S'il y a un hebdomadaire à emporter, ou tout simplement à lire cet été c'est bien l'Humanité Dimanche de cette semaine, outre une pléiade d'articles très intéressants, le dossier dont nous vous parlons ci-dessous mérite une lecture attentive car il est d'une brûlante actualité ! Il démontre d'où viennent les clivages gauche-droite (gauche au sens strict du terme, la vraie gauche quoi !)
Dans l'article nous ne mettons que les têtes de chapitre et quelques extraits ou formules qui nous ont parus mériter le détour !
Pour ceux qui souhaitent se procurer ce numéro de l'Humanité Dimanche, sachant que c'est un journal introuvable sur Lempdes et alentour, il est possible de l'acheter sur Internet à l'adresse :
http://www.humanite.fr/numerique/lhumanite-dimanche-du-11-juillet-2013
L'égalité, une insupportable conquête pour la Droite
En 1793, sous l'impulsion de Robespierre, la République fait de l'égalité et de la justice le cœur de la Révolution. Des concepts insupportables pour la droite qui déchaîne sa haine à l'encontre de la Révolution et de l'Incorruptible, accusés d'avoir précédé les totalitarismes.
« La première loi sociale est celle qui garantit à tous les membres de la société les moyens d'exister. »
Robespierre, 2 décembre 1792
La réaction contre la Révolution : Une vieille histoire
L'historien Guillaume Mazeau a participé à l'ouvrage collectif « Pour quoi faire la Révolution » qui explore la dimension de laboratoire politique de la Révolution, où s'est expérimentée une République des égaux. L'expérience républicaine fut avant tout celle d'une participation populaire inédite. Voilà, bien sûr, la véritable explication de la haine que lui porte la droite... depuis toujours !
Depuis la Révolution, c'est la place du Peuple qui constitue la principale ligne de faille entre « la » droite et « la » gauche.
Comment la droite veut réhabiliter Louis XVI
Exit la bonne Révolution de 1789 et la mauvaise de 1793, pour les « intellectuels » de droite dont Lorànt Deutch, tout est à jeter hormis Louis XVI, présenté en réformateur incompris. Une tentative de réhabilitation qui, comme l'expliquent les historiens William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin vise à faire passer un message : « Il faut accepter les réformes, toutes les réformes ou bien la révolution guette et, bien sûr, elle est intrinsèquement mauvaise. »
Discours de l'Incorruptibe, Robespierre
Discours de l'Incorruptible contre la propriété sans limite
Robespierre dans son discours à la Convention sur la nouvelle Déclaration des droits de l'homme le 24 avril 1793, pose deux principes toujours modernes : limiter le droit de propriété et assurer la nécessaire progressivité de l'impôt en fonction de la fortune. Une rupture avec la Déclaration des droits de l'homme de 1789 qui, pour l'Incorruptible, « paraît faite non pour les hommes, mais pour les riches, pour les accapareurs, pour les agioteurs et pour les tyrans ».
Je vous propose de consigner dans un article conçu en ces termes :
« Les citoyens dont les revenus n'excèdent point ce qui est nécessaire à leur subsistance doivent être dispensés de contribuer aux dépenses publiques, les autres doivent le supporter progressivement, selon l'étendue de leur fortune. »
Robespierre. Prononcez ce nom... Ils tremblent
219 ans après sa mort , il suffit de prononcer le nom d'un homme pour effrayer encore la droite. Quel homme ? Robespierre. Les trois syllabes de ce nom résonnent toujours à l'oreille des thermidoriens du XXIème siècle [Les Thermidoriens sont les députés de l'Assemblée nationale française ayant tenu tête à Robespierre en 1794, lors de la Révolution française. Ils ont obtenu son arrestation et son exécution le 9-Thermidor. Ndlr], comme les trois coups frappés au théâtre avant que le rideau ne se lève et ne glace un public mondain attendant un spectacle terrifiant. Ro-bes-pierre ! Quand l'homme de droite en parle, dans sa bouche tordue, ce nom devient un juron.
« Ce que reproche en réalité la droite de 2013 à Robespierre est qu'il fut le pionnier du partage des richesses ».
« Quatre-vingt-treize » de Victor Hugo. Deuxième partie : à Paris, Livre troisième : la Convention (extraits)
Paru en 1874, ce roman est l'occasion pour Hugo d'exposer sa réflexion sur la Révolution française et sa légitimité quelques années à peine après la Commune. L'ouvrage connaît un succès immédiat. 200000 exemplaires avaient déjà été tirés en 1876 avant une seconde édition. Dans une description saisissante, Hugo donne l'ampleur et l'ambition transformatrice de la Convention : « Des onze mille deux cent dix décrets qui sont sortis de la Convention, un tiers a un but politique, les deux tiers ont un but humain. »
Victor Hugo : « La Convention est peut-être le point culminant de l'histoire. »
« En même temps qu'elle dégageait de la révolution, cette assemblée produisait de la civilisation. »
« La Convention fut toisée par les myopes, elle, faite pour être contemplée par les aigles. »
Dans son roman, Victor Hugo imagine un dîner qui n'eut jamais lieu entre les trois figures majeures de la Montagne : « Le premier s'appelait Robespierre, le second Danton, le troisième Marat. » Trois personnages qui se retrouvent au-delà de leurs divergences pour défendre la Révolution contre l'ennemi de l'intérieur, contre l'ennemi de l'extérieur et contre les comploteurs... « Ainsi parlaient ces trois hommes formidables. Querelle de tonnerres. »
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