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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 18:43

Elles sont arrivées à peu près en même temps que s’ouvrait à Paris le 50e Salon de l’agriculture. Qui ça ? Les fraises espagnoles, bien sûr – et leurs copines marocaines.

 

Rouges que c’en est suspect, brillantes comme du parquet, dures, fades, acides – mais ça se vend : ça attire les enfants, et qui résiste à se faire un petit plaisir... quitte à le regretter le soir même ?

 

On sait qu’elles ne voient pas la terre, qu’elles sont gavées d’engrais et de pesticides qu’on ingurgite en même temps qu’elles. On sait aussi qu’elles sont cultivées par des demi-esclaves venus d’Afrique ou d’Europe de l’Est. Ce qu’on sait moins, c’est qu’avec la grave crise qui frappe l’Espagne, leurs conditions de vie et de travail se sont encore dégradées.

 

En Andalousie, les bidonvilles côtoient les champs et les serres. En 2006, 55 000 Roumains étaient là ; cette année, pas plus de 2000 personnes trouveront à s’employer. On imagine la féroce concurrence qui règne, la haine qui rôde.

 

Les fraises de février ont le goût de cette Europe-là. Il est amer à en vomir.

Amer
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