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22 juillet 2014 2 22 /07 /juillet /2014 21:10
Sarkozy sur un yacht !

Sarkozy sur un yacht !

Voici les princes de l’UMP, apôtres de l’austérité ! Ils financent leur vie de nababs à coups de déficit.

 

POLITIQUE : LES DÉCOMPLEXÉS- ALAIN BRADFER

Samedi, 19 Juillet, 2014

 

Dans l'Humanité Dimanche : Ah, les belles valeurs défendues par l’UMP ! La rigueur, qu’ils réclament sans relâche pour la France ? Leur haine du déficit ? Disparues quand il s’agit du parti de droite, pourtant endetté à hauteur de 300 % de ses recettes. L’esprit de responsabilité ? Ses chefs, qui arrosent copieusement leurs proches, en ont une conception bien à eux. La modération dans les rémunérations ? Voilà ce qu’il faut aux Français. Mais pas aux pontes du parti qui se partagent une masse salariale évaluée à 8,9 millions d’euros... Bienvenue dans le monde merveilleux de l’UMP, de ses voyages en Falcon privés et de ses fonds publics détournés.

On imaginait l ’UMP conforme à ses lignes de force idéologiques fondées sur l’amoindrissement du pouvoir institutionnel combiné à la modération salariale. À coups de « boules puantes » pour les uns, de règlements de comptes entre baronnies pour les autres, l’image se délite. Les apôtres de l’État désendetté traînent une dette de 74,5 millions d’euros, et les artisans du remplacement d’un fonctionnaire sur deux ont compté jusqu’à 150 personnes dans leurs bureaux, dont certaines généreusement rémunérées. Sans compter le galvaudage en dépenses somptuaires des fonds publics (plus de 20 millions de dotation annuelle versée par l’État) auxquels s’ajoutent les cotisations des membres. La somptueuse façade de verre dessinée par l’architecte Jean-Jacques Ory pour le siège de la rue de Vaugirard, à Paris, dissimule la réalité d’une véritable sinécure et d’une authentique gabegie.

Voici les princes de l’UMP, apôtres de l’austérité ! Ils financent leur vie de nababs à coups de déficit !

LES DONNEURS DE LEÇONS

Dépourvus de tout sens de la fantaisie autant que de la haute politique, les comptables du cabinet Advolis chargés de l’audit des comptes commandé par le triumvirat au pouvoir jusqu’au congrès de novembre ont épluché les factures et les bulletins de salaire. Premier constat, les vertueux gestionnaires des finances publiques ont endetté leur parti à hauteur de 300 % de ses recettes. À titre de comparaison, la France ne l’est qu’à concurrence de 93 % de son produit intérieur brut et en doit une bonne partie aux cinq années de gestion de Nicolas Sarkozy.

 

74 MILLIONS DE DETTE, DÉPENSE SOMPTUAIRE DES FONDS PUBLICS (PLUS DE 20 MILLIONS DE DOTATION ANNUELLE VERSÉE PAR L’ÉTAT) AUXQUELS S’AJOUTENT LES COTISATIONS DES MEMBRES.

 

AH, LES JOYEUX FAUX FRAIS !

Mais l’épluchage des notes de frais et des salaires est plus édifiant encore. Il apparaît ainsi que Nadia Copé, « première dame de l’UMP », a été remboursée de 24 000 euros de billets d’avion. Cela au titre d’accompagnatrice de son époux président dont elle est par ailleurs l’attaché e parlementai re (el le est psychologue pour enfants de profession) et rémunérée 4 750 euros par mois par l’Assemblée nationale. Au même titre, du reste, que l’épouse de Bruno Le Maire (artiste peintre et mère de famille attentive), qui a émargé au budget du Parlement jusqu’en juillet 2013.

C’est de voyages encore qu’il est question avec les 14 000 euros dépensés en 2006 et 2007 pour que François Fillon se déplace confortablement en Falcon privé entre Biarritz, Madrid et Paris, auxquels s’ajoutent 6 500 euros d’hélicoptère tout aussi privé pour se rendre sur des territoires de la République. « C’est la règle à l’UMP », justifie-t-on sans le moindre ricanement dans les sphères dirigeantes du parti. Rachida Dati n’est pas en reste avec ses 9 000 euros de billets de train et 4 000 euros d’avion. Ce qui ne manque pas de surprendre pour un élu européen bénéficiant de la gratuité des transports. De même qu’elle n’a pu écorner son allocation de 4 202 euros mensuels payés par le Parlement européen pour régler les 10 000 euros annuels de sa facture de téléphone portable. Ce qui témoigne d’une téléphonite aiguë dont la contagion avait atteint jusqu’à Jean-François Copé et ses trois téléphones facturés 8 000 euros annuels.

 

DU TRAVAIL POUR LA BANDE

Mais c’est sur l’emploi et la masse salariale que l’UMP s’est montrée d’une générosité frisant la prodigalité. Les quatre collaborateurs les plus proches de Copé ont coûté 600 000 euros par an, dont Éric Cesari, ex-directeur général, se taillait la part du lion avec ses 12 500 euros mensuels. Geoffroy Didier, initiateur de la Droite forte, le bras armé du sarkozysme, faisait pâle figure avec ses 8 500 euros brut mensuels encaissés au titre de collaborateur de Brice Hortefeux, l’un des quinze vice-présidents de l’UMP. Le seul, d’ailleurs, à bénéficier de ce privilège. Rien de répréhensible en soi, mais c’est un marqueur des contradictions de l’UMP et un révélateur des ambitions personnelles, chacune des factions occupant le terrain en y plaçant ses pions généreusement rémunérés. C’est le prix de la fidélité autant que de l’efficacité sarkozyenne.

Ce prurit de la dépense né au siège du parti s’est déplacé vers le groupe siégeant au Palais-Bourbon. Après avoir déclaré un prêt de 2,42 millions du groupe UMP au parti, Didier Jacob, qui le préside, a concédé avoir prêté sans intérêts un peu moins de 50 000 euros à deux députés battus aux élections législatives de 2012. De même que 280 000 euros (soit 80 % du total de la facture) ont été payés à Bygmalion avant même la livraison à 180 députés de « bilans de mi-mandat ».

 

LES QUATRE COLLABORATEURS LES PLUS PROCHES DE COPÉ ONT COÛTÉ 600 000 EUROS PAR AN.

PAS MAL, NON ?

 

DES GAMELLES POUR TOUS

 

Démonstration est faite qu’il n’est nul besoin de pointer chaque jour au siège de la rue de Vaugirard des conditions d’existence dorées sur tranche. Le couple Balkany – intime de Sarkozy – se satisfait d’une élection à la mairie de Levallois-Perret et accessoirement à l’Assemblée nationale (pour l’immunité). Nul besoin non plus de « juge rouge » pour mettre à bas un système de fraude fiscale en place depuis une quinzaine d’années. Il suffit des confidences animées par la rancoeur d’un ex-ami, Didier Schuller, qui fut président des HLM des Hauts-de-Seine. Avec, en guise de piment, les révélations d’une enquête de Tracfin, l’organisme chargé de la surveillance du blanchiment de fonds. En garde à vue en mai dernier, Isabelle Balkany s’affale et admet être la propriétaire de l’extravagante villa Pamplemousse à Saint-Martin, dans les Antilles. Mais ce n’est là qu’un point d’acquis dans un dossier plus vaste. Les enquêteurs de l’anticorruption poursuivent l’enquête avec en ligne de mire un riad à Marrakech et des comptes ouverts à Singapour et en Suisse. Au regard de laquelle la demi-part dont Isabelle Balkany aurait bénéficié au titre de conjoint isolé lui rapportant 6 000 euros de remboursement d’impôt ou l’usage à des fins personnelles d’un chauffeur de la mairie de Levallois par son député maire de mari ne sont que broutilles. Comme sont autant de vétilles aux yeux des dirigeants de l’UMP les dérives dans l’usage des fonds publics.

Ceux qui lui sont alloués, évidemment.

 

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