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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 00:20

 

Pour le Figaro et son délirant chroniqueur économique, 
ceux des salariés de Presstalis qui rejettent la perspective des suppressions 
d’emplois dans l’entreprise de distribution de la presse ne sont pas autre chose que «des sauvageons», tandis que d’une manière générale les salariés grévistes, qu’ils soient dans le secteur privé ou public, sont «quelques 
excités encartés à la CGT, chez SUD ou à la CFDT». 



psa-3

Ce qui est excessif ne compte pas, dit-on. Balayons donc d’un revers de main les propos hallucinés d’un drogué 
de l’ultra­libéralisme, mais le regard porté sur les salariés, sur les hommes et les femmes qui produisent les richesses et sont les seuls facteurs de croissance réelle, est tout 
de même assez singulier.

 

Ah, certes, on voit des micros et des caméras aux portes des entreprises. Mais c’est pour filmer 
des larmes ou des bribes de mots de colère. L’émotion, oui, bien sûr, la compassion parfois, mais pas la raison, jamais la raison. Quand, sur nos chaînes, a-t-on vu, que ce soit pour PSA, pour Sanofi, les autres entreprises dont 
les res­ponsables 
syndicaux avancent ici 
des propositions, des idées, des alternatives, quand a-t-on vu de vrais débats contradic­toires portant 
sur le fond, prenant 
au sérieux les arguments des salariés et de leurs représentants ?


criseTout se passe comme si n’avaient de valeur que les fausses évidences patrona­les ou les truismes du « réalisme » écono­mique. Lequel réalisme n’est que l’alibi de ceux qui ne veulent surtout pas toucher à ce désordre des choses qui veut que l’on réponde aux actionnaires tandis que la parole 
et l’intelligence des travailleurs font l’objet d’une véritable omerta. On peut remarquer au passage qu’une omerta du même ordre s’applique aussi à tous les économistes qui s’inscrivent en faux con­tre le cours dominant.

lechangementtoutdesuite

 

C’est là-dessus, d’abord, que le change­ment de majorité était attendu. Le change­ment c’était maintenant, mais maintenant se fait attendre, tandis que les plans sociaux se succèdent comme jamais. Ce n’est pas en enfilant une marinière que l’on mettra un terme 
aux licenciements boursiers. Il est vrai que les mots 
ne sont plus ceux de la haine ou ceux du mépris, quand bien même le gouvernement jus­qu’alors semble avoir 
été plus sensible aux plaintes patronales et aux envolées des pigeons qu’aux attentes de salariés. Quand va-t-il 
se décider à prendre réelle­ment en compte le fait qu’ils 
ne sont pas un problème appelant au mieux des proto­coles compassionnels, mais qu’ils sont, pour faire court, l’essentiel des solutions ? Quand va-t-il enfin considérer 
que c’est avec de l’intelligence collective, avec de la mise en commun des propositions que l’on peut avancer.

 

Comment ne pas évoquer ici, comme un véritable déni de parole, le scandale de la décision, pour Petroplus, d’un tribunal de commerce tenant même pour nulles les perspectives de reprise de la raffinerie ? Quelle image de la bonne conscience repue que l’on croirait venir du XIXe siècle ! On a entendu le Premier ministre 
sur France Inter, rendre un hom­mage appuyé 
aux cheminots. On a entendu aussi que l’État et les salariés seraient désormais représentés à la tête de PSA.

Mais ce ne peut être pour y faire de la figuration ou pour donner le change en justifiant de cette manière la garantie apportée par l’État à la banque PSA !



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