Une info, deux traitements ! Longue vie au pluralisme de la presse.
Politique - le 6 Novembre 2012
Les réactions (toutes !) aux annonces du gouvernement sur la série de mesures sur la compétitivité
dont un crédit d'impôt de 20 milliards d'euros pour les entreprises financé par une baisse des dépenses publiques, une hausse de la TVA ou une fiscalité écologique.
André Chassaigne, président du groupe Front de gauche à l'Assemblée:
« On reste enfermé dans le postulat que c'est le coût du travail qui freine la croissance économique », a regretté
le député du Puy-de-Dôme, se disant »plutôt négatif » lors d'une conférence de presse. « Ces mesures considèrent qu'il faut financer l'investissement du privé de façon prioritaire
mais au détriment de l'investissement public », a-t-il déploré. Selon lui, « on fait l'impasse complète sur le coût du capital, les prélèvements financiers des entreprises c'est-à-dire
les intérêts, les dividendes aux actionnaires ».
André Chassaigne a également regretté qu'en ce qui concerne le crédit d'impôt aux sociétés il n'y ait « pas de
critères ». Les députés du Front de gauche auraient voulu voir des « critères de choix des entreprises en termes de créations d'emploi, de recherche, de formation, de maintien sur le
territoire ».
Concernant les relèvements de taux de TVA, le député du Puy-de-Dôme a estimé cela « très, très injuste », dénonçant
« une atteinte au pouvoir d'achat ». « Quant à porter le taux de 7% à 10%, cela va toucher le bâtiment, le logement (...) c'est, pour développer la compétitivité industrielle,
porter un coup à un autre secteur de notre économie », a-t-il dit. Le passage du taux de TVA réduit de 5,5% à 5% a été jugé « marginal » par André Chassaigne.
« Jean-Marc Ayrault a annoncé les mesures gouvernementales à la suite du rapport Gallois « sur la compétitivité française ». Malheureusement, le gouvernement a décidé
de reprendre beaucoup de choix de ce rapport qui préconise de renforcer l’austérité et les cadeaux aux patrons. » (...) « Le MJCF ne peut déplorer ces mesures injustes qui valident les
thèses patronales sur le coût du travail alors que la précarité et les bas salaires sont la norme pour les travailleurs depuis des années. Pire, on affaiblit le système de solidarité de
protection sociale et on augmente les impôts de ces mêmes gens au nom d’un effort national qui est loin d’être partagé. » >>> La suite du communiqué
« Je trouve cela lamentable parce que c'est la poursuite de la même politique qui ne fonctionne pas », a déclaré
Jean-Luc Mélenchon sur TV5Monde. « C'est un choc qui est fait où on transfère sur le dos de la masse des travailleurs contribuables ce qui ne sera pas acquitté par l'entreprise au
moment de la production de la richesse », a-t-il ajouté. « Pourquoi parle-t-on toujours du prix du travail et jamais du prix du capital ? », a-t-il demandé. « Comment
se fait-il que dans notre pays on paye deux fois plus d'argent aux actionnaires qu'on en donne en cotisation sociale aux travailleurs ? » a-t-il insisté. « On fait comme si le
capital n'y était pour rien, c'est seulement le travailleur, ce pelé, ce galeux qui doit payer davantage et être payé moins lui-même », a insisté Jean-Luc Mélenchon. « Nous avons battu Sarkozy mais ce n'était pas une affaire
personnelle. On voulait une rupture avec une politique. Imaginez la tête qu'on fait maintenant quand on découvre qu'on s'est débarrassé de l'homme mais qu'on a gardé la politique », a-t-il
déclaré.
« Le fait que la gauche en arrive aujourd'hui avec comme seul horizon fiscal un bidouillage sur le taux de TVA sur les
produits de première nécessité tout en augmentant le taux général, c'est une régression intellectuelle et politique considérable ! » « C'est un fusil à un coup, on ne voit pas assez à
long terme ; on ne va pas pouvoir augmenter la TVA indéfiniment. Mais, même si je pense qu'il vaut mieux financer la protection sociale par une CSG progressive, c'est mieux que de ne rien faire
du tout » « Tout cela ne ressemble pas à une réforme fiscale claire et lisible. »
« On n'est pas certain d'avoir tout compris. Ce qu'on a pu comprendre pour l'instant c'est qu'il n'y a rien jusqu'en
2014, aucune mesure d'ici 2014. On a compris une autre chose c'est : 'pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué' (...). Il ne s'agit pas de rejeter tout l'ensemble, on est sur un sujet
qui concerne tout le monde. On va regarder dans le détail de manière plus attentive (...). On a l'impression que c'est une espèce de virage à reculons qui n'est pas tout à fait
assumé ».
« On attendait (...) de Jean-Marc Ayrault qu'il propose un plan qui soit à la fois simple et puissant, et on découvre un
plan hyper-complexe, bureaucratique, et par ailleurs, très insuffisant. » »Un crédit d'impôt qui arrivera en 2014, ce sera sur une base que l'administration décidera, en contrepartie
d'investissements, donc rien à voir avec la réforme que nous proposons nous qui est celle d'une réforme de financement de la Sécurité sociale. » « La décision de François Hollande
d'augmenter la TVA, c'est déjà un gag au sens où François Hollande a passé l'essentiel de sa campagne présidentielle à dire aux français que s'il était président de la République, il
n'augmenterait pas la TVA, et voilà qu'il annonce une augmentation de la TVA. Cela montre que vraiment, il n'y a chez lui absolument aucune solidité dans les convictions. »
François Bayrou, a mis en garde le gouvernement contre la complexité d'un crédit d'impôt aux entreprises comme envisagé,
estimant que ce serait « une usine à gaz ». « Que le gouvernement fasse attention (...) il y a un très gros risque d'incompréhension ». « Je demande au gouvernement de
réfléchir, qu'il adopte des décisions simples, compréhensibles par tous, immédiatement utiles », a-t-il dit.
« Il y a une belle occasion ratée de rendre enfin notre système de TVA un petit peu plus compréhensible, un petit peu plus intelligent », a déclaré Alain
Bazot. « La logique de la TVA est devenue obsolète », a-t-il ajouté, estimant que le taux intermédiaire et le taux le plus réduit, censés bénéficier aux produits de première nécessité,
étaient devenus « de grands fourre-tout ». Suite aux annonces du gouvernement, la taxation des transports publics passera à 10% contre 7%, alors que l'on « veut favoriser leur
utilisation », a-t-il souligné. A contrario, tous les aliments verront leur taux abaissé à 5%, qu'ils soient « sains » comme les fruits et légumes ou qu'il s'agisse de
« barres chocolatées », relève-t-il.
« Cette hausse pour les travaux d'entretien et de rénovation de logements est contraire à tous les engagements pris
depuis des mois par le gouvernement et le président de la République, qui a même formellement démenti, le 19 octobre dernier, toute hypothèse de hausse de la TVA dans le bâtiment », a
dénoncé la Fédération française du bâtiment (FFB) dans un communiqué.« Cette hausse aura des effets catastrophiques sur l'activité et sur l'emploi, provoquant inévitablement un retour massif
du travail au noir ». « Elle marquera la fin des engagements en faveur de la rénovation énergétique de 500.000 logements par an et affectera inévitablement l'activité des organismes
HLM », a affirmé la fédération présidée par Didier Ridoret.
« On a une décision brutale, prise comme ça par le gouvernement ». « C'est faire fi de toutes les discussions
que nous menons », a-t-il souligné. « Il est clair qu'il y aura un nombre d'emplois très important sacrifiés à terme », a-t-il ajouté. La profession avait jusqu'à présent
menacé d'une destruction de 10.000 emplois dans le secteur par point de TVA supplémentaire. « Ça va être la baisse du pouvoir d'achat des Français puisque les prix vont augmenter »,
a-t-il ajouté. Didier Chenet se dit « stupéfait » que la hausse décidée mardi n'intervienne que début 2014, malgré « l'urgence de la situation actuelle ».