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9 juin 2012 6 09 /06 /juin /2012 23:13

Il y a longtemps que nous disons que la révolte gronde de part le monde et nos « cousins » québécois en sont un bel exemple :

Le journal l'humanité a invité toute cette semaine Margaux Ruellan, doctorante en philosophie à l'université de Montréal. Voici son premier article (lundi 4 juin) :

 

Au Québec, les casseroles tonnent le réveil politique de tout un peuple

À l’heure où j’écris ces lignes, il résonne, dans le ciel de 
Montréal, des sons étranges 
et dissonants. Des femmes 
et des hommes, des personnes âgées 
et des jeunes, des parents et des enfants sortent sur le pas de leur porte et frappent sur des casseroles. Ils s’expriment contre la politique néolibérale et 
autoritaire de Jean Charest, premier ministre du Québec. Ils tapent sur leurs casseroles pour protester contre 
les dispositions de la loi 78, une loi 
qui déclare illégale toute manifestation spontanée de plus de 50 personnes, 
et qui retire le droit de grève 
aux organisations étudiantes. 
Ils mettent en scène le pacifisme de cette 
contestation, condamnant ainsi 
la violence policière.

Certes tout cela paraît très enfantin, quelque peu ludique et naïf. Qu’est-ce qu’une casserole peut bien faire face à la loi de ceux qui détiennent à la fois le pouvoir politique, le contrôle des médias et la force policière ? Les Québécois auraient-ils troqué le combat politique contre la fête ? Prêtez-y attention et vous verrez que, comme au Chili, un miracle s’est produit au Québec : la casserole est devenue une arme redoutable ! 
Cet objet anodin et universel, symbole du foyer chaleureux, devient l’outil de la lutte populaire. Puisque les mots des étudiants, des intellectuels et des poètes n’ont pas été écoutés, puisque 
les performances artistiques et les spectacles de l’imaginaire n’ont pu émouvoir les puissants, puisque les rassemblements massifs et répétés de 300 000 citoyens dans les rues de Montréal ont été passablement ignorés, le peuple sort l’artillerie lourde : il reprend possession de son lieu de vie quotidien par le bruit, et lui redonne un sens politique. Chaque soir, les casseroles tonnent le réveil politique de tout un peuple. Dans tous les quartiers, elles sonnent l’appel à la contestation, et rassemblent, aux carrefours et sur les places, des voisins qui se découvrent et partagent le pouvoir citadin de protester dans l’espace qu’ils habitent. 
Puissants, prenez garde : 
la Belle Province carillonne !

 

Margaux Ruellan

 

Si vous voulez en savoir un peu plus regardez la vidéo de Gabriel Nadeau-Dubois, talentueux porte-parole des étudiants québécois et de la Coalition large de l’association pour une solidarité syndicale étudiante (surnommée la Classe) qui s’exprimait le 7 avril sur la grève des étudiants contre la hausse des frais de scolarité au Québec décrétée par le gouvernement de Jean Charest.

Il a notamment cette citation qui nous en rappelle d'autres entendues il y a guère :

« Notre grève, c’est pas l’affaire d’une génération, c’est pas l’affaire d’un printemps, c’est l’affaire d’un peuple, c’est l’affaire d’un monde. Notre grève, c’est pas un événement isolé, notre grève c’est juste un pont, c’est juste une halte le long d’une route beaucoup plus longue. »

 

 

 


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