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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 22:38

 Christian Estrosi est mécontent de Laurence Parisot : «Elle a manqué de courage pendant cette campagne présidentielle pour alerter les chefs d’entreprise sur les dangers du programme de François Hollande pour leur compétitivité et les conséquences graves sur les salariés ».


Cependant, le député UMP ajoute: «Le réveil aura été tardif, mais Laurence Parisot a enfin compris que le gouverne­ment de Jean-Marc Ayrault préparait une grande escroquerie sur la compétitivité des entreprises ». L’une est à la tête du Medef, l’autre était ministre UMP de l’In­dustrie, et ce tango médiatique, avec ses feintes et ses dérobades, révèle l’intimité politique nouée entre la droite et le patro­nat.


Si le nouvel animateur des Amis de Nico­las Sarkozy tance sa complice, c’est que leur cause commune avait légèrement divergé en deux chemins parallèles, et que tant avait été donné aux chefs des grandes entreprises qu’il semblait injuste au dona­teur que la reconnaissance soit effacée par la prudence préélectorale.


Ce temps-là n’est plus, et Laurence Parisot entend lan­cer la troupe des apparatchiks patronaux, avec leurs nuées «d’experts» et de com­mentateurs, à l’assaut des droits du travail. Baisser son coût, ensauvager le marché du travail, réduire au symbolique les contri­butions patronales à la vie sociale… tel est leur ordre de marche.

 

Même les apparences ne sont plus respec­tées.

Voilà une entreprise, GDF Suez, de longue date abonnée aux bénéfices co­pieux, solidement assise sur une participa­tion publique conséquente – l’État en est le principal actionnaire –, qui s’autorise à contester en justice des décisions qui limi­tent assez raisonnablement les hausses de tarifs pour les particuliers à la hauteur de l’inflation. Et voilà que s’ensuivraient des factures rétroactives d’une quarantaine d’euros en moyenne pour les 7millions de Français qui se chauffent au gaz.


Il est temps de mettre fin au sentiment de toute-puissance que les possesseurs du capital et les maîtres des marchés finan­ciers éprouvent désormais.

Jugera-t-on normal et banal qu’un gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, mette en cause l’intention du gouvernement de doubler le plafond du Livret A, de 15300 à 30600euros, pour dynamiser le loge­ment social ?

Ouvertement, ce grand com­mis de l’État se fait le porte-voix des ban­ques qui craignent de ne pas faire main basse sur cette épargne après avoir raflé des centaines de milliards d’euros empruntés à des taux microscopiques auprès d’un autre organisme public, la Banque centrale européenne. L’indépen­dance dont se targuent ces deux établisse­ments prestigieux se manifeste à l’égard de l’intérêt général tandis qu’ils affichent combien ils sont perméables aux influen­ces des financiers.

Ainsi s’exerce un ordre trop coûteux et trop injuste que ne risque guère de bousculer la nomination de Jean-Pierre Jouyet, ancien rallié à Nicolas Sar­kozy, à la tête de la Caisse des dépôts après avoir fait le service d’ordre de la Bourse.

12-08-24-hollande-merkel

 

Pourtant, c’est d’une vraie secousse dont ont besoin les peuples européens qui, sinon, sont condamnés par le pacte budgé­taire à l’austérité à perpétuité et à une sou­veraineté limitée aux apparences. Il s’agit donc de rompre la sainte alliance de la for­tune et du pouvoir, « juchés sur le travail comme un singe sur un éléphant », écri­vait Jean Jaurès. 

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