A six jours des élections européennes, tous les compteurs s’affolent : prévision d’une abstention record, montée de l’euro-scepticisme, poussée des partis populistes.
L’Union européenne s’est bâtie sur une promesse de paix mais la guerre est aujourd’hui à ses portes en Ukraine. Elle a inscrit dans ses traités l’objectif du plein emploi et le chômage gangrène sa cohésion sociale. Elle a érigé la concurrence libre et non faussée en sésame pour retrouver la croissance économique et la pauvreté explose. L’Europe sociale, maintes fois évoquée, jamais réalisée, laisse place dans la réalité à celle du dumping entre les travailleurs. Depuis les dernières élections, en 2009, le seul horizon porté par la Commission européenne est celui de l’austérité. Pour les peuples, elle apparaît bien souvent comme une contre démonstration face à laquelle il ne suffit pas d’asséner, comme le fait Manuel Valls, qu’il faut « porter le rêve européen ».
Dans la construction politique de l’Union, le Parlement occupe une place à part. Ses élus, plus sensibles aux rapports de forces que les fonctionnaires de Bruxelles, ont su parfois s’opposer aux diktats libéraux. Ils ont par exemple, grâce à une intense bataille de la gauche antilibérale, rétabli la dotation du fonds d’aide aux plus démunis. Mais dans une enceinte où la cogestion entre la droite et les sociaux-démocrates pèse lourdement, les combats sont rudes à gagner.
L’idée d’une autre Europe, bâtie à partir de l’intérêt des peuples, peut être à portée de bulletin. Pour peu qu’on s’en serve