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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 19:12

La proposition de loi sur les « tarifs progressifs de l’énergie » présentée par le député PS François Brottes soulève de nombreux problèmes :

 

Les tarifs progressifs ne constituent pas un dispositif social 

La tranche minimale concernera l’ensemble des consommateurs, les riches comme lespacte-ecologique pauvres.

Une famille qui vit dans un logement mal isolé, et qui consomme donc beaucoup d’énergie pour se chauffer, verra sa facture augmentée chaque année si elle n’engage pas de travaux de rénovations. Malheureusement, toutes les familles n’ont pas les capacités d’investissement nécessaires pour engager des travaux qui coûtent jusqu’à 20 000 euros. En particulier, les 8 millions de français qui souffrent de précarité énergétique. Cette proposition de loi aggraverait leur situation.

 

Péréquation tarifaire mise en cause

La consommation d’énergie est fortement assujettie à la situation géographique (température annuelle moyenne) à la qualité énergétique du logement et au nombre d’occupants. Or une tarification basée sur le niveau de consommation crée une distorsion importante entre usagers selon les lieux d’habitation, le type de logement et la taille de la famille. Cela met en cause les notions de péréquation tarifaire, d’accès égal à tous.

 

Propriétaire – occupant qui paye ? 

Dans plus de 40 % des cas, c’est un locataire qui paie les factures d’énergie alors que c’est le propriétaire qui réalise les investissements dans la performance du logement.

 

Les énergies polluantes ne sont pas concernées par la proposition de loi (fioul, poêles à pétrole...) cela ajoute des distorsions entre usagers de l’énergie.

 

Hausse-du-prix-de-l-electriciteQuel est donc l’objectif de ce projet de loi :

Satisfaire les organisations anti-nucléaires qui prônent le rationnement énergétique ou répondre aux risques du réchauffement climatique ?

Si nous pensons qu’il est nécessaire d’engager des actions d’économie d’énergie, celles-ci concernent en premier lieu l’organisation de la société : transports collectifs, urbanisme, isolation des habitats, relocalisation de productions. Les économies individuelles ne peuvent s’obtenir uniquement au travers du fameux « signal prix » qui conduit en général à des restrictions pour les plus modestes.


La mise en place d’un tarif progressif pour l’électricité et le gaz ne doit pas être l’accompagnement pour une augmentation générale des prix de l’énergie.

 

Hausse-du-prix-du-gaz-2.jpg

En effet, dès le deuxième alinéa du projet de loi, François Brottes pointe un autre objectif : il s’agirait d’« accompagner la hausse inéluctable des prix de l’énergie » (voir notre article "Faut-il augmenter le prix de l'électricité ? ").

Alors que les constats sur la précarité énergétique appellent un ensemble de mesures, sociales et environnementales, d’urgence et de long terme. Pour répondre à cette urgence des mesures immédiates doivent être prises, sachant que la meilleure réponse sur le long terme passe par une revalorisation du pouvoir d’achat et l’instauration d’une réelle justice fiscale :

  •  Stopper les coupures inappropriées.
  •  Elargir les tarifs sociaux (le seuil de la CMU est insuffisant) avec un déclenchement automatique de l’obtention de ces tarifs.
  •  Dégager des moyens pour la rénovation thermique des logements et obliger les propriétaires bailleurs à effectuer ces investissements.
  •  Intervenir sur la fixation des tarifs nationaux et réguliers (nous proposons que les tarifs soient fixés de manière transparente par une commission regroupant élus, organisations syndicales et associations de consommateurs)
  •  Mettre en place un pôle public de l’énergie pour lutter contre la dérèglementation du secteur qui conduit à une hausse généralisée des prix.


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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 20:23

Voilà donc l’image que se font certains de notre pays !

Voilà donc les lois de l’argent et le sentiment d’impunité !

Voilà donc la caste des puissants en smoking, d’ordinaire bien dissimulés derrière leur phrasé et l’onctuosité de leur élégance moralisante !

 

Vous aussi, vous la sentez, l’haleine fétide de ceux qui usent et abusent de leurs privi­lèges jusqu’à s’essuyer les pieds sur notre bien commun, la République ?

Affirmons-le sans détour : toutes les raisons invo­quées pour « expliquer » le souhait du super-patron, Bernard Arnault, de revendi­quer la nationalité belge ne résisteront pas à l’examen de conscience. Le signal est donné, et pas n’importe lequel, un point c’est tout.

Le boss de l’empire du luxe LVMH, première fortune de France et d’Europe, quatrième mondiale, aura beau raconter la plus belle histoire pour enrober de miel sa « tentation de Bruxelles », nous savons, nous, qu’en voulant quitter la France au plus mauvais moment, il signe une véritable déclaration de guerre. Une guerre économique, politique et idéologi­que. Une guerre de classe… Bernard Arnault

 

Les temps de crise ont ceci d’impitoyable qu’ils nous aident toujours à entrevoir la nature profonde de certains humains. En pleine tempête, tandis que des millions de citoyens sont passés dans le laminoir des injustices, tandis que le niveau de vie des Français est en baisse, selon l’Insee, sauf celui des plus riches bien sûr, le message délivré est le plus ordurier qui soit. 
Une honte, une lâcheté, une évasion morale, y compris vis-à-vis des salariés dont il a la responsabilité et sur le dos desquels il s’enrichit.

L’ampleur de sa fortune per­sonnelle, évaluée à 32milliards d’euros (vous avez bien lu!), ne constitue en rien un gage d’élévation éthique et de savoir-être: elle est inversement proportionnelle à son comportement… Que les bonnes âmes se rassurent. Il n’y aurait aucune arrière-pensée fiscale puisque l’intéressé souhaiterait rester «fiscalement domicilié en France». Pourquoi devrions-nous le croire sur parole? Et d’où vient ce besoin irrésistible de s’exiler quand la gauche arrive au pouvoir? Car Arnault a tout du récidiviste. 
En 1981, après la victoire de François Mitterrand, il s’était déjà enfui aux États-Unis durant trois ans pour con­tester «l’orientation» et dénoncer la pré­sence de «dangereux ministres commu­nistes».

colrat arnault 2-2Le capital et 
le profit n’ont pas de patrie: pourquoi voudriez-vous 
que le patrio­tisme économique soit le fort des grands patrons comme Bernard Arnault? Avec le maître de LVMH, c’est aussi toute la droite défaite en mai dernier qui vient de s’exprimer, comme si une véritable opéra­tion de com avait été coordonnée par l’UMP. Faut-il d’ailleurs y voir la main invisible de Nicolas Sarkozy en personne, qui n’a jamais considéré l’impôt comme la base d’une citoyenneté partagée? Très proche de l’ancien président, l’ultralibéral Bernard Arnault était l’une des stars du Fouquet’s en 2007, et, durant cinq ans, il a bien profité des régimes de faveur octroyés aux grandes fortunes. Cet accro des privilèges a aujourd’hui peur d’une réforme fiscale touchant les hautsriches revenus.

Raison de plus pour ne pas vider de sa substance la taxe à 75%, promesse de François Hollande qui a fixé un «agenda du redressement» de la France en deux ans, tout en vissant les boulons de l’aus­térité… Désormais, seulement 48% des Français estiment qu’il «tient ses engage­ments». 
Le moindre recul en matière fis­cale serait donc une grave erreur.

En ce domaine, nous n’avons pas besoin de patrons sans foi ni loi, mais d’une réforme d’ampleur !

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21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 18:43

 

le 21 Septembre 2012

 

 

Les organisations CGT, FSU, Solidaires et UNEF réaffirment ensemble leur opposition à la ratification du Traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance qu’elles jugent économiquement inefficace et socialement injuste.

 

Si ce Traité devait être ratifié, il institutionnaliserait de fait l’austérité et enfoncerait les États dans une crise durable. Ce Traité pèserait de manière négative sur leurs politiques et leurs programmations budgétaires. Il aurait des conséquences lourdes sur l’emploi, le pouvoir d’achat, les services publics... pour l’ensemble des salariés, des jeunes, des retraités et privés d’emploi, et particulièrement pour les femmes.

Le Traité continuerait et accentuerait la logique des indicateurs absurdes hérités du Pacte de stabilité et de croissance de 1997 (limitation à 3% du déficit et 60% de la dette) sans tenir compte des cycles économiques et de la crise actuelle.

L’austérité n’est pas la solution face à la crise. Il faut sortir de la logique de réduction des dépenses publiques et trouver de nouvelles recettes pour des investissements productifs et socialement utiles. L’alternative à ce TSCG repose donc notamment sur la redistribution des richesses et une réforme fiscale d’ampleur.

A l’opposé de ce Traité, l’Europe a besoin d’une nouvelle politique économique et sociale, créatrice d’emplois de qualité et favorisant le pouvoir d’achat. Une Europe fondée sur la démocratie, les solidarités, la justice sociale et le souci de la transition écologique.

Aucun débat démocratique n’a eu lieu avec les citoyens.referendum-5

Les organisations CGT, FSU, Solidaires, UNEF demandent aux parlementaires de ne pas voter ce Traité.

Elles poursuivront la campagne, et notamment celle initiée par le Collectif audit citoyen de la dette, pour alerter et mobiliser sur les dangers de ce Traité et porter d’autres alternatives.

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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 21:14

 

L’université d’été du Medef à peine terminée, c’est la soupe à la grimace du côté du quotidien patronal les Échos.


Le projet de loi sur le logement fait grin­cer des dents. « Les particuliers en quête de placements financiers ne doivent pas se faire d’illusions : le dispositif fiscal qui remplacera la loi Scellier début 2013 ne sera pas aussi intéressant que cette der­nière. »

De même, la mise en vente envi­sagée de terrains de l’État entraîne un autre haut-le-cœur : ils pourraient même être cédés gratuitement pour permettre la construction de logements sociaux…

 

Il est pour le moins piquant de lire un communiqué du député UMP Lionnel Luca endossant la cuirasse de défenseur des «plus modestes» et des zones proté­gées, en accusant la ministre Cécile Duflot d’ignorer «les réalités locales» au motif que l’obligation de construction de HLM dans les villes de plus de 3500 habitants passerait de 20% à 25%. La Côte d’Azur en général, les Alpes-Maritimes en parti­culier, sont si réputées pour le respect de la nature et l’audace sociale en matière d’habitat. Bref, les «amis de Nicolas Sarkozy» voient détricoté ce qui avait marqué le dernier quinquennat et participé du rejet exprimé en mai dernier.

 

 

En finir avec la loi Scellier qui, après tant d’autres, a surtout permis à des spéculateurs de s’enrichir, conduit cer­tains acheteurs à des difficultés sans bor­nes – leur opération ne trouvant pas de locataire –, et participé de l’explosion des prix de l’immobilier ; réattribuer aux aides personnelles au logement les 450 millions d’euros que la précédente majorité de droite avait orientés vers le financement de la défiscalisation des heures supplé­mentaires ; arrêter avec le racket opéré sur les organismes HLM… Les adeptes de la « rupture » devraient être contents. S’ils ne le sont pas, c’est parce que l’orientation qui se dessine là affole la cupidité qui ser­vait de boussole à tant de mesures prises sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Là où la seule «idée» était de mettre en vente les logements sociaux à ceux qui les occupaient, et n’avaient souvent pas les moyens d’y accéder, la question est mise en chantier de construire réellement et enfin des appartements accessibles aux plus modestes. perspectives.jpg

Lorsque 80% des salariés gagnent moins de 2 000 euros par mois et la moitié moins de 1 400 euros, en la matière aussi la question des salaires et du pouvoir d’achat se pose avec autant d’acuité qu’une politique publique ambi­tieuse de mises en chantier. De l’Île-de-France, qui concentre la flambée immobi­lière à un bout et les plus grandes inégali­tés sociales à l’autre, à toutes ces villes et régions qui subissent un étalement urbain, en passant par ces centaines de milliers de familles qui ne trouvent pas à se loger, il est temps de s’engager dans une autre voie.

Le logement étant le premier poste bud­gétaire des ménages, c’est aussi en ce domaine qu’est attendu et se mesurera le changement. Encore faudrait-il que, en desserrant le garrot d’un côté, on ne le tende pas d’un autre. Réformer le Livret A pour mobiliser l’épargne en faveur des organismes HLM est une autre piste. Mais cette orientation qui se dessine ne va-t-elle pas se heurter au corset budgétaire qu’in­duirait l’adoption du projet de traité euro­péen qui vise à mettre sous tutelle les comptes de la nation, collectivités territo­riales comprises, alors que ces dernières sont pionnières en matière de réponse aux besoins des citoyens? Poser la question est en quelque sorte y répondre.

 

 

En finir avec les logiques financières n’implique-t-il pas de considérer que la modernité du logement social, c’est le service public ?

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19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 22:39

 

Depuis des mois, la compétitivité, le coût du travail, la sécurisation de l'emploi sont au centre des débats et ce sont toujours les mêmes discours, complaisamment relayés par les médias, que l'on entend. Et si on regardait de plus près ?

 

Du côté des syndicats de salariés, deux écoles s’affrontent en cette rentrée sur la manière de sécuriser l’emploi, alors que se profile une grande journée européenne de manifestations, le 9 octobre.

S’exprimant dans le Journal du dimanche (JDD), François Chérèque est persuadé quecfdt « pour la compétitivité, (nous) devons agir sur plusieurs leviers, notamment la recherche, l’innovation, la formation », tout en affirmant « de façon claire » que « le coût du travail est aussi un facteur de perte de compétitivité ».

cfdt-2Appelant à accélérer les réformes, le secrétaire général de la CFDT préconise notamment une baisse des charges patronales, accompagnée d’une augmentation de la CSG (qui met à contribution les revenus du travail, mais aussi les revenus du capital et du patrimoine). De quoi améliorer la protection sociale, dit-il, « sans toucher au pouvoir d’achat ».

Incriminer ainsi « le coût du travail », « c’est ce que dit aussi le Medef et nous avons une différence de diagnostic », a sévèrement répliqué Bernard Thibault, sur RTL. Le secrétaire général de la CGT conteste « le fait que la crise économique, la crise sociale, le niveau du chômage s’expliquent principalement par des salariés qui, en France, coûteraient trop cher ou bénéficieraient d’une législation sociale, en matière de travail par exemple, trop rigide, selon les employeurs ».

« Le gouvernement va devoir orienter la future négociation sur ce que nous devons faire pour sécuriser l’emploi », avertit-il, affirmant que la CGT ne refuse pas « le débat sur la compétitivité » mais ne va pas « laisser le Medef être seul à défendre ses arguments ». Le dirigeant syndical refuse la flexibilité « qui se fait dans tous les pays européens » et qui, fait-il observer, n’a pas empêché la flambée du chômage, et met en cause le « sous-investissement dans les entreprises », ainsi que le « sous-engagement dans la formation professionnelle ».

 

 

Du côté du PCF et du Front de Gauche, c'est clair :

 

 

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 12:54

O n ne peut qu’approuver  les propos de François Hollande au collège Youri-Gagarine de Trappes affirmant que «la refondation 
de l’école est l’une des conditions du 
redressement de notre pays» et adressant du même coup 
un message de confiance aux enseignants.


 

Ces propos 
sont bienvenus après cinq années de sarkozysme pendant 
lesquels 80000 postes d’enseignants ont été sup­primés 
et d’autant plus que, a encore déclaré le président 
de la République, «l’éducation nationale a fait trop 
souvent l’objet d’attaques, pas seulement budgé­taires, 
idéologiques aussi». Souvenons-nous simplement 
des déclarations de Nicolas Sarkozy, selon lesquelles 
le prê­tre était mieux habilité que l’instituteur à charb-educ-copie-1.jpgtransmettre des valeurs. Souvenons-nous, donc, 
et les mesures mises en œuvre dès cette rentrée ne sont pas négligeables même si les mille créations de postes décidées sont loin de compenser les 14000 suppressions programmées par le précédent gouvernement. Il n’empêche, le ton a changé, les dispositions mises 
en place ou annoncées pour la formation et les conditions de travail des nouveaux enseignants sont accueillies favorable­ment, comme les prémices des négocia­tions ayant vocation, selon les déclarations du ministre 
Vincent Peillon, à refonder l’école.

Pour autant, il ne suffit pas de s’exprimer au collège Youri Gagarine pour que décolle la fusée 
de l’éducation nationale. Comment ne pas noter que 
pourrait bien se dessiner une fameuse contradiction 
entre les 60000 créations 
de postes annoncées sur les cinq ans et la logique 
de fer du traité européen, 
aussi antinomique avec 
le ser­vice public qu’il soit 
de santé ou d’édu­cation, 
que le sont l’eau et le feu. 
Les injonctions d’ailleurs ne manquent pas, qui somment 
François Hollande d’en venir plus vite au «réalisme», 
en d’au­tres termes de se ranger immédiatement 
aux politiques de super-austérité. De ce point de vue, 
la gauche, tous ceux qui ont fait la victoire de Mai, sont en droit de s’interroger, voire de s’inquiéter au vu des récents propos du président semblant découvrir la profondeur de la crise, comme au vu du défilé empressé de treize ministres du gouvernement à l’université d’été du Medef.

La question du référendum est, pour cela, posée avec force. Mais s’agissant de l’école elle-même, s’agit-il seulement d’en faire une priorité, à supposer que cela soit effectivement le cas, ce que l’on souhaite. Oui et non. Car si l’école est d’une cer­taine manière une voie d’accès à l’égalité, elle est aussi un puissant révélateur des inégalités sociales. Non, on n’étudie pas de la même façon dans les quartiers nord de Marseille et à Saint-Cloud. On n’étudie pas de la même façon quand papa est au chômage ou quand on est seul à la maison parce que maman fait des ménages ou tra­vaille à la supérette 
en horaires fraction­nés. Il n’y a pas d’école de la justice et de l’égalité dans un océan d’inégalités. Et il n’y a pas d’école de l’avenir quand l’ave­nir est borné à l’horizon 
de la marchan­dise, du profit et des marchés financiers.

C’est aussi dans ces conditions que se pose la question de l’enseignement de « la moralemorale-clergés laïque » à l’école (voir notre article du 5 septembre dernier : Morale : « Éviter tout formatage de la conscience des élèves »), qui fait les choux gras des commentateurs. Bifteck d’abord, aurait dit Bertolt Brecht, et la morale après. C’est radical. Mais une chose est sûre, il n’y a pas de morale qui vaille si l’école n’est pas un lieu d’ap­prentissage de la mise en commun et du partage de la chose publique, du bien public, et si l’école n’est pas capable, selon les mots de Paul Éluard, de faire passer chacun de l’horizon d’un seul à l’horizon de tous.

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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 00:05

La jeunesse est-elle un coût à réduire ou l’avenir d’un pays? Les jeunes sont-ils condamnés à n’être que de la chair à profits ou au chômage de masse, qui en est le corollaire?


L’examen, parmi les dossiers prioritaires de la rentrée, au même titre que le déve­loppement du logement social, du projet de « contrats d’avenir » par le gouverne­ment est un des indicateurs d’un change­ment d’orientation politique avec la précé­dente majorité, défaite en juin dernier. Celle-ci 
ne désarme pas, quitte à se ris­quer au ridicule. Ainsi voit-on l’appendice de l’UMP dans les universités, l’UNI, réclamer à cor et à cri le retrait pur et sim­ple du projet au motif qu’il instituerait une double discrimination : à l’égard des étu­diants étrangers et à l’égard des étudiants non boursiers.


On a pu mesurer, avec la circulaire Guéant, ce qu’il en était du souci des étu­diants étrangers sous le précédent pouvoir. Que l’on lutte contre la ségrégation sociale et l’échec scolaire à l’université lui est intolérable. Du côté 
de l’UMP battue, qui a supprimé 80000 postes dans l’édu­cation en dix ans, laissé sans réponse la sortie du système scolaire de plus de 140000 jeunes par an sans qualification, avait voulu imposer le CPE – remisé dans les conditions que l’on se rappelle –, on se masque moins. Pour la droite, la «vraie question», 
à l’unisson des positions du Medef, est encore et toujours «le coût du travail», et la «lourdeur» des droits ins­crits dans le «Code du travail». Quant à la lutte contre la précarité, les contrats mis en place à la hâte avant les élections ne duraient que huit mois, au lieu des trois ans prévus par le projet qui sera examiné ce matin…

 

Cela posé, le dossier mérite débat et il est ouvert. Que, dans l’éducation, on mette en place 
un système permettant à des étu­diants boursiers non pas 
de devoir travail­ler en plus de leurs études, source de l’échec massif, mais un parcours liant études et préparation à l’emploi, pourquoi pas? 18000 jeunes vont être concernés dans les trois ans, mais 900euros par mois pour vivre, peut-on penser que cela soit suffisant? Il faudra attendre un décret pour savoir quelles filières privées pour­ront recourir à ces contrats. N’est-ce pas ouvrir la boîte de Pandore, même de manière limitée, à la revendication d’un patronat qui ne se gêne pas pour réclamer leur interdiction dans le public et leur généralisation dans le privé, avec 
des arrière-pensées plus qu’évidentes? Et dans le public, dans quelles conditions ces jeunes seront-ils accueillis 
et avec quel avenir précisément, au bout de trois ans?


Constater le début de changement de cap en matière de politique de la jeunesse n’empêche pas l’exigence. Au contraire, elle l’appelle. Comme il vaut mieux être dedans que dehors, 150 000 jeunes vont être accueillis dans des structures majori­tairement publiques. 
Les syndicats ont donc tout leur rôle à jouer pour contribuer à l’amélioration du contenu du dispositif, afin qu’il réponde pleinement à sa déno­mination « d’avenir ». La CFDT 
a posé ses « exigences », la CGT ses « condi­tions ». Chacune met l’accent, entre autres, sur la nécessité d’un parcours sécu­risé, qualifiant. Voilà qui conduirait à inverser le cours des choses : faire des jeunes le creuset d’une politique générale de l’emploi progressiste et non plus un laboratoire de la précarité généralisée. Comme le réclament Front 
de gauche, MJCF, Unef et JOC, il est nécessaire pour le pays d’aller vers une vraie loi-cadre pourlechangementtoutdesuite la jeunesse. Cet automne doit voir aboutir la négociation et la loi sur les licenciements boursiers.

 

Laurence Parisot a un « sérieux désaccord ». On s’en doutait. Mais les Français n’ont pas choisi le parti des forces de l’argent qu’elle représente. 
Et, face à ces dernières, ils devront se mobiliser, avec toutes leurs organisations – partis, syndicats et asso­ciations –, pour 
que le changement, ce soit vraiment maintenant !

 

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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 23:23

 

La réception des Fralib à l’Élysée est le fruit de mois et de mois de luttes, d’expertises économiques, d’échanges avec la population et les élus.

L’argent d’abord, dit-il ? Parlons-en ! L’usine de Gémenos est rentable et le groupe a réalisé 4,5milliards d’euros de bénéfices lors de son dernier exercice. Des surcapacités de production? Pas du tout! Unilever vient d’acheter 30 nouvelles machines installées en Pologne où il délo­calise, – en les remaquillant ensuite comme originaires de l’usine française, semble-t-il –, des productions. En fait, cette décision patronale semble inspirée par la volonté de tuer une marque fran­çaise au profit de Lipton, étendard du groupe dans ce domaine, et de chercher la main-d’œuvre la plus faiblement rémuné­rée.


Devant cet acharnement, 
les 182 salariés auraient pu baisser les bras, plier devant laFralib-2.jpg milice patronale dépêchée le 7novembre dernier pour interdire l’entrée de l’usine aux délégués du personnel, renoncer devant les atermoiements du gouverne­ment Fillon, se décourager après les coups fourrés. Ils ont au contraire élaboré un projet économique solide, recherché des repreneurs puis imaginé une Scop, envoyé des représentants au Vietnam pour trouver des fournisseurs...

Faut-il preuve plus criante 
que ce n’est pas à la tête des multinationales mais derrière les machines et les ordinateurs qu’on trouve les acteurs 
de l’industrie les plus sérieux et les plus passionnés?

Que les représentants du président rencon­trent les délégués de l’usine et se prépa­rent à une sérieuse séance de travail sur les solutions avancées marque 
un change­ment de ton des pouvoirs publics après 
un changement de têtes dans les ministères. Désormais, 
il faut que les déclarations d’attention se muent 
en décisions. Il faut aussi qu’une commune résolution soit adoptée à gauche pour instaurer la réquisi­tion 
des marques et des usines rentables quand des groupes aux sombres visées spéculatives veulent les liquider, qu’une loi soit votée contre les licenciements boursiers, qu’une grande politique indus­trielle soit enfin mise en œuvre pour reconquérir des emplois productifs quali­fiés, innover et répondre aux besoins d’avenir.

Pour cela, l’électorat de gauche, les syndi­calistes, l’opinion sont prêts à se mobili­ser. Cela pousserait un gouvernement qu’on sent en quelque sorte ligoté par peur de fâcher Mme Parisot et M. Barroso.

La Fête de l’Humanité 
sera l’occasion de mettre sur la table ces enjeux 
et d’en débattre avec les salariés !

 

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 21:12

 

Les femmes de Sodimédical ont remporté cet été une première grande victoire.

 

 

Leur calvaire n’aura pas été vain. Au bout de deux années de combat, elles ont obtenu de la Cour d’appel de Reims un jugement qui fera date dans le droit social français. Pour la première fois, la justice fait le lien économique entre une filiale et sa maison-mère multinationale, portant un coup sans précédent à la stratégie des patrons délocalisateurs.

 

sodimedical-mai-2012.jpgLe groupe austro-allemand Lohmann & Rauscher est condamné à payer les salai­res et à l’obligation de reprendre la pro­duction sur le site de Plancy avec astreinte de 1 000 € par jour.

Avec cette victoire, c’est le droit de tous les salariés français qui progresse.

femmes en lutteCe succès historique résonne comme un symbole dans un département où les dégâts des délocalisations meurtrissent encore des dizaines de milliers de salariés et leurs familles. C’est aussi un clin d’œil de l’histoire en direction des ouvrières du textile aubois qui, au début des années 80, avaient participé à l’élaboration de la pre­mière loi anti-délocalisation.

Celle-ci n’avait malheureusement pas obtenu de majorité alors que l’Assemblée nationale était à gauche.

Aujourd’hui, cette victoire doit surtout être un encouragement à légiférer contre les plans de licenciements et les stratégies de rentabilité qui les déclenchent.

Les députés du Front de gauche vont déposer rapidement une proposition de loi sur l’interdiction des licenciements bour­siers. Le temps est venu d’avancées légis­latives significatives pour le droit à l’em­ploi.


La majorité de gauche ne peut s’y dérober !

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 23:54

Le fait que François Hollande se soit engagé à exiger une renégociation du traité a joué un rôle dans son élection.

 

Le pacte budgétaire, qui risque de cadenasser l’Europe dans une austérité à perpétuité,pauvrete_1-copie-1.jpg va-t-il s’imposer aux peuples sans que ceux-ci aient voix au chapitre?

Telle est la ques­tion qui se pose aujourd’hui dans toute sa gravité.

Fidèles aux combats menés pour que l’Europe devienne enfin une chance pour un progrès social partagé, les communistes relancent à nouveau ce débat.

Fonda­mental pour l’avenir de la construction européenne, pour la survie même de l’espoir européen, fondamental également 
pour préserver dans cha­que pays de l’Union la possibilité pour les citoyens de mettre en place de véritables politiques de gauche. Il faut débusquer les dangers que recèle le «traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’union économique et monétaire».

Des députés socialistes, comme Marie-Noëlle Lienemann, sont hostiles à la ratification par la France de ce traité, qui porte la marque de ses auteurs, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Ce texte apparaissait d’ailleurs tellement lié à la pression libé­rale de ces deux dirigeants de droite en Allemagne et en France, que, des deux côtés du Rhin, le pacte s’est fait connaître sous le patronyme de Merkozy.  

La France disposait d’une opportunité de taille avec le changement politi­que survenu au printemps. Le fait que François Hollande se soit engagé tout au long de la campagne de l’élection présidentielle pour une rené­gociation du traité joua un rôle certain dans le soutien majoritaire qui l’a conduit à l’Élysée. Cette prise de position allait à la rencontre des quatre millions d’électeurs du Front de gauche, dont le report des voix fut décisif, mais aussi d’un grand nombre de membres et de sympathisants du Parti socialiste qui avaient pris leur part dans la victoire du « non » à la consti­tution européenne en mai2005.

Dans sa majorité, la gauche n’acceptait pas un texte qui érigeait le libéralisme économique en horizon indépassa­ble de toute politique européenne. À l’époque, le recours à la forme réfé­rendaire n’était pas inscrit d’avance dans l’agenda politique. Il a fallu un mouvement citoyen sans précédent pour exiger que le peuple fût con­sulté, pour porter le projet à lareferendum-copie-1.jpg connaissance du plus grand nombre et pour organiser le débat public. Jamais, depuis la signature du traité de Rome en 1957, la question européenne ne suscita autant d’intérêt popu­laire qu’en 2005. La suite des événements est connue: Nicolas Sarkozy, sitôt élu en 2007, foula aux pieds le vote des Français et, de concert avec Angela Merkel, imposa le traité de Lisbonne, qui devait éviter que l’Europe ne sombrât dans la crise.

Les peuples ont durement mesuré la réalité qui s’en suivit !

Force est de déplorer aujourd’hui que le nouveau président n’a pas honoré la promesse du candidat.

Ce n’est pas renégocier un traité que se contenter d’ajouter un paragraphe sur la croissance sans remettre en question l’arsenal anti-souveraineté populaire qui le parcourt.

referendum-5C’est au nom d’une haute conception 
de l’Europe, sociale et démocrati­que, que nous relançons le débat, diffusons une pétition, pour qu’en der­nière analyse le peuple soit l’unique souverain consulté 
par référendum.

À bientôt sur les marchés à Lempdes ou Pont du Château pour signer cette pétition !

Donnons de la voix !

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