment un nom commun pour désigner les VTC, Uber a réussi en très peu de temps une captation du marché dans de nombreux pays encore plus violente que celle de Google sur Internet. « Uberisation » est aussi en passe de devenir un nom commun, synonyme de destruction.

 

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11 février 2016 4 11 /02 /février /2016 23:15
Rassemblement devant la Préfecture de Clermont-Ferrand le 11-02-2016

Rassemblement devant la Préfecture de Clermont-Ferrand le 11-02-2016

Un recul inacceptable des dotations

Les baisses de dotation de l’Etat mettent les collectivités, plus particuliè­rement les communes et communautés de communes, dans des situations budgétaires alarmantes. En cumul, de 2014 à 2017, l’Association des Maires de France estime à 28 milliards d’euros le manque à gagner pour les collectivités. Il est bien difficile de ne pas mettre ce chiffre en parallèle avec les 41 milliards si généreusement distribués sans contreparties aux entre­prises, plus particulièrement les plus importantes, dont on mesure l’inefficacité pour créer des emplois. Nos communes et nos collectivités sont pourtant à l’initiative de 71% de l’investissement public du pays. Pourtant des arguments injustes démagogiques et mensongers sont encore et toujours avancés pour culpabiliser les élu-e-s locaux, en essayant de les rendre responsables de l’en­dettement public. Qu’est ce qui peut justifier que les collectivités territoriales devraient participer à hauteur de 25 à 30% à la réduction de la dépense pu­blique, alors que leur « part » dans la dette publique est d’à peine 10%, et de moins de 5 % pour nos 36 000 communes ?

 

 

 

MOINS POUR LE CAC 40 PLUS POUR NOS COMMUNES ET LEURS HABITANTS !

Les conséquences

Les premiers éléments qu’il s’agisse des associations d’élus, des consultants, des professionnels du BTP ou du monde bancaire, montrent le risque d’un effondrement de l’autofinancement des collectivités locales, avec de très   fortes conséquences sur l’investissement. Après avoir baissé de 12,9 % pour le bloc communal, l’investissement public local devrait se rétracter de 25 % voire de 30 %, en trois ans. Cela représente une baisse de 31 milliards d’euros en 2013 à 23 milliards d’euros en 2017. C’est considérable ! Les conséquences de ces restrictions de dotations se font durement sentir dans plusieurs secteurs d’activité, et en particulier les entreprises locales du BTP : les carnets de commande se vident et l’activité décroche, les projets d’investissement sont abandonnés, l’emploi local recule. De plus, ces coupes sombres dans la DGF mettent à mal le bouclier social que représentent particulièrement nos communes et l’action de leurs élus. Elles sont désormais privées de leurs moyens pour assurer correctement les services publics de proximité, pour soutenir le mouvement associatif local ou pour assurer le fonctionnement de certains équipements publics.

 

Agir ensemble : pour l’arrêt immédiat des baisses de dotations

Partout où les élus communistes siègent, ils contestent ces baisses de dotations imposées par l’Etat qui placent les élus locaux devant un véritable dilemme, où les habitant-e-s sortent toujours perdant : soit être contraint de s’attaquer aux services rendus, comme avec le non remplacement de nombreux agents de la fonction publique territoriale, avec la hausse des tarifs sociaux et des services municipaux, ou la baisse des subventions à la vie associative, sportive, culturelle ; soit être contraint d’augmenter la fiscalité locale pour pouvoir maintenir des services alors même que la majorité de la population voit déjà son pouvoir d’achat baisser !

Rassemblement devant la Préfecture de Clermont-Ferrand le 11-02-2016

Rassemblement devant la Préfecture de Clermont-Ferrand le 11-02-2016

Cette situation totalement injuste socialement et totalement inefficace économiquement doit cesser.

 

MOINS POUR LE CAC 40 PLUS POUR NOS COMMUNES ET LEURS HABITANTS !

 

 

Dire la vérité sur les conséquences de la baisse des dotations

Durant le deuxième semestre 2015, le groupe des député-e-s Front de Gauche à l’Assemblée nationale a été à l’ini­tiative d’une commission d’enquête, dont le rapporteur été Nicolas Sansu, Maire de Vierzon, député du Cher. Avec la volonté d’apporter un éclairage sans parti-pris sur les conséquences de la baisse des dotations aux communes et aux intercommunalités, durant près de 6 mois, c’est un vrai travail d’investigation qu’ont conduit les membres de cette com­mission.

Les conclusions contenues dans le rapport final prouvent la nocivité de la cure d' austérité imposée aux collectivités. Ainsi par exemple, sur les 42 000 chômeurs supplémentaires du mois de novembre 2015,50% viennent du BTP et l’Etat n’économisera que 5 milliards sur les 11 espérés, avec la perte de recettes due à la baisse d’activité. Cette commission, avec des élus de toute sensibilité, a fourni un travail d’investigation remarquable, mais son rapport a été malheureusement rejeté par les élus de la majorité socialiste alors que ses conclusions prouvaient la nocivité de la cure d’austérité imposée aux collectivités. Comment expliquer une telle attitude ?

 

Il nous faut donc poursuivre un travail d’analyse et de vérité sur les conséquences de la baisse des dotations d’Etat. C’est pourquoi nous invitons largement les élue-s du département et les habitant-e-s à assister à :

DEBAT PUBLIC

Jeudi 18 février 2016 à 18 heures

Salle d’honneur de la Mairie de Pont-du-Château

Avec :

André CHASSAIGNE, député du Puy-de-Dôme

Nicolas SANSU, Maire de Vierzon, Député du Cher et rapporteur de la commission d’enquête sur les conséquences de la baisse des concours de l’Etat aux communes et aux EPCI sur l’investissement public et les services publics de proximité

MOINS POUR LE CAC 40 PLUS POUR NOS COMMUNES ET LEURS HABITANTS !
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10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 21:38

Le nouveau président argentin Mauricio Macri est issu de la douillette famille des « empresarios » (« chefs  d’entreprise ») et il s’y doit, ¡carajo !. Cousu aux as, comme l’autre... Son gouvernement déborde de ministres liés aux (ou issus des) multinationales.

 

Il s’est lancé, avec allégresse, comme l’autre, dans une entreprise de « dégraissage », selon la belle expression (non inédite) du ministre de l’Economie, Alfonso Prat Gay, et a chassé de l’administration publique 27.0000 salariés parasites. Sans aucune expertise publique, sans transparence. En tout arbitraire libéral. Une grève nationale est programmée pour le 14 février. Les manifestations, les résistances, reprennent de la vigueur.

11.000 postes aux concours publics sont également dans le collimateur des prédateurs.

Le président veut peser sur les négociations salariales pour que le niveau des salaires demeure inférieur à l’inflation.

Le bras de fer des présidents Kirchner contre les fonds spéculatifs « vautours », dans le cadre de la restructuration de la dette, n’est plus qu’un vieux souvenir. Les charognards viennent de recevoir du très docile gouvernement 6,5 milliards de dollars, sur les 9 qu’ils réclamaient.

Le prix de l’électricité n’est plus subventionné et le peso a été dévalué  de 30% par rapport au dollar. la libre, le libre, échange, entreprise, commerce, concurrence, la libre liberté, triomphent. Comme chez l’autre...

M. Macri a replacé frénétiquement l’Argentine sous la tutelle du FMI et s’est rendu en pèlerinage à Davos, comme l’autre, comme les bourgeois de Calais... Les Kirchner n’y avaient jamais mis les pieds. Le play-boy ultra-libéral, inféodé et fier de l’être, prétend, en bon élève de Washington, expulser le totalitaire Venezuela du Mercosur.

Pour faire passer la pilule sécuritairement antisociale, comme chez l’autre, le sieur président a décrété « l’urgence nationale en matière de sécurité publique » (Arrestation de la militante sociale Milagro Sala, enfants blessés lors d’une manifestation matraquée...). L’urgence sécuritaire des classes dominantes. Chez l’un et chez l’autre. Une mode bien libérale pour conforter le système. Contagieuse. Amnesty International s’en inquiète et accuse le gouvernement macr(on)iste de « criminaliser les pratiques liées à l’exercice du droit de protester et à la liberté de expression ». Si Amnesty le dit...

 

Tout cela en deux mois. Macri : plus rapide que Fitipaldi et Fangio ! Exploiteurs de tous les pays.

 

Jean Ortiz

 

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