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20 octobre 2015 2 20 /10 /octobre /2015 22:37
L’avenir d’une espérance Lettre ouverte à La Montagne et à Thierry Wolton !

L’avenir d’une espérance

Lettre ouverte à La Montagne et à Thierry Wolton
 

C’est avec un mélange d’étonnement, de stupéfaction puis finalement, de franche hilarité que nous avons découvert dans l’édition du 19 octobre 2015 de La Montagne un article intitulé « Le communisme est mort ». Tôt ce matin, nous avons pris la décision de le faire circuler aussi largement que possible : il faut bien que l’audace paye, nous sommes nous dits. Nous tenons donc ici à féliciter chaleureusement le quotidien régional pour ce choix inattendu et (nous l’espérons du moins) pionnier ! Quelle belle idée que de proposer, désormais quelques poissons d’avril potaches pour égayer les tristes jours de l’automne !

Dans cette histoire, tout a été pensé avec le goût qui sied au calembour bien senti. La photographie donne le ton : plein centre, un citoyen russe clame, en décembre 2014, son amour pour Staline – de ce point de vue, nous suggérons à la rédaction, pour le prochain dossier, des associations tout aussi pertinentes : « La philosophie française est morte », avec un citoyen brandissant, éploré, une photo de Bernard-Henri Lévy ou de Michel Onfray ; ou encore, « Le souci de la rigueur journalistique est mort », avec un Auvergnat en larmes brandissant le numéro du 19 octobre 2015 de La Montagne...

Au cœur du propos : l’interview de Dominique Wolton, « essayiste ».

Tiens, donc, nous sommes nous dits ! Dominique Wolton ?

Le directeur de recherche au CNRS ?

Celui qui écrit de temps à autre pour le journal communiste L’Humanité ?

Étonnant, non ?

Rassurez-vous : nouvelle facétie du journal ! Tapez sur le moteur de recherche de votre choix le nom du livre prometteur que présente l’interviewé (Une histoire mondiale du communisme), et vous découvrirez qu’il y a usurpation d’identité, puisqu’il s’agit en réalité de Thierry Wolton. Essayiste ? Non, journaliste (au Point notamment) dont la pertinence des analyses historiques procède depuis longtemps de la légende.

C’est lui, rappelez-vous, qui, dans les années 1990, avait cru pouvoir démontrer que Jean Moulin avait été, à la veille du second conflit mondial, rien moins qu’un informateur au service d’espions soviétiques. Pareille analyse a le don de vous situer « l’analyste » qui la commet.

L’avenir d’une espérance Lettre ouverte à La Montagne et à Thierry Wolton !

Au sein de l’Université, on a coutume, depuis, de former les étudiants en reprenant cette affirmation folle, procédant d’une démarche dénuée de tout recul critique. L’historien Pierre-Vidal Naquet, auteur d’un immense travail sur les Assassins de la mémoire avait alors identifié toute la charge politique qu’impliquaient de telles insinuations. Nous rappelons ici ses conclusions, quoique disponibles sur la page Wikipedia du sinistre Wolton, il ne nous en a guère coûté d’efforts pour nous les procurer : qualifiant à juste titre Wolton de « falsificateur » participant du courant révisionniste, Vidal-Naquet concluait que son ouvrage, loin d’être le fruit d’un auteur momentanément égaré, ne poursuivait d’autre but que de réhabiliter, in fine, le régime de Vichy…

C’est donc à Wolton et à la rigueur reconnue de ses analyses que La Montagne a cru devoir accorder une pleine page – sans informer des états de faits du charlatan. Et une fois encore, l’auteur ne déçoit pas. Superbe de constance, il se prend magnifiquement les pieds dans le tapis. Nous savons reconnaître le talent lorsque nous le lisons. Il faut savoir rendre à César. Et ce César-là, comment dire… semble frappé d’une pathologie haineuse aiguë et de troubles obsessionnels compulsifs. « Déshérence idéologique », « échec total », la « chose la plus négative qui soit arrivée à l’humanité »… Voilà pour l’analyse du « communisme au pouvoir ». Communistes français (aimablement présentés, sans mépris aucun, d’un distingué « ces gens-là ») appartenant à la « queue de la comète » de combats du XIXe siècle, jadis menés contre un capitalisme qualifié de « meurtrier » et « d’inhumain »…

On comprendra donc, rassurés, que le capitalisme d’aujourd’hui est nettement moins déshumanisant et criminel que celui de naguère. Concluant sur les communistes (appelons-les ces attardés), Wolton déclare, logique avec lui-même, qu’ils mènent un « combat d’arrière-garde ».

Mais oui, enfin !

C’est chose bien connue, et l’auteur le répète assez à qui veut l’entendre pour que ce soit un tout petit peu vrai : « le communisme est mort » ! [Nos lecteurs les plus anciens se souviennent sans doute d'un article que nous avions publié après une déclaration de F. Hollande au Royaume Uni du même style et qui avait permis à notre ami Michel de nous répondre "Ne t'inquiètes pas, tu es vivant, je t'ai vu à la boulangerie ce matin, Ndlr]

C’est l’histoire pathétique de l’ivrogne qui assure n’avoir aucun problème avec la bouteille, mais dénonce volontiers son voisin, qui lui, lèverait un peu trop facilement le coude. Wolton est ivre. Ivre de pensée réactionnaire, fruit sans doute d’un traumatisme violent, d’une commotion anti-communiste comme elles se font rares, désormais.

À ce point de notre analyse, pris d’une certaine empathie avec l’auteur, nous avons donc commencé à le plaindre : qu’il doit être pénible pour lui de radoter ces vieilles rengaines. Toujours les mêmes, depuis vingt-cinq ans…

Qu’il doit être dur de qualifier d’hommes du passé ces individus dont il assure à qui veut l’entendre depuis plusieurs décennies qu’ils sont morts, perdus, disparus, criminels, fous, insensés, etc. et qui ne veulent pas disparaître pour autant du monde réel.

Qu’il doit être dur d’être le rédempteur incompris d’une humanité autrefois mystifiée par le mensonge et l’erreur.

Qu’il doit être dur de porter tant de haine en soi !

L’avenir d’une espérance Lettre ouverte à La Montagne et à Thierry Wolton !

Quant à nous, si cela vous intéresse, sachez que tout va bien. Bien sûr, nous avons été un peu déçu de voir surgir une feuille pareille à deux mois d’élections décisives pour l’avenir de millions de nos concitoyens. Persuadés néanmoins que nous aurons un droit de réponse d’une longueur équivalente, et persuadés aussi qu’un important travail d’investigation sera mené par le journal sur le thème des « falsificateurs » (dont le candidat Les Républicains en Auvergne-Rhône-Alpes pourrait offrir, cela dit en passant, un beau spécimen d’étude), nous tenons pour l’heure à vous faire savoir que nous regardons avec détermination et tranquillité, toutes manches retroussées, la route qui s’ouvre devant nous. Celle de l’avenir. Nous espérons que vous nous le pardonnerez. Nous avons mené un important travail d’autocritique durant les années 1990-2000. Nous avons disséqué, analysé, et plutôt deux fois qu’une, nos erreurs d’appréciations,

nos égarements du passé. Mais il n’y a pas eu alors beaucoup de médias pour le relayer. Ce faisant, nous avons aussi su identifier, dans ce passé réputé maudit, ce que le « communisme au pouvoir » a apporté de bon à la France, du Front populaire à la Résistance, en passant par la Sécurité sociale et les politiques d’accès pour tous à la culture ou à l’éducation, notamment dans les communes communistes. Mais cela non plus, il n’y a pas eu beaucoup de médias pour le relayer. Lucides et sans concession avec nous-mêmes, nous sommes donc repartis de l’avant, conquérants, en engageant un travail de fond sur les formes à donner à un nouveau projet communiste, adapté au XXIe siècle.

Ce projet nouveau aussi ne semble pas toujours pouvoir accéder aux colonnes des journaux. Mais qu’importe, après tout. Qu’il nous soit permis de voir dans l’écriture d’une Histoire mondiale du communisme, intervenant à la suite d’innombrables autres publications aussi faussement rigoureuses, aussi ouvertement haineuses (voir le célèbre Livre noir du communisme), la meilleure preuve que le communisme n’est peut-être pas tout à fait mort. Qu’il nous soit permis de penser que si, de l’autre côté de la barricade, on s’échine encore à dire tant de mal, avec tant de fougue, d’un monstre réputé mort depuis vingt ans, c’est que le communisme reste, aujourd’hui encore, finalement, le chemin le plus évident pour penser l’émancipation humaine.

Que les zélateurs des idées réactionnaires publient leurs idées, leurs principes, déversent éventuellement leur fiel sur le monde, ne nous étonne guère. Partisans d’un régime démocratique et ne jetant pas a priori la pierre à celui qui pense différemment de nous, nous l’acceptons parfaitement. Plus problématique, en revanche, nous paraît la démarche qui consiste à les faire passer dans les colonnes de notre cher journal pour autant de rigoureuses analyses produites par un « expert » de la question. Là, il y a tromperie sur la marchandise, sur le fond comme sur la forme. Qui mieux que vous, pourtant, connaît les horizons nouveaux du communisme, vous dont le journal couvre par exemple un département tel que le Puy-de-Dôme, lequel a vu ces quinze dernières années une circonscription et plusieurs municipalités (et non des moindres), faire l’expérience politique audacieuse du communisme. Choix réitérés ensuite par leurs habitants avec un enthousiasme étonnant.

Autant d’expériences sans goulags ni meurtres de masse. Sans famines ni échec, mais avec l’envie et le goût commun du partage, avec la passion toujours aussi révolutionnaire de faire vivre pleinement la liberté, l’égalité et la fraternité.

 

Avec l’espoir chevillé au corps d’un avenir meilleur.

 

Sauf à traiter ces gens de fous, permettez-nous de vous faire remarquer qu’il serait peut-être temps de présenter le communisme moins comme le passé d’une illusion que comme l’avenir d’une espérance.

 

L’avenir d’une espérance Lettre ouverte à La Montagne et à Thierry Wolton !
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20 juillet 2015 1 20 /07 /juillet /2015 00:03

Il devient bien rare dans notre 21ème siècle de trouver des chanteurs engagés de la trempe de Jean Ferrat ou de Léo Ferré !

Aussi nous ne bouderons pas notre plaisir à partager avec vous le premier titre du dernier album de Francis Cabrel « IN EXTREMIS » !

Pour profiter du texte :

Paroles :

L'homme qui parlait, disait : "Je viens pour vous tondre"
J’étais déjà tondu, j’allais pas répondre
Tout c’qu’il nous promet depuis la tribune
On attendra que ça tombe de la lune
Il est soulevé par la grâce
Il dit qu’il va changer nos vies
Sous les dorures des palaces
On a juste peur qu’il oublie

L’homme qui parlait pensait : "Je vais les sécher"
On était déjà sec, on n'a pas bronché
Quand tout est déjà noir y'a plus rien à craindre
Et chez nous y a que l'espoir qui reste à éteindre
Il a plein d’autres choses à faire
Y a tellement de miss météo
S’il pense à nous entre deux verres
Ce sera aux horaires bureaux

C’est clair comme de l’eau
Il le jure dur comme fer
Partager le gros lot
Ça il en fait son affaire
Ce sera l’eldorado : il a les six bons numéros
Plus le complémentaire


L’homme qui parlait disait : "Je n’pense qu’à vous
Je n’pense qu’à vous plumer, je l’avoue"
Le Père Noël, Jesus, toutes ces histoires
Vous y avez cru ? Vous pouvez bien me croire
D’un coup d’œil à sa secrétaire
Il a demandé de l’écho
Le même que pour Dieu le père
Ce gars-là connait son boulot

C’est clair comme de l’eau
Il le jure dur comme fer
Partager le gros lot
Ça il en fait son affaire
Ce sera l’eldorado : il a les six bons numéros
Plus le complémentaire

Il le jure dur comme fer
Ce sera l’eldorado : il a les six bons numéros
Il le jure dur comme fer
Et sa voix se perd dans l’écho
Et sa voix se perd dans l’écho
Et sa voix se perd dans l’écho

Et sa voix se perd dans l’écho

 

Pour celles et ceux qui trouvent qui est "L'homme qui parlait", elles et ils gagnent un abonnement à ce blog
 

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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 23:15
Le Front de Gauche du canton de Pont du Château remercie les électrices et les électeurs qui ont apporté leur suffrage aux candidats de leur liste « Les candidats anti-austérité ! ».


 C’est un vote lucide et courageux dans une campagne où tout a été fait pour brouiller les véritables enjeux nationaux et départementaux de ces élections au profit de manœuvres politiciennes autour du FN. Nous voulons y voir la reconnaissance d’une campagne de proximité et de sincérité de la part de candidats qui ont clairement affiché la couleur et qui considèrent que l’engagement politique est utile à la démocratie.
Pour le 2ème tour nous considérons, que l’alternative à la politique d’austérité du gouvernement actuel est à gauche et nous entendons œuvrer sans relâche à cette perspective.
En aucun cas la droite et l’extrême droite ne constituent une alternative favorable aux intérêts populaires. Nous n’avons rien oublié de l’ère Sarkozy.

Il est donc de la seule responsabilité des candidats se réclamant de la gauche de prendre les engagements susceptibles de mobiliser les électeurs du Front de Gauche dans leur diversité.

Électeurs qui sont des citoyens libres à même de se forger une opinion.

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13 mars 2015 5 13 /03 /mars /2015 23:36
Emma Gabrelle a été agressée et insultée trois fois dans la même semaine, alors qu’elle soutenait un mouvement de grève au lycée Louise-Michel  Photo: Pierre Pytkowicz

Emma Gabrelle a été agressée et insultée trois fois dans la même semaine, alors qu’elle soutenait un mouvement de grève au lycée Louise-Michel Photo: Pierre Pytkowicz

Grégory Marin - Vendredi, 13 Mars, 2015 - L'Humanité

 

À Bobigny, les militants communistes prennent des coups. Mais la dernière agression, celle d’Emma Gabrelle, vingt ans, a resserré les rangs et ravivé la flamme du combat contre la droite aux manettes [Tous les communistes de France et d'ailleurs sont et seront toujours aux côtés de toutes les Emma de tous les militants agressés par les fascisants de tous poils : NO PASARAN ! Ndlr].

« Je sais qu’il y a des risques. » Maintenant plus que jamais, Emma Gabrelle, vingt ans, connaît le prix de l’engagement. Début mars, cette jeune communiste de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a été agressée et insultée trois fois dans la même semaine, alors qu’elle soutenait un mouvement de grève au lycée Louise-
Michel. Une expérience qui l’a marquée, mais qui a aussi renforcé son désir d’action politique comme celui de ses camarades. « S’ils s’attendent à ce que je m’arrête… » Le 28 février, la jeune femme « rentrait de voir le match du tournoi des Six-Nations France-pays de Galles » avec des amis. À quelques pas de chez elle, elle se retrouve seule. Entend des pas derrière elle, quelques paroles graveleuses. « J’ai cru à des gars un peu lourds… » C’est un peu plus : deux hommes la bloquent dans un recoin sans lampadaire, la plaquent contre le mur.

« Vous êtes pas tout seuls, les communistes, faites attention. » La scène dure à peine quelques secondes, puis ils s’en vont. Emma, sous le choc, ne « pense pas à une agression politique » : « Quand j’ai vérifié qu’ils ne m’avaient rien pris, j’ai juste trouvé ça bizarre. » Ce n’est que plus tard que lui revient en mémoire une conversation rapportée par son camarade du Mouvement jeunes communistes (MJC) Renaud Boissac avec « un mec de l’UDI » locale. Sur un marché, le militant de droite lâche aux communistes : « Vous ne serez plus tout seuls, vous aurez une armée en face de vous. » Ambiance.

« Tu parles trop »

Le lendemain, piqûre de rappel : deux hommes s’arrêtent à sa hauteur en voiture, lui demandant si « c’était bien, hier soir » et si elle avait « retenu la leçon ». Plus de doute, l’attaque était ciblée. Pourtant, depuis la campagne des élections municipales, qui avait été très dure – plusieurs militants communistes avaient été agressés –, Emma n’a pas noté de « tensions au quotidien ». Est-ce la mobilisation à Louise-Michel (contre la baisse de la dotation globale horaire et le manque de professeurs), qu’elle soutient et coordonne parfois même si elle a quitté cet établissement, qui est à ce point insupportable à ses agresseurs ? La suite tendrait à le prouver.

Le 5 mars, la militante sort de chez elle « vers 7 heures ». Elle avait fixé rendez-vous, via un événement Facebook, aux lycéens, une bonne quinzaine de militants et sympathisants des MJC très investis. Trois hommes cagoulés l’attendent au coin de la rue. À nouveau, elle est plaquée contre le mur. Une main serre sa gorge, un coup de poing lui coupe la respiration : « Tu parles trop », lui souffle un de ses agresseurs à l’oreille. Elle pense alors à son frère, sorti quelques minutes à peine avant elle pour aller au même lycée. « T’imagines s’ils s’en prennent aux petits ? », lâche-t-elle avec le recul. « C’est à moi qu’ils ont fait ça, mais ce sont tous les militants qui sont visés. »

Devant l’absence de réaction officielle malgré une plainte (Emma assure néanmoins avoir reçu des soutiens de jeunes UMP ou PS), le Mouvement jeunes communistes a interpellé le ministre de l’Intérieur et la garde des Sceaux dans une lettre ouverte. Considérant que « l’engagement politique, bénévole et désintéressé, est un atout dans une société marquée par le repli sur soi et l’individualisme », Deniz Cumendur, responsable du MJC de Bobigny-Drancy, et le secrétaire de la section PCF de Bobigny Benjamin Dumas leur demandent « d’agir et d’assurer dans notre territoire les conditions d’une expression politique libre et pluraliste ». À ce jour, ils n’ont obtenu aucune réponse. Pas plus d’ailleurs de la mairie UDI, qui affiche un désintérêt flagrant pour les actes de violence commis dans la commune.

« Je n’attends pas grand-chose d’eux », évacue Emma. Pas vraiment sereine, la jeune femme exclut pourtant tout arrêt de son activité militante. Sous la pression de son entourage, elle a bien pris un peu de recul. Mais « si ses agresseurs pensent qu’ils vont la faire “péter”, ils se trompent », lance Deniz. Après son agression, un débat a été lancé au sein du groupe sur la publicité autour de cette affaire. Vite tranché : un tract affichant son portrait dénonce son agression – « Ne laissons pas la violence l’emporter sur l’intelligence collective » – et propose l’adhésion. Le collectif a serré les rangs autour d’Emma. Comme au rugby, qu’elle pratique. « Après la défaite aux municipales, la droite pensait que le pack se désolidariserait, mais on est resté debout. »

En campagne permanente. L’union de ville Bobigny-Drancy des Jeunes communistes, renforcée après 
les élections municipales, fait sentir 
sa présence sur le terrain. D’abord en prenant la mesure, à l’écoute des jeunes, de la destruction du tissu social par 
la majorité municipale UDI : la fin du dispositif « Réussite solidaire », par exemple, qui, par l’aide administrative, l’insertion, permettait à des jeunes de monter un projet, de trouver un emploi… Ou l’abandon des aides aux petits clubs sportifs. « Des choses auxquelles ils tenaient. Ils ne se résignent pas à ces pertes et nous serons à leurs côtés » pour les retrouver, promet Deniz Cumendur.

 

Un modeste cadeau à Emma de la part des communistes du canton de Pont du Château !

Un modeste cadeau à Emma de la part des communistes du canton de Pont du Château !

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7 mars 2015 6 07 /03 /mars /2015 22:23
Banksy dessine dans les ruines de Gaza !

Pour attirer l'attention sur le sort de la Palestine, et surtout des destructions de l'armée israélienne de juillet dernier, l'artiste de rue britannique Banksy a réalisé plusieurs dessins sur les murs en ruines de Gaza dont un manège avec un mirador ou un penseur au milieu des décombres et plus surprenant un chat sur les restes d’un mur accompagnée de ce texte : Un habitant est venu me voir et m’a dit "s’il vous plaît, qu’est-ce que ça veut dire ?" Je lui ai expliqué que je voulais souligner la destruction de Gaza en publiant des photos sur mon site, mais que les gens sur Internet ne regardent que des photos de chatons.

 

Nous espérons qu'à la lecture de cet article,et après avoir vu la vidéo qui l'accompagne, nos lecteurs ne feront pas partie des "gens sur Internet qui ne regardent que des photos de chatons."

Malheureusement tout en anglais, mais les images sont assez parlantes !

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20 janvier 2015 2 20 /01 /janvier /2015 19:55

Une scène de viol collectif pour dénoncer la loi santé de Marisol Touraine ?

 

C’est le détournement scandaleux réalisé par des médecins du CHU de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Sans doute enivrés par le fameux « humour carabin », certains d’entre eux ont, en effet, affiché dans la salle de garde de l’internat une fresque représentant une Wonder Woman violée par plusieurs « super-héros » (Flash, Superman, Superwoman et Batman) avec des dialogues salaces et violents :

« Tiens, la loi santé! ! ! » ;

« Prends la bien profond ! ! » ;

« Tu devrais t’informer un peu ! »

Postée samedi matin sur la page Facebook du collectif « Les médecins ne sont pas des pigeons » , la photo a fait le tour des réseaux sociaux avant d’être retirée quelques heures plus tard.

D’après l’avocat du syndicat des internes de Clermont-Ferrand, la fresque « existait depuis plusieurs années sur l’un des murs de la salle de repos des internes ». Intitulé à l’ori­gine « Internes Clermont : les super-héros », le dessin aurait été enrichi uniquement ce week-end par des bulles, façon comics, mettant en cause la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes. Cette dernière s’est dite « choquée » par cette fresque tandis que le PCF dénonçait une image « inacceptable ». Même indignation pour l’association Osez le féminisme ! qui fustige une représentation « ultra violente, misogyne et déshumanisante ». Interpellé de toute part, le Conseil national de l’Ordre des médecins est sorti hier de son silence. Il condamne «fermement et sans réserve » la fresque tout en promettant des « suites appropriées ». Il va avoir du travail. Car cette affaire n’a rien d’un cas isolé. Les dessins grivois et pornographiques sont une tradition dans les internats et autres salles de garde des hôpitaux.

Pour « Osez le féminisme ! » , il est donc urgent, non seulement d’effacer les fresques représentant des violences faites aux femmes, mais aussi de mener « un travail visant à sensibiliser les médecins et les étudiant-e-s en médecine ».

 

 

LAURENT MOULOUD (l'Humanité du 20-01-2015)

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10 janvier 2015 6 10 /01 /janvier /2015 21:49
Rassemblons-nous autour des valeurs républicaines dimanche 11 janvier 2015 !

Il me semble utile à la veille d'une manifestation qui s'annonce gigantesque de publier deux articles, celui de mon ami le député André Chassaigne et celui de cet autre ami Jean Ortiz.

Rassemblons-nous autour des valeurs républicaines dimanche 11 janvier 2015 !

 Deux jours après le terrible drame de Charlie Hebdo et ma réaction à chaud, l’exigence de dépasser l’émotion et la douleur me conduit à écrire ce nouveau texte.

 Tout d’abord pour saluer la mémoire de Michel Renaud dont j’ignorais la mort quand j’ai rédigé mon premier communiqué. Fondateur de la Biennale du Carnet de voyage de Clermont-Ferrand, Michel Renaud était une personnalité auvergnate appréciée pour ses engagements culturels, son attachement à l’action collective et sa fidélité en amitié. Il est de ceux qui ont donné à la capitale auvergnate une dimension culturelle reconnue nationalement. Au-delà des 20 000 visiteurs du « Rendez-vous du carnet de voyage », ce sont des dizaines d’écrivains et dessinateurs voyageurs qui participent à la manifestation qu’il a initiée, désormais annuelle. J’ai bien évidemment une pensée pour sa famille et ses amis. Je m’associe à leur douleur comme à celle de tous les proches de l'ensemble des victimes de cet acte barbare, des anonymes aux plus connus.

 Je voudrais ensuite souligner et saluer la grandeur de la réaction citoyenne dans tout le pays, et en particulier dans le département du Puy-de-Dôme et la circonscription que je représente à l’Assemblée nationale. Quand la France est attaquée dans ses valeurs et sa liberté, son peuple multicolore sait se lever et se dresser dans la plus grande dignité. Que notre pays est grand quand des millions de citoyens se retrouvent sur des valeurs partagées, quelles que soient leur situation sociale, leur couleur de peau, leur origine, leur religion ! Que la France est belle quand elle s’illumine des valeurs de solidarité, de défense des libertés, de respect des différences, de rejet des fanatismes ! Et je ne doute pas que les marches de ce week-end vont prendre une dimension qui la grandira encore davantage.

 Pour autant, nous savons bien que l’émotion, aussi positive soit-elle, doit être accompagnée d’une vigilance sans failles. Plus que jamais, il nous faut être attentif aux propos tenus. Plus que jamais, il nous faut écouter, dialoguer, expliquer et « travailler » les consciences. Aussi, nous faut-il être exigeant pour refuser les amalgames, écarter les appels à la haine et au racisme, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent. Beaucoup de témoignages me font en effet craindre que le risque est réel que la tragédie de Charlie Hebdo alimente le rejet des citoyens de religion musulmane. Nous avons une responsabilité historique pour combattre tous ceux qui alimentent les divisions en instrumentalisant l’émotion et la colère. C’est pour cette raison qu’il serait indécent d’associer au rassemblement républicain les forces d’extrême droite à l’idéologie de haine, vecteurs de racisme et de xénophobie. Je suis intimement persuadé que les victimes n'auraient pas voulu que cet acte odieux puisse conduire à un quelconque amalgame nauséabond.

 Nous savons aussi que la tragédie servira de prétexte à la demande de nouvelles mesures que certains voudraient prendre dans la précipitation. Certes, il faut être ferme, sans concession à l'égard de l'obscurantisme et du barbarisme qu'il entraîne. Pour autant, donnons-nous le temps d'évaluer l’efficacité de notre arsenal juridique, prenons le temps de la réflexion, ne nous engouffrons pas dans des évolutions législatives précipitées et inefficaces, qui pourraient porter atteinte aux libertés fondamentales. Nous avons toujours en mémoire la vingtaine de lois sécuritaires votées en urgence par les gouvernements de droite entre 2002 et 2012, sous le coup d’une émotion instrumentalisée, avec les résultats que l’on connaît aujourd’hui.

 Laissons donc du temps à notre démocratie en amplifiant le débat avec les citoyens aujourd’hui mobilisés. S’il y a urgence, c’est bien à encourager le bouillonnement démocratique sur des valeurs fortes et par l’expression citoyenne.

 Ce débat doit se développer dans toutes ses dimensions, de façon approfondie. Je pense en particulier à la nécessité d’évaluer les directions prises au niveau international, le choix des guerres successives, la faiblesse de la voie diplomatique et des réponses politiques, l’instrumentalisation du « choc des civilisations ».

 Je terminerai ces propos en appelant à une participation massive aux marches de ce week-end. Je serai pour ma part présent samedi à 14 h à Ambert, puis dimanche à 13 h 30 à Thiers avant de rejoindre la grande manifestation départementale de Clermont-Ferrand à 15 h. Soyons nombreux à marcher ensemble avec l’objectif d’un cheminement partagé dans la durée. Et surtout, que cette mobilisation ne soit pas une simple parenthèse !

Rassemblons-nous autour des valeurs républicaines dimanche 11 janvier 2015 !
Charlie hebdo. Je ne veux pas partager mon deuil et ma douleur avec eux

Le blog de Jean Ortiz. Je manifesterai, le cœur et la colère gros, mais en prenant soin d’éviter les infréquentables. Je ne veux pas, je le redis, partager ce deuil et cette douleur avec eux.

Les monstres qui ont commis ce crime inqualifiable au siège de Charlie Hebdo, l’hebdo insoumis, provocateur et tendre, antiraciste, humaniste ; sont des hommes formatés par des courants religieux fascisants, par des Etats théocratiques « fondamentalistes », « amis de la France », pour faire taire l’esprit critique, l’humour, l’anticonformisme, la pensée libre, la laïcité, la création sans rivages... Ils n’ont aucune excuse.

J’ai du mal à concevoir que des hommes aient pu à ce point s’aliéner, s’avilir, se fanatiser, se laisser manipuler, s’animaliser, pour produire une telle barbarie.

Je suis en deuil. Le crime de ces assassins vise notre République, celle des Lumières, du contrat social, des droits de l’homme, de l’égalité entre eux, de la liberté pleine et entière... Cette « gueuse » que sociaux et néolibéraux n’ont de cesse, depuis plus de trente ans, de dépecer, de démonter, d’affaiblir par l’explosion des inégalités, le communautarisme, l’instrumentalisation du racisme, la concurrence à tout crin, par le rabougrissement de l’Etat, la multiplication des brisures sociales, la ruée contre les services publics et les biens communs, la casse de l’ascenseur social scolaire, jadis intégrateur, la pratique de l’amalgame délétère « Islam = terrorisme » , le « no future » pour des millions de jeunes Français, quelle que soit leur origine.

Et on voudrait aujourd’hui que je défende, au nom de la douleur, ma République sociale et démocratique bras-dessus bras-dessous avec ses fossoyeurs, avec ceux qui, à force de déifier le marché, de le débrider toujours plus, de tout marchandiser, de dépolitiser, ont laissé le champ libre aux intégrismes de toutes sortes ?

Oui, je crois à la nécessaire, à l’urgente unité populaire et républicaine, mais avec tous les Républicains sincères, tous ceux qui partagent ces valeur de base, la tolérance, l’ouverture à l’autre, la justice sociale, le débat sans corsets, la liberté sans demi-mesure, et notamment celle des médias ; oui, je crois à l’unité avec tous ceux qui défendent le pluralisme de l’information... pas avec les hypocrites qui pleurent aujourd’hui sur la République menacée et qui n’ont cessé d’attiser les haines raciales, les vieilles peurs, de stigmatiser l’autre, de détruire toute espérance progressiste... Qu’ont-ils fait pour éradiquer la Bête ?

Que viennent-ils pleurnicher aujourd’hui sur la liberté de la presse alors que Charlie Hebdo était sur le point de déposer le bilan, que le pouvoir rend chaque jour la vie plus difficile, par des dispositions mortifères à « l’Humanité », au « Le Monde Diplomatique » ? De quelle liberté d’information parle-t-on ? De celle sous la coupe des marchands d’armes, des bétonneurs, des chiens de garde de l’oligarchie, du latifundium médiatique désinformateur, de la pensée unique et cynique.

Oui, je crois à l’unité populaire et républicaine face à la barbarie, mais avec tous ceux qui consacrent beaucoup d’énergie à solidariser, à « faire pays », quand les autres l’atomisent, le livrent à la guerre de tous contre tous, le blessent, le défigurent, en font une jungle. Je me souviens que lorsque Charlie Hebdo nous gratifiait de quelques « unes » décapantes, les moralisateurs venaient faire la leçon à ces « dangereux agitateurs ».

Alors, oui, je suis en deuil, je l’assume, je le revendique. Il y a danger, il faut se rassembler. Oui, j’ai mal, mais je ne veux pas partager ce deuil et cette douleur avec ceux qui ont contribué à créer le climat nauséabond et létal qui ronge notre pays depuis des années. Oui, l’islamisme, comme tous les intégrismes, est un danger. Mais qui arme et entraîne ces monstres ? Le Qatar, l’Arabie Saoudite, les Emirats, ces Etats voyous, extrémistes, obscurantistes, valets de l’impérialisme français, qui blanchissent les milliards sales dans des paradis fiscaux, garantissent aux multinationales occidentales une chasse gardée pétrolière, piétinent les droits de l’homme et des femmes, combattent les laïques et la gauche... Comment peut-on à la fois s’ériger en gendarme international contre les groupes terroristes, et livrer, par exemple, le Paris Saint-Germain au Qatar.

Alors, oui, je manifesterai, le cœur et la colère gros, mais en prenant soin d’éviter les infréquentables. Je ne veux pas, je le redis, partager ce deuil et cette douleur avec eux [Je partage complètement l'opinion de mon ami Jean Ortiz, NdMichel].

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8 janvier 2015 4 08 /01 /janvier /2015 23:19
Nous étions nombreux, hier, 7 janvier, place de Jaude à Clermont-Ferrand !

Nous étions nombreux, hier, 7 janvier, place de Jaude à Clermont-Ferrand !

Comment dire, comment, sous le coup de la colère et du chagrin, ne pas succomber à la tentation de la haine ?

La France doit combattre le terrorisme sans avilir ses valeurs, sans s’enfermer dans les lois d’exception qui affaiblissent son modèle.

La France républicaine doit être là, dressée face aux tueurs, répugnant aux amalgames, refusant les guerres de civilisation, répliquant à l’obscurantisme au front bas. Le carnage perpétré à Charlie Hebdo est un choc dont toutes les ondes nous ont frappés. Jamais notre pays n’avait connu pareil crime contre la liberté d’expression, de volonté si sanglante d’éradiquer un journal, d’éteindre ses intelligences. La destination de ce geste est de provoquer la haine et la peur. Il pourrait atteindre son but sans une réaction populaire, tant des ferments toxiques ont été abondamment semés, notamment par les Finkielkraut, Zemmour et Houellebecq. Du côté des tueurs, on veut éteindre la lumière et, de l’autre, flinguer l’héritage des Lumières. Duo sinistre de deux obscurités, de deux obscurantismes. Ce n’est pas une France repliée qui doit défiler dimanche [à 15 h, place de Jaude à Clermont-Ferrand] mais un peuple debout contre la haine, debout contre ces flingueurs qui ont emprunté leur savoir-faire à la mafia, debout contre les amalgames ravageurs et les stigmatisations. Autant dire que le Front national n’y a pas sa place, lui qui réclame à cor et à cri la peine de mort, récupère le drame pour attaquer les immigrés, veut réduire les citoyens à des indigènes oublieux des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Alors, les fanatiques à la kalachnikov auraient gagné contre la démocratie. Alors, le message des dessinateurs de Charlie assassinés, eux qui préparaient un numéro contre le racisme, serait englouti sous la boue, trahi. Les États-Unis après le 11 septembre 2001 se sont déshonorés avec le Patriot Act, Guantanamo, Abou Ghraib et la torture institutionnalisée, acceptant d’être ravalés vers la fureur meurtrière de leurs adversaires. La France doit combattre le terrorisme sans avilir ses valeurs, sans s’enfermer dans les lois d’exception qui affaiblissent son modèle. Cette lutte sans merci ne peut être gagnée sans l’arme de la démocratie, sans la conquête pour tous de nouveaux droits et d’une plus grande égalité. Le contraire de la guerre du chacun contre chacun et du tous contre tous qu’instaure le libéralisme.

 

 

 

Pour, modestement, aider à la réflexion :
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5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 20:20
François de Paris, François de Rome et les quinze graves maladies !

Le pape a prononcé un discours d’une rare violence à l’encontre de la Curie, dressant la liste de quinze graves maladies qui l’affligent. Son diagnostic s’applique parfaitement à la haute administration française.

de Jean-Marc Vittori

 

En ce début d’année, François de Paris a pris son bâton de pèlerin. Le président de la République a commencé par passer deux heures au micro de France Inter. Puis il va délivrer ses vœux urbi et orbi à toute une série de communautés – diplomates, acteurs économiques, Corréziens, militaires, etc. Il entend « saturer l’espace médiatique », expliquent les médias.

François de Rome, lui, a choisi une autre stratégie. Le pape commence l’année en créant de nouveaux cardinaux. Et plutôt que de présenter des vœux ultraclassiques à la télévision le 31 décembre dernier pour le Nouvel An, il a présenté ses vœux de Noël à la Curie, dix jours plus tôt. Cette cérémonie inédite fut un vrai festival. Plutôt que de passer de la pommade à tous et à chacun, il a au contraire décrit le catalogue des « maladies curiales ». Enfoncés, les douze péchés capitaux ! Le pape n’a pas eu de mots assez durs pour dénoncer quinze défauts majeurs qui font l’incurie de la Curie. Nombre de hauts dignitaires en sont sortis traumatisés, comme s’ils avaient pris un violent coup de gourdin sur la mitre. Un hebdomadaire satirique français paraissant le mercredi, qui a développé un antipapisme séculaire, confesse même en concevoir une faiblesse pour le Saint-Père.

 

François de Paris, François de Rome et les quinze graves maladies !

Pendant ce temps, la France était plongé dans de vastes débats spirituels. Passer de cinq à douze dimanches d’ouverture pour certains magasins constitue-t-il un changement de civilisation? Faut-il pendre haut et court les maires qui ont laissé une crèche ronger leurs mairies ? On a échappé de peu à un autre débat fondamental : faut-il remettre en cause l’existence du père Noël, fils putatif de Saint Nicolas et de Coca-Cola ? Plutôt de se laisser gagner par ces discussions mystiques, François de Paris ferait mieux d’écouter le message de François de Rome. Pas pour admonester le gouvernement, auquel le président a d’ailleurs présenté ses vœux fort civilement hier. Car la Curie n’est pas le gouvernement de l’Eglise catholique, même si elle est souvent décrite comme telle. Un pape qui vient d’être élu a, certes, le choix de nommer son membre le plus éminent, le Secrétaire d’Etat. Il peut aussi changer les autres membres au fil des ans. Mais il n’a pas une équipe à sa main. Souvent en poste depuis longtemps, les préfets de congrégation et autres présidents de conseil ont tendance à croire qu’ils sont les plus compétents pour décider. En un mot, la Curie est au Vatican ce que la haute administration est à la France. Et c’est ici que le diagnostic papal est précieux, en termes de management et non de religion. Car la haute administration française souffre précisément des maux décrits par François de Rome. Et ces maux paralysent l’action politique.

Reprenons la liste papale , traduite en français par le site du quotidien « La Croix ».

D’abord figure la maladie de « celui qui se sent indispensable », de ceux qui « se sentent supérieurs à tous, et non au service de tous ». N’est-ce pas la description précise de tel directeur d’administration centrale, affligé aussi de « marthalisme » (être submergé de travail) ?

Vient en troisième position la maladie de la « pétrification mentale », touchant ceux qui « se cachent derrière leurs dossiers, devenant les rois du formulaire ». On s’y croirait !

Cette impression est confirmée par le quatrième fléau, « la planification excessive et le fonctionnarisme », où l’on croit que « planifier à la perfection fait réellement avancer les choses». La maladie de la mauvaise coordination renvoie évidemment aux affres de l’interministériel.

La maladie d’Alzheimer spirituelle a son équivalent chez de grands commis de l’Etat ayant oublié l’intérêt général qu’ils sont censés servir. Inutile de préciser ce que sont la rivalité et la vanité, la rumeur et le commérage, l’indifférence aux autres et l’exhibitionnisme de celui pour qui « seul compte le fait de se voir à la une des journaux ».

La schizophrénie existentielle touche ceux qui « se limitent aux tâches bureaucratiques ».

Il y a aussi le carriérisme et l’opportunisme de ceux qui courtisent leur chef.

Et la maladie de la tête d’enterrement, où l’on croit qu’il faut porter le masque de la sévérité et « traiter les autres avec rigidité, dureté et arrogance ».

Et encore « la maladie des cercles fermés », quand le sentiment d’appartenance à un petit groupe l’emporte sur le reste.

 

Bien sûr, tous les hauts fonctionnaires français ne sont pas marthalistes, carriéristes et sinistres. Mais la haute fonction publique, qui fut un formidable levier du changement dans la France d’après-guerre, devient un terrible levier de blocage. Nombre de grands directeurs, en poste depuis des années, estiment, comme les cardinaux de la Curie, qu’ils savent ce qu’il faut faire mieux que le gouvernement. Ils commencent souvent par expliquer que le changement est impossible puis qu’il coûte trop cher, puis qu’il faut l’encadrer par des règles qui en limitent la portée. Les lois votées en fanfare au Parlement sont ensuite discrètement émasculées par des décrets souvent tardifs, parfois incompréhensibles, souvent inapplicables. Face à cette administration toute-puissante, autolégitimée, convaincue que le temps joue pour elle, le pouvoir politique de gauche ou de droite n’a d’autre choix que de constituer des contrepoids.

D’où la persistance de cabinets ministériels pléthoriques, malgré l’intention sans cesse répétée de les réduire. Face aux maladies de la Curie, François de Rome en appelle à l’Esprit Saint, qui est « fraîcheur, imagination, nouveauté ». François de Paris devra trouver autre chose [au besoin, nous pouvons lui donner des idées. Ndlr]. Pour réussir leur mission, l’un et l’autre devront s’attaquer à leurs administrations-cathédrales.

François de Paris, François de Rome et les quinze graves maladies !

Habituellement nous ne sommes guère tendres avec les médias dominants, c'est pourquoi nous avons autant apprécié comme des bouffées d'air frais les deux billets qui ont entrecoupé le numéro de François de Paris sur France Inter ce matin (merci à notre amie Graziella de nous les avoir signalés).
 

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30 décembre 2014 2 30 /12 /décembre /2014 22:16
Même si cette illustration n'a pas un lien direct avec le thème de l'article de ce soir, elle nous a fait plaisir !

Même si cette illustration n'a pas un lien direct avec le thème de l'article de ce soir, elle nous a fait plaisir !

L'actualité, ce soir, comme souvent, donne l'envie de vomir et/ou de pleurer ! L’Ukraine de mes ancêtres qui retourne au chaos moyenâgeux, les États-Unis qui commencent une guerre économique à base de pétrole contre la Russie et le Venezuela, les mêmes États-Unis avec leurs vassaux du FMI et de l'Union Européenne qui ont déclenché une guerre idéologique et économique sans merci contre le Peuple Grec de peur qu'avec Syriza il ne reprenne son destin en main ! Manuel Valls qui prolonge l’austérité, Le premier ministre a accordé un entretien au journal espagnol « El Mundo » dans lequel il défend sa politique et annonce que la fin des sacrifices, en France, n’est pas prévue dans les deux ou trois ans qui viennent.

Et ce soir cette nouvelle qui glace jusqu'au sang : Cinq personnes sans abris mortes de froid en trois jours. Cinq personnes sans domicile fixe sont décédées depuis samedi en France, victimes présumées de la vague de froid, une « sinistre litanie », selon la fondation Abbé Pierre, qui relance le débat sur le « mal-logement » dans le pays.

 

Et alors ? Alors pour ce soir, veille de réveillon, nous nous contenterons de partager les vœux de Jacques BREL :

 

Les vœux de Jacques BREL, 1er janvier 1968 (Europe 1) :

« Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l'envie furieuse d'en réaliser quelques uns.

Je vous souhaite d'aimer ce qu'il faut aimer et d'oublier ce qu'il faut oublier.

Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences,

Je vous souhaite des chants d'oiseaux au réveil et des rires d'enfants.

Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir.

Je vous souhaite de résister à l'enlisement, à l'indifférence et aux vertus négatives de notre époque.

Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l'aventure, à la vie, à l’amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille.

Je vous souhaite surtout d'être vous, fier de l'être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable. »

Et nous, nous vous souhaitons de lever la tête, de vous indigner contre les injustices, de vous rebeller contre le libéralisme triomphant et surtout, surtout de ne pas vous tromper de colère !

 

 

Les vœux de la rédaction du Blog des communistes du canton de Lempdes – Pont du Château « L'Humain avant tout » !
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