Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 23:11
Reculs du gouvernement et calculs politiciens !

L’incroyable reculade du gouvernement sur la loi Famille est, si on peut le dire ainsi, une triple faute et une erreur.

Une faute au regard des attentes du peuple de gauche, une faute éthique, une faute idéologique. La loi sur la famille en prépa­ration n’avait rien à voir avec les délires de la droite et de l’extrême droite qui étaient dans la rue. Elle visait à apaiser les conflits et les tensions que connaissent des milliers d’enfants ou de couples dans des familles adoptives ou recomposées, faute de statuts et de droits.

Reculs du gouvernement et calculs politiciens !

Les manifestants, eux, voulaient absolument y voir une pré­tendue « familiophobie » du gouverne­ment, reprenant la rumeur insensée de l’enseignement à l’école d’une théorie du genre, qui voudrait faire des filles des gar­çons, ou l’inverse, généraliser l’homo­sexualité, voire la pédophilie.

En reculant, François Hollande et le gou­vernement donnent tort à la loi, c’est la faute éthique ; et ils donnent à penser que ce sont bien les manifestants qui avaient raison, c’est la faute idéologique. Les fan­tasmes et les mensonges sont légitimés. Il s’agit bien d’une victoire de l’obscuran­tisme consacrée par le gouvernement. Jean-Marc Ayrault voudrait faire croire que c’est de bonne politique, que l’on ne peut mépriser les raisons qui ont conduit dans la rue des milliers de Français. Eh bien non. C’est une erreur politique, car c’est une capitulation de plus. Il est vrai que la loi sur le mariage pour tous a fina­lement été votée, mais pour le reste, des pigeons aux « bonnets rouges », 
le prési­dent de la République et son Premier ministre ont chaque fois reculé. En matière sociale, le choix qu’ils ont fait, qu’il s’agisse de la flexibilité au travail, des cotisations sociales avec le pacte de responsabilité ou des retraites a été celui du Medef, y compris contre les forces syn­dicales. Il ne faut pas chercher ailleurs le discrédit dont ils font l’objet à gauche. Ils n’ont pas été élus pour cette politique-là.

Reculs du gouvernement et calculs politiciens !

Pour autant, ils n’ont pas amadoué la droite et l’extrême droite. Elles ne désar­meront pas et elles le feront d’autant moins que, chaque fois, elles n’ont pas testé la force de l’exécutif mais éprouvé sa faiblesse. Comme à courre, en veste de chasse, pantalons de velours et mocassins, elles veulent la curée. Le procès en légiti­mité qui est fait de plus en plus ouverte­ment au gouvernement et au président, quand bien même les principaux ténors de l’UMP font mine de le prendre avec des pincettes, ne signifie pas autre chose. Le gouvernement s’est coupé de l’électorat populaire et de gauche qui pouvait lui donner, avec une incontestable légitimité, les moyens et la force d’agir pour le pro­grès sociétal et social. Il n’a rien gagné de l’autre côté, au contraire, et, selon cette formule cocasse que l’on affectionne, c’est le couteau sans manche dont on a enlevé la lame.

Il est vrai qu’on ne peut écarter totalement les hypothèses de sordides calculs politi­ciens, qui viseraient à affaiblir la droite et l’UMP, au profit d’une extrême droite en ordre dispersé mais faisant au total le jeu du Front national, avec l’idée de rassem­bler malgré tout, derrière le président ou tel ou tel de ses ministres, les démocrates inquiets. Disons-le, si c’était le cas, nous serions dans les égouts de la politique.

Reculs du gouvernement et calculs politiciens !

Mais pour l’heure, à gauche et quelles que soient les crispations et les colères, le temps n’est pas aux anathèmes mais bien plutôt au rassemblement de toutes celles et ceux qui vraiment, 
oui, vraiment, n’ont pas voulu cela !

Reculs du gouvernement et calculs politiciens !
Partager cet article
Repost0

commentaires