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20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 08:54

La Commission européenne s’est donné pour mandat de négocier des accords de libre-échange avec les Etats-Unis. Les agriculteurs sont spoliés au profit des grandes firmes.

 

Demain, nous risquons d’avoir du poulet américain au chlore dans nos assiettes alors que les aviculteurs bretons auront fermé leurs poulaillers définitivement. C’est le scénario catastrophe qui pourrait se dérouler si l’accord de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne était ratifié. Ses conséquences pour nos productions agricoles seront très lourdes. Déjà, l’accord Canada/Union européenne qui vient d’être signé permet d’importer du Canada plusieurs dizaines de milliers de tonnes de viande : 31 000 tonnes de bœuf frais, 75 000 tonnes de porc, 15 000 tonnes de bœuf congelé… En échange, nous pourrons exporter quelques tonnes de fromages.

 

Notre santé dans la balance

Les éleveurs français qui vivent déjà une période d’incertitudes auraient, pour le coup, de quoi manifester contre ces négociateurs qui sacrifient les fruits du travail de la terre sur l’autel du capitalisme. Car c’est bien là le noeud de l’affaire. L’Union européenne tente actuellement de conclure, par l’intermédiaire du commissaire européen au commerce et des hommes d’affaires qui le conseillent, des accords de libre-échange avec les États- Unis et les pays du Mercosur, en plus du Canada. Ces accords réduiraient encore les droits de douane existant entre ces pays et l’Union européenne.

 

Cet accord de libre-échange inédit propose d’étendre le modèle de dérégulation déjà mis en place en 1994 entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada (ALENA) et qui favorise en premier lieu les intérêts américains et ceux des multinationales. L’abaissement de toutes les taxes à la douane voulu dans l’accord qui nous concerne va impacter en premier lieu les productions agricoles. Cet accord de libre-échange inédit propose d’étendre le modèle de dérégulation déjà mis en place en 1994 entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada (ALENA) et qui favorise en premier lieu les intérêts américains et ceux des multinationales. L’abaissement de toutes les taxes à la douane voulu dans l’accord qui nous concerne va impacter en premier lieu les productions agricoles. En effet, les Américains ayant, des tarifs douaniers moins élevés que les nôtres, des normes sanitaires, les produits venant des USA – y compris les OGM, le bœuf aux hormones et le poulet chloré – seraient largement distribués, sans régulation sur le territoire européen. Or, ces aliments issus de l’agriculture industrielle d’outre-Atlantique sont un réel danger pour la santé. Consommer régulièrement du steak aux hormones dérègle le cycle hormonal et augmente le risque de cancer du colon. Quant au poulet que les Américains traitent au chlore pour le désinfecter, il peut accroître la résistance aux antibiotiques thérapeutiques et autres agents microbiens chez les consommateurs. Résistance qui pourrait être encore renforcée, car 80 % des antibiotiques consommés aux Etats-Unis sont destinés à l’agriculture.

 

La qualité de nos produits agricoles, le savoir-faire paysan sont considérés comme des obstacles au marché.

 

L’abolition de la démocratie

Un autre enjeu fondamental du Grand marché transatlantique est la suppression des barrières non tarifaires. La Commission européenne pourrait abolir les barrières réglementaires dont « l’incohérence », selon le conseil économique transatlantique, représenterait un manque à gagner de 160 milliards d’euros par an pour les économies américaines et européennes. La qualité de nos produits agricoles, le savoir-faire paysan ne seraient plus considérés que comme des obstacles au marché. Pour Claude Gicod, de la Confédération paysanne, « avec ces accords transatlantiques on négocie avec de grandes puissances agricoles. C’était déjà le même cas dans les négociations avec le Mercosur ; on craint d’être envahis par la viande du Brésil ou d’Argentine. C’est une viande qui ne coûte pas cher, il n’y a pas d’impôts fonciers dans ces régions, les travailleurs y sont sous-payés et les paysans n’ont pas besoin de faire du foin. La viande arrive alors chez nous à prix cassé ».

 

Pour ficeler le gros paquet du Noël des capitalistes, ajoutons-le fait que les grands groupes et les multinationales pourront poursuivre les États s’ils estiment que des réglementations entravent leurs bénéfices. Ce dispositif remet en cause la souveraineté des populations, leurs droits et leurs libertés démocratiques en donnant le pouvoir aux multinationales qui pourront contester les lois protégeant l’environnement, la santé, les salariés, les paysans. C’est tout au contraire de plus de démocratie qu’ont besoin paysans et citoyens européens.

 

L’Europe négocie contre son agriculture
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