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20 novembre 2014 4 20 /11 /novembre /2014 21:12

À l’initiative du maire communiste Azzédine Taïbi, élus, militants et citoyens se sont retrouvés devant les portes closes de l’hôtel de ville pour dénoncer les coupes budgétaires.

Le maire de Stains, hier devant la mairie, débat avec la population. Photo : Hervé Boutet/Divergence

Le maire de Stains, hier devant la mairie, débat avec la population. Photo : Hervé Boutet/Divergence

Hier matin, 8 h 30, à Stains, en Seine-Saint-Denis, les élus, emmenés par le maire communiste Azzédine Taïbi, s’installent devant les grilles de l’hôtel de ville armés de pétitions. La mairie est en grève. La banderole, accrochée un peu plus tard, résume le message de l’équipe municipale : « Contre la baisse de 11 milliards des budgets des villes, des départements, des collectivités territoriales… Les plumés de l’austérité se rebiffent ». En cause, la réduction des dotations de l’État programmées par le gouvernement. « On a bataillé contre les gouvernements libéraux qui mettaient à mal les travailleurs, les quartiers et villes populaires. On continue aujourd’hui car ils (les socialistes au gouvernement – NDLR) sont en train de suivre le même chemin. On ne peut l’accepter », s’insurge le maire dont le budget risque d’être amputé de 3 millions d’euros. Dans une ville où le taux de chômage atteint, selon la municipalité, 25 %, ce sont des services essentiels pour la population qui sont en danger, répète l’édile. « À Stains, il y a des retraités qui ne peuvent pas vivre avec leur pension de misère, des familles en difficulté, la classe moyenne commence à se dire qu’elle va aussi basculer dans la précarité », explique-t-il à la presse.

Des acteurs culturels sont également sur le pont

À quelques pas, l’opposition UMP distribue des tracts pour dénoncer le « plan com » que serait la grève. Pour beaucoup de passants cependant, la défense des moyens dont dispose leur municipalité est vitale. « Moi, je suis à la retraite et je n’ai pas 500 euros par mois alors que j’ai commencé à travailler à quatorze ans », constate Valérie, stylo en main pour signer la pétition. « Vous vous rendez compte, si on nous enlève le centre de santé, où on va aller ? » s’inquiète-t-elle, alors que l’Union syndicale des médecins de centres de santé a aussi décidé de soutenir l’action du maire. Au-delà des coupes budgétaires, c’est la politique gouvernementale qui est questionnée devant les urnes qui se remplissent de pétitions : « Quand on voit tout ce qui est dépensé pour les entreprises… » déplore une habitante, en référence aux 40 milliards du pacte de responsabilité, laissant sa phrase en suspens. Azzédine Taïbi complète : « Ce n’est pas normal qu’on fasse payer doublement aux populations (avec l’austérité et en misant sur une augmentation des impôts locaux – NDLR) les cadeaux faits au grand patronat. »

« Il y a des difficultés, et pourtant on est un territoire qui a beaucoup d’atouts, ajoute-t-il, notre mouvement sportif, culturel, et nos associations se démènent. » Une raison de plus de se mobiliser pour certains. Aux côtés des élus, hier, Patrick Guillot, membre du conseil local de la vie associative, fait part de ces griefs : « Au total, nous avons 200 associations mais, avec ces 3 millions de moins, beaucoup pourraient voir leurs moyens se réduire », déplore ce militant d’une amicale de locataires. Des acteurs culturels sont sur le pont également. « C’est important que les citoyens puissent dire qu’on ne peut pas faire subir à nos territoires les mêmes ponctions budgétaires qu’ailleurs », estime Kamel Ouarti, codirecteur du Studio Théâtre de Stains, qui sait que la culture, pourtant « facteur d’émancipation », est souvent la première touchée du fait des nombreuses priorités sociales auxquelles il faut faire face. Du côté des agents municipaux aussi, la guerre déclarée à l’austérité fait écho. « Ce sont nos conditions de travail qui pourraient devenir plus difficiles », redoute Nathalie, agent d’entretien, sous la halle du marché dont le maire fait le tour pour détailler les motifs de sa grève.

Stains « La grève de la mairie n’est qu’un début » !

Une action qui n’est pour lui « que le début » d’une mobilisation qu’il veut « collective ». Déjà, des militants des villes voisines de Saint-Denis et d’Aubervilliers, un collectif d’habitants de L’Île-Saint-Denis sont venus apporter leur soutien. « On trouvera d’autres initiatives pour crier notre colère », promet Azzédine Taïbi.

Lempdaises, lempdais, élu(e)s ou citoyen(ne)s, habitant(e)s du canton de Pont du Château ou d'ailleurs, que faisons-nous ? Qu'allons nous faire ? Simplement nous résigner ?

Stains « La grève de la mairie n’est qu’un début » !
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