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5 novembre 2015 4 05 /11 /novembre /2015 22:15
Les objectifs fixés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre permettraient, selon Oxfam France, « d’éviter le désastre d’un réchauffement à 4° mais pas d’une catastrophe à 3° »  Photo : Denis Charlet/AFP

Les objectifs fixés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre permettraient, selon Oxfam France, « d’éviter le désastre d’un réchauffement à 4° mais pas d’une catastrophe à 3° » Photo : Denis Charlet/AFP

À un mois de la conférence climat de Paris (COP21), l’ONU a publié le rapport de synthèse qui compile les engagements pris par 146 pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Des contributions qui ne permettent pas de maintenir le réchauffement climatique à 2 degrés.

L’ONU avait fixé la date butoir au 1er octobre dernier. Date à laquelle les 195 pays membres de la convention-cadre des Nations unies devaient alors rendre leur copie et définir des objectifs chiffrés nationaux de réduction de gaz à effet de serre. Dans le jargon, on parle d’INDC, pour intentions de contributions nationales pour le climat. 146 pays ont répondu dans les temps, permettant au secrétariat de la convention climat de dresser un premier rapport de synthèse, publié en fin de semaine dernière, à un mois de la conférence de Paris sur le climat (COP21). Depuis, 155pays – qui représentent près de 90 % des émissions mondiales – ont apporté leur contribution, mais sans que cela ne change fondamentalement la donne, selon les experts.

Si, de l’avis général, la mobilisation internationale est sans précédent, et prouve que l’enjeu climatique a intégré la grande majorité des politiques nationales, la compilation des objectifs fixés ne permet pas de contenir le réchauffement planétaire sous la barre des deux degrés Celsius, mais porterait plutôt l’élévation des températures à la surface du globe entre 2,7 et 3 degrés à l’horizon 2100. Représentant 86 % des émissions globales de gaz à effet de serre, les pays qui se sont d’ores et déjà engagés, s’ils atteignent leurs objectifs d’ici à 2030, pourraient faire baisser la moyenne mondiale des émissions par personne de 8 % en 2025 et de 9 % en 2030.

Planète – COP21 - Paris-Climat 2015 - réchauffement climatique : Les États s’engagent, mais le compte n’y est pas !Planète – COP21 - Paris-Climat 2015 - réchauffement climatique : Les États s’engagent, mais le compte n’y est pas !

« Si tous les pays sont concernés, les pays riches doivent aller plus loin »

Pour Romain Benicchio, porte-parole de l’ONG Oxfam France, le compte n’y est pas. Car, « bien que cette série de promesses soit un premier pas dans la bonne direction, elle nous permet uniquement d’éviter le désastre d’un réchauffement à 4 degrés mais pas d’une catastrophe à 3 degrés ». Selon lui, l’effort à fournir reste conséquent et si « tous les pays sont concernés, les pays riches, en particulier, doivent aller plus loin, en réduisant leurs émissions de manière significative ».

Désormais, c’est à Paris que le reste de la partie va se jouer. Car, ces INDC (intentions de contributions nationales pour le climat), ces plans nationaux de lutte contre le réchauffement climatique, serviront de base aux négociations internationales lors de la COP21. « Pleinement mis en œuvre, ces plans commencent ensemble à ouvrir une brèche significative dans la croissance des émissions de gaz à effet de serre : ils font office de plancher et fournissent la fondation sur laquelle une plus grande ambition pourra être construite », a ainsi réagi Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique, insistant sur le fait que ces contributions n’étaient « pas suffisantes ».

Planète – COP21 - Paris-Climat 2015 - réchauffement climatique : Les États s’engagent, mais le compte n’y est pas !

« Les populations les plus vulnérables risquent de payer le prix fort  »

À Paris, l’enjeu sera donc non seulement de créer les conditions d’un véritable suivi des mises en œuvre des ces INDC, mais également de contraindre les États à revoir leurs ambitions pour atteindre l’objectif des deux degrés, via « un mécanisme obligatoire de révision régulière à la hausse de ces engagements », plaide Oxfam France. « À défaut, ce seront les populations les plus vulnérables, déjà affectées par le changement climatique, qui payeront le prix fort du manque d’ambition », poursuit l’organisation. Nombreux sont les acteurs de la société civile, ONG en tête, pour qui une révision obligatoire des engagements devrait intervenir tous les cinq ans et « qu’elle puisse commencer dès 2017, au moins pour les principaux émetteurs », ajoute la Fondation Nicolas-Hulot.

Pour autant, si ce rapport de synthèse permet aux experts d’évaluer les impacts des politiques nationales sur le réchauffement global, « il ne traite que des questions de réduction d’émissions. Bien d’autres dimensions restent à prendre en compte dans les prochains états des lieux de l’action mondiale comme l’adaptation au changement climatique, le soutien aux pays les plus vulnérables, les financements, les soutiens technologiques et les partenariats », estime WWF. « Les engagements remis à ce jour ne représentent que la moitié du chemin à faire pour éviter les pires impacts du dérèglement climatique (...), les pays doivent, sans attendre, faire plus d’efforts pour rattraper le retard », conclut l’ONG.

Pour une vision globale et solidaire. « La faiblesse des contributions des pays riches et industrialisés, comme des grandes puissances pour ne pas dépasser un réchauffement de 2 degrés (…), est criante », dénonce le PCF, qui estime que « nous sommes vraiment loin d’une démarche envisageant une vision globale et solidaire du développement humain durable, réduisant les inégalités et les injustices  notamment pour le droit à l’énergie
Oui, nous savons ! Même pas drôle !

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