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26 décembre 2015 6 26 /12 /décembre /2015 20:31
Mon dieu, délivrez-moi de mes cauchemars !

Jean Ortiz - Samedi, 26 Décembre, 2015

 

Je fais des cauchemars récurrents, de ceux qui récurrent même les casseroles les plus sales

 

Cette nuit, j’ai à nouveau cauchemardé grave :

Et si F.H. gagnait les primaires chez les « républicains », loin devant Juju et Nico ?

Et si le Medef se donnait pour président un migrant catalan, un étranger, un vrai, un bien intégré, pas ambitieux ni brutal pour deux sous ?

Et si l’on proposait des macronis aux pauvres et des macaronis aux autres ?

 

Cette nuit, j’ai cauchemardé grave :

Et si au nom de « l’état d’urgence exceptionnellement permanent» nous allions pilonner La Paz, pour le fun ? Et si nous accordions l’asile aux fantômes de Daladier, de Pétain, de Laval, de Papon, de Thiers, de Franco, de Pinochet ?

Si au lieu de bombarder la Syrie nous bombardions le PGS ? Il paraît que ceux qui finance(raie)nt le terrorisme aiment aussi le ballon... surtout rond ! Les ronds bien ronds. Les pépètes... et la dèche pour les autres.

 

Cette nuit, j’ai cauchemardé grave :

Et si les militants étaient invités, comme en 40, à rejoindre les bois par petits groupes pour s’y reposer, méditer sur la COP21, étudier comparativement le comportement des corbeaux d’aujourd’hui et de ceux d’hier,

réfléchir aux bienfaits du droit du sang, de la « race », du tout sécuritaire, de la peur de l’autre, d’une démocratie « d’exception », de « basse intensité », d’une « dicta-molle » ?

 

Et si pour assurer leur « lisibilité », on obligeait les « rouges » à porter l’étoile rouge ?

Si on les hébergeait gratuitement dans des camps à la belle étoile écolo, flanqués du statut protecteur d’«indésirables », d’« ennemis de l’intérieur », pour permettre au « système » d’œuvrer au bien commun des classes dominantes si nécessiteuses?

 

Et si on enterrait un « Front de Gauche » qui n’a jamais vraiment existé, que l’on n’a jamais voulu structurer à la base pour que « le peuple » en fasse son affaire, son à faire ?

Et si on le réduisait une nouvelle fois à des manœuvres d’appareil, à des calculs boutiquiers, à une addition de généraux aux maigres troupes, et à de petites, toutes petites, ambitions personnelles de tel ou tel? Et si certains préféraient la tambouille politicarde façon « caste » ? Et si pour le « sauver », l « élargir », on tuait définitivement cet espoir ? Sans rendre des comptes...

 

Cette nuit, j’ai cauchemardé grave :

Et si on l’on « repartait », au nom de la lutte contre le « danger fasciste », avec cette « gauche » plurienne, cette nouvelle droite qui délibérément a saigné et saigne et trahit et méprise et humilie, et réprime, les banlieues, les couches populaires, les militants, les immigrés, les déchireurs de chemises garde chiourmes, les exclus, les précaires, les mauvais étrangers, qui trucident par calcul les valeurs de gauche, qui renie une laïcité ouverte, le mélange, le partage, la lutte des classes ; qui a entrepris la « liquidation » méthodique des forces anticapitalistes pour enterrer - enfin - toute possibilité d’émancipation sociale, culturelle, humaine...?

 

Au petit matin, j’ai enfin rêvé :

Et si la gauche, sans besoin de préciser « de gauche », se recomposait pour de vrai, incarnait à nouveau des projets de rupture, mobilisateurs, généreux, des idéaux, des utopies, des passions, des espoirs, si elle recrédibilisait le changement de société, engageait la refondation du socialisme et se le fixait comme chemin, comme « étoile » ?

Si elle reprenait des valeurs abandonnées et dévoyées par les uns et les autres : la nation et l’internationalisme, la souveraineté nationale, l’insécurité sociale, le terrorisme de la pensée unique, la justice sociale et écologique...

 

Mon Dieu, délivrez-moi de mes cauchemars cauchemardesquement cauchemardesques, et rendez-moi mes rêves d’antan !

Hier, nous répandions au col de Py, dans l’Ariège, les cendres d’un guérillero espagnol (le commandant « Robert ») ; il prit les armes, après l’Espagne, pour défendre par antifascisme un pays qui le reçut pourtant comme un chien, comme un « étranger indésirable ».

 

Debout les consciences, debout les résistants d’aujourd’hui, debout les utopistes concrets !

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