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9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 22:06
Malgré un confort spartiate, l’école de la « jungle », composée de planches et de plastique bleu, a été inaugurée samedi. Photo : Olivier Touron/Divergence-images

Malgré un confort spartiate, l’école de la « jungle », composée de planches et de plastique bleu, a été inaugurée samedi. Photo : Olivier Touron/Divergence-images

Sylvie Ducatteau -Lundi, 8 Février, 2016 -L'Humanité

 

Lancée par Solidarité laïque, l’école du chemin des dunes a été inaugurée, samedi, dans la « jungle ». Une initiative provisoire destinée à rappeler les autorités à leurs obligations, parmi lesquelles le droit à l’éducation.

Calais (Pas-de-Calais), envoyée spéciale.

Une fois franchi le chemin des dunes, à quelques encablures de la mer, un chemin boueux mène à une petite enclave fermée. À l’intérieur, une école, une infirmerie, une bibliothèque, au total sept baraques aux charpentes fabriquées grâce au bois de centaines de palettes et sur lesquelles sont tendues de grandes bâches noires. Les deux classes, celle des adultes et celle des enfants, se font face sur la place où, au centre, trônent une aire de jeux, un mur d’escalade et le filet d’un grand tremplin. Les couleurs vives des ballons qui y sont accrochés marquent le grand jour : c’est l’inauguration de l’école laïque, ouverte à tous, dont la construction et l’équipement ont mobilisé des milliers de bras solidaires. Avec une grande absente, lors de cette cérémonie : l’éducation nationale, pourtant tenue d’assurer la scolarisation de tous les enfants présents sur le sol français.

Cent cinquante à trois cents enfants ont échoué dans ce camp et, nouveaux venus, de plus en plus de mineurs isolés y demeurent sans protection. « Ici, tout est symbole. Ce camp est le symbole de valeurs et de principes abandonnés par les gouvernements, sans même parler des obligations légales du droit à l’hébergement et du droit à l’éducation, qui ne sont pas respectés », dénonce Roland Biache, l’un des responsables de l’association Solidarité laïque. Il a coordonné le collectif de cinquante organisations (dont le SNUipp, l’Unsa, la FCPE, la Ligue de l’enseignement, pour les plus connues), qui a fourni argent, matériel et professionnels pour cette initiative présentée comme « une solution provisoire qui ne doit pas être pérenne ». La Fondation pour la sécurité électrique a assuré l’électrification des salles de classe, mais également de la « Bibliothèque du vivant », où seront collectés les récits des parcours des migrants. L’association Ateliers sans frontières a, elle, fourni et installé plusieurs ordinateurs et bientôt Internet.

« Pour continuer d’apprendre, quelles que soient les circonstances »

Depuis que le bidonville existe, il y a toujours eu quelqu’un pour faire une place à l’école dans la « jungle », y insufflant un peu d’humanité. L’école laïque a vu le jour il y a un an, modestement d’abord, grâce à un jeune réfugié nigérian, Zimako Jones. « Continuer d’apprendre, quelles que soient les circonstances, est fondamental pour reprendre confiance en soi et pour sa dignité », défend-il. Il est arrivé en mars à Calais, où il a croisé le même besoin d’agir chez Virginie Tiberghien, orthophoniste. Au printemps dernier, l’urgence s’est imposée avec l’arrivée dans le camp de centaines de familles et de leurs enfants. L’école devait être déplacée et agrandie. Il fallait faire vite. « Il a suffi de quelques rencontres entre Zimako, des militants solidaires de la paix, de l’accès à l’éducation pour tous – pour les enfants en priorité –, pour qu’une école laïque, ouverte à tous, voit le jour. Et pourtant, ça n’est pas aux associations d’assurer la scolarité des enfants », explique, émue, la jeune femme.

Tandis que se déroule la cérémonie, les petits écoliers ont pris place dans leur classe. Ils sont une dizaine installés autour d’une grande table ovale, emmitouflés dans leurs anoraks et leurs écharpes de laine. Le plus jeune a trois ans, la plus âgée n’a pas dix ans. Une fillette trace, d’un trait soigné de feutre bleu, les lettres arabes de son prénom à côté d’une fleur comme elle n’en a sans doute pas vu depuis longtemps. L’enseignante bénévole, en français puis en anglais, demande leur attention aux enfants. Les têtes se tournent vers elle ; enthousiastes, les petits écoliers répètent la lettre « o », celle qu’il faut apprendre à reconnaître et écrire.

« La nuit qui a suivi ma première venue dans le camp, j’ai fait des cauchemars et je me suis dis que je serai incapable d’y retourner », raconte Nathalie. C’était en avril 2015, au moment de l’ouverture de l’école. Depuis, deux jours et demi par semaine, cette jeune retraitée fait profiter les enfants de ses vingt années d’expérience d’enseignement en maternelle. « Le barrage de la langue, nous le dépassons en communiquant par signes, grâce au dessin aussi, et parfois avec l’aide des parents qui jouent les interprètes. Évidemment, ici, nous ne pouvons pas être dans une logique de progression classique. Les enfants ne font que passer », raconte-t-elle. Alors, les professeurs s’attachent à l’essentiel. Apprendre à se repérer dans l’espace, dans le temps. « Nous faisons aussi beaucoup de calcul, de numération. Cet apprentissage est fondamental pour leur future scolarité. Et puis, les mathématiques sont universelles… » se réjouit-elle.

Pas de sonnerie pour marquer la fin de l’école mais, en ce jour exceptionnel, la musique très rythmée de la fanfare de l’association Clowns sans frontières. La parade s’ébranle à travers le bidonville, sous des regards d’abord étonnés, puis des sourires face aux facéties des clowns. Lydie est heureuse. Depuis le mois de juillet, cette Calaisienne joue les blanchisseuses pour les migrants du camp. « Je n’en pouvais plus de ne rien faire pour eux, même si c’est difficile car mes enfants ne me comprennent pas. Je peux de nouveau me regarder dans une glace », confie-t-elle timidement.

 
À Calais, Les « anti-migrants » ne sont pas légion.
Ils espéraient réunir 1 000 personnes, samedi, à l’appel du mouvement anti-migrants Pegida. Ils n’étaient qu’une petite centaine vociférant leur idéologie haineuse. Vingt ont été interpellés. Parmi eux, l’ancien patron de la Légion étrangère, le général Piquemal, 75 ans, qui avait appelé « tous les patriotes et associations patriotiques à se joindre » au rassemblement. Il passe, aujourd’hui, en comparution immédiate avec quatre autres manifestants, accusés de port illégal d’arme. Autre présence remarquée dans le troupeau néofasciste : Gaël Rougemont, le prétendu « Calaisien excédé » qui avait menacé d’un fusil le cortège de plusieurs milliers de personnes rassemblées, samedi 23 janvier, en soutien aux réfugiés.

 

Dans les dunes de Calais, la solidarité fait (l’)école !
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7 février 2016 7 07 /02 /février /2016 21:37
Photo : AFP - Jean Friant, ouvrier chez Renault à Boulogne-Billancourt et rédacteur pour Avant-Garde était dans la manifestation et témoigne de la "bestialité policière" et de l'émotion lors de l'hommage aux victimes.

Photo : AFP - Jean Friant, ouvrier chez Renault à Boulogne-Billancourt et rédacteur pour Avant-Garde était dans la manifestation et témoigne de la "bestialité policière" et de l'émotion lors de l'hommage aux victimes.

À l'occasion du 54ème anniversaire de la répression sauvage du 8 février 1962 lors de la manifestation contre l’OAS et la guerre d’Algérie, le PCF et la CGT rendront un hommage aux neuf victimes au métro Charonne, lundi 8 février. Jean Friant, ouvrier chez Renault à Boulogne-Billancourt et rédacteur pour Avant-Garde était dans la manifestation et témoigne de la "bestialité policière" et de l'émotion lors de l'hommage aux victimes.

À l'époque je travaillais chez Renault à Billancourt et j'étais secrétaire du cercle des Jeunesses comunistes de l'usine. Avec mon camarade Bernard B., nous avions rendez-vous à 20 heures au siège d'Avant-Garde dans le 15ème arrondissement, notre journal, pour y monter la garde de nuit. C'était prévu depuis une dizaine de jours.

Le 8 février 1962 de grandes manifestations se déroulaient contre les attentats de l'OAS à Paris. Nous rejoignons le rendez-vous avec les travailleurs de Renault au Pont-Marie, et nous remontons en cortège jusqu'à la place de l'Hôtel de ville. Soudain arrive, toutes sirènes hurlantes, un "chapelet" de cars de flics. Le temps que ceux-ci descendent et commence à charger, nous nous dispersons dans les rues étroites de ce quartier du centre de Paris. Nous prenons le métro jusqu'à la station Bir-Hakeim puis la rue Humblot (15ème) où se trouve le siège de notre journal. Soudain, une immence déflagration, des vitres tombent... Nous nous précipitons à la porte de notre journal, nous tambourinons, nous sonnons mais rien ! Du bruit à l'intérieur... Et, un quart d'heure plus tard, la porte s'entrouve : nous venons pour la garde !

Situation un peu surréaliste après cet attentat

Sont présents dans les locaux, les dirigeants et la rédaction du journal et des responsables des jeunesses communistes.Très vite, les nouvelles tombent : au métro Charonne des morts, des blessés. La bestialité policière !….

Les camarades préparent l'Appel national pour la mobilisation et la grève générale pour le lendemain, le 9 février ! Dans les locaux c'est le branle-bas de combat. Nous passons toute la nuit à appeler toutes les fédérations de France des JC pour dicter le contenu de l'appel à diffuser pour le lendemain.

Le 9 février au matin, Bernard et moi retournons directement à l'usine. Meeting monstre dans le grand hall de l'Île Seguin: 10 000, 15000 travailleurs ?  Emotion et gravité ! Un million de personnes aux obsèques de nos 9 camades assassinés le 13 Février.

Un mois plus tard 19 mars 1962 :  cessez-le-feu en Algérie.  ENFIN !

Métro Charonne, le 8 février 1962 : "Je me souviens..." !
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6 février 2016 6 06 /02 /février /2016 23:51
Wolinski

Wolinski

Jean Ortiz - Jeudi, 4 Février, 2016

 

Un petit monsieur hargneux voudrait nous interdire de comprendre. Il faudrait regarder béatement les « bâtisseurs de ruines » et même les applaudir, renoncer à penser. Ou plus encore : mettre la pensée au service du fric. Remercier les apostats [Personne qui abandonne une doctrine, une opinion, un parti.Dictionnaire Larousse Ndlr] (mais ont-ils été un jour « de gauche » ?) de propager, de semer l’injustice, la guerre de tous contre tous, l’impitoyable compétition sociale, la haine, la peur de l’autre. Ne sont-elles pas de surcroît inévitables et le prix à payer pour « l’ordre » et la « sécurité » ? D’ailleurs, peut-il y avoir des « gagneurs » sans « perdants », aurait dit un jour d’orage Monsieur de Lapalisse. La « paliza », en espagnol, c’est la « raclée ». Que de raclées qui se perdent sur de vrais et faux culs!

Gagner, s’enrichir, cela se mérite bon dieu, c’est inscrit dans les gènes. Sí señor ! « Il faut de tout pour faire un monde », ma bonne dame, ne nous en déplaise. N’est pas « gagneur » le tricard qui veut. Il y faut bannir scrupules, philanthropie, altruisme, honnêteté, solidarité. Alors, pour notre bien, acceptons l’ordre naturel des choses. Répétons ensemble : « Je mets mon espoir dans le capital, je suis sûr de ses bienfaits, aits, aits...». Ne troublons rien, frères et camarades. Renonçons à notre histoire, à nos luttes, à nos utopies, à savoir ce que nous voulons, à nos saintes et non-saintes colères, à dé-chemiser les très zélés. Laissons sonner le glas. Laissons faire les « experts », les démolisseurs, les charognards, les faussaires, les usurpateurs, la « gauche libérale » (avec cette gauche, pas besoin de droite !).

Dans ce pays est en marche forcée une vaste opération-restauration, aux relents pétainistes, de colonisation des individus « de l’intérieur », d’anéantissement de l’intelligence, du don de soi, de la fraternité, une sorte « d’épuration sociale ». Au nom de « l’ordre ». A vos ordres CAC 40 ! A vos ordres président Marché ! « Méfiez-vous de celui qui veut rétablir l’ordre », mettait déjà en garde Diderot. Méfiez-vous de ceux qui voudraient séparer la République (qu’ils découvrent soudain) de la justice sociale. Il n’y a de véritable humanité que dans et par la justice sociale. Ce type de « républicains » est à la République (vide de contenu) ce que sont les mouches à m.  à la nourriture, comme l’on dit chez moi à Labastide. Alors, appelons-les des imposteurs . Nommons-les comme ils le méritent ! « Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde » (A. Camus).

Ces minuscules moulins à malheur se prennent pour des géants. N’est pas Don Quichotte le premier venu. Ce fou si lucide, si sage et déraisonnable, révolutionnait le monde.

Au milieu des ruines d’aujourd’hui, soyons donquichottesques ; il n’y a que l’idéal, la folie, la mémoire, l’engagement, qui puissent nous sauver.

Puisons notre force dans nos valeurs humanistes, dans l’internationalisme, dans nos combats d’hier, dans les nouvelles résistances d’aujourd’hui, même si elles ne sont pas ce que nous voudrions. « Céder un peu, serait capituler beaucoup », (souvenir de 1968). Sous les décombres, il reste toujours quelques braises.

Alors, battus : peut-être ; vaincus : jamais ! Tout paraît noir, désespérément noir. Est-ce une raison suffisante pour désespérer, renoncer au bonheur ?

Le noir chez le Peintre Soulages n’est autre que la lumière, « la lumière qui se réfléchit (qui réfléchit) dans le noir »

 

Ne renonçons pas au bonheur !
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5 février 2016 5 05 /02 /février /2016 23:47
DPDA. Sarkozy-Lenglet : quand un duo d’incompétents parle des paysans !
Gérard Le Puill -Vendredi, 5 Février, 2016 -Humanite.fr

 

Le billet de Gérard Le Puill.

La manière dont l’ancien président de la République et le journaliste, gardien du dogme libéral sur France 2, ont parlé de l’agriculture en fin d’émission nous  a  montré que ni l’un ni l’autre  ne comprenait les causes réelles des difficultés  des producteurs de nourriture victimes  d’une baisse sensible  des prix dès que l’offre mondiale dépasse la demande.

Elle était bien ennuyeuse  la prestation de Nicolas Sarkozy  jeudi soir sur France 2 dans l’émission « Des paroles et des actes ». Il a même fallu attendre les questions de Karl  Ghazi, secrétaire de la fédération CGT du commerce,  pour que l’échange s’anime un  peu et mette en difficulté l’ancien président de la République. En dépit de la crise agricole, il n’y avait pas de paysan dans le panel des Français choisis par France 2 pour poser des questions au président du principal parti de droite. Cette tâche revint donc au journaliste économique de la chaine, François Lenglet,  en fin d’émission. Quiconque connaît un peu les causes réelles des difficultés actuelles du monde  paysan  a pu alors remarquer que le questionneur et le questionné étaient  incompétents sur les dossiers agricoles.

Sarkozy mit sur le dos de Hollande  toutes les difficultés d’une profession mal en point. Mais ces difficultés sont  surtout imputables aux décisions prises à Bruxelles depuis de nombreuses années à commencer par l’abandon des quotas laitiers que la France a acceptées sous la présidence de  Sarkozy. Il avança l’idée que la baisse massive des charges sur plusieurs années  était l’unique  solution pour donner de la « compétitivité » aux paysans français dans un monde de concurrence. Mais sommes nous confronté à un problème de compétitivité à armes égales quand le prix du kilo de carcasse de porc payé 1,40€ aux éleveurs allemands  est à 1,10€ en France ? N’est-ce pas plutôt une conséquence de la Loi de modernisation économique voulue par Sarkozy dès 2007,  votée par les parlementaires de droite en 2008 et conçue à partir des recommandations du  rapport Attali-Macron (déjà)  pour  donner les pleins pouvoirs aux distributeurs sous prétexte de « libérer l’économie » ? Depuis,  par exemple, les distributeurs exigent de leurs fournisseurs qu’ils  leur cèdent, sous forme de baisse de prix,  50% de la somme que les employeurs de  main d’œuvre de l’industrie agro-alimentaire  perçoivent au titre du CICE lors des discussions annuelles pour être référencé dans ls rayons.

En centrant  leur faux débat de duettistes sur la  recherche de plus de compétitivité via une baisse du coût de travail et du moins disant environnemental, Sarkozy  et Lenglet  révélaient  une ignorance crasse de certaines spécificités de la production agricole.

Ainsi,  quand l’offre de produits disponibles dépasse  la demande solvable sur un marché mondialisé, les prix des denrées périssables baissent dans des proportions qui ne couvrent plus les coûts de production, ce qui n’est pas le cas quand on produit des voitures ou  de l’électroménager que l’on peut stocker, quitte à réduire la production. Rien de tel quand on a semé des  céréales et mis en production des vaches laitières, des vaches allaitantes  ou des truies gestantes. On n’arrête pas le vivant.  Et pas seulement en France et en Europe.  D’ailleurs,  la FAO indique que les prix moyens des produits agricoles ont baissé de 16% en un an et de 35% depuis 2011. Mais ils pourraient repartir à la hausse si le phénomène climatique El Nino  venait perturber les récoltes en 2016.
Ces derniers jours, nos boites  aux lettres  étaient chargées de journaux publicitaires édités par les enseignes de la grande distribution.  En Ile de France,  Carrefour annonçait, du 2 au 8 février,  des remises immédiates de 30 à 40% sur des   quantités de produits alimentaires. Moins 40%  sur des desserts aux pommes, sur un vin des côtes du Rhône,  sur une carbonara, sur un steak de soja et de blé pour concurrencer la viande rouge. Sur cette dernière, Carrefour n’avait pas  osé afficher une baisse en pourcentage. Mais la viande  à fondue  affichant l’origine France était à  8,40€  le kilo, la pièce à griller étant à peine plus chère à 8,90€. On pouvait aussi avoir de l’épaule d’agneau    avec os  à 7,90€ le kilo mais celle là ne pouvait venir que de trois pays : Espagne, Irlande ou Royaume Uni.
Le jambon supérieur de la marque distributeur  était vendu 8,16€ le kilo avec un rabais de 30% ; pareil pour  la rosette, le jambon d’Aoste  ou la choucroute à réchauffer. Il en allait de même pour différents fromages au lait de vache et de chèvre, sans oublier les desserts lactés. Le poulet fermier de Loué était à seulement 4,99€ le kilo. Mais, comme pour la  viande rouge, mieux valait  éviter d’afficher le  rabais consenti  de peur que des éleveurs en colère viennent sortir le produit du linéaire.

On observera ici que ces promotions  ne durent que 7 jours  et les ménages étaient invités à profiter de l’aubaine quitte à stocker de la viande dans le congélateur.  Pendant ce temps,  des paysans rencontrés par des journalistes de l’AFP  sur des barrages racontaient  leurs difficultés en ces termes : « Aujourd’hui  je vends mon lait 270€ les 1.000 litres et mon coût de production est  340. Ce n’est pas tenable » disait l’un. « J’ai appris en août dernier que j’avais droit au RSA  sous forme de 100€ de complément  parce que je gagne moins de 500€ par mois » disait un éleveur de bovin à viande installé dans l’Ain depuis  2012. « Le problème c’est le partage de la richesse. Les intermédiaires et la grande distribution gardent tout. Tout est pris sur le producteurs »,  disait un troisième  depuis la Dordogne. « Toutes les productions sont touchées. Nous sommes arrivés à un stade où, dans quelques mois, il n’y aura plus d’éleveurs en France », affirmait une éleveuse de bovins à viande en Aveyron.
A propos de Carrefour, la proposition de loi des députés du Front de gauche rappelait hier que son résultat  net s’était  élevé à 1,2 milliard d’euros en 2014 et que les résultats cumulés d’Auchan et de Casino  étaient du même niveau  au regard de leur chiffre  d’affaires.

Cette question là non plus, ne fut pas abordée par Nicolas Sarkozy et François Lenglet  jeudi soir.     

DPDA. Sarkozy-Lenglet : quand un duo d’incompétents parle des paysans !
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4 février 2016 4 04 /02 /février /2016 22:24
Photo Patrick Nussbaum

Photo Patrick Nussbaum

Gérard le Puill - Jeudi, 4 Février, 2016 - Humanite.fr

 

Alors que les prix trop bas des céréales, de la viande et du lait ne permettent plus aux agriculteurs de vivre de leur métier, André Chassaigne et les députés du groupe Front de gauche proposent au Parlement d’adopter un projet de loi visant à mettre fin au pillage du travail des paysans au profit de l’aval.

 

Il faut légiférer pour sauver les paysans et maintenir la production agricole !

En décembre 2013 la tonne de blé français rendue au port de Rouen pour être exportée hors de l’Union européenne valait environ 270€. Le 2 février 2016, au même endroit, la cotation était tombée à 146€ la tonne, avec une perte de 6€ sur la semaine précédente. Il en est ainsi parce que l’offre mondiale de blé est un peu plus élevée que la demande. Dès lors, les spéculateurs font baisser les cours sur le marché à terme, ce qui se traduit aussi par une baisse des prix de vente au jour le jour.

 

En 2013, le prix moyen du lait payé aux producteurs avait été de 431€ les 1.0000 litres. Mais il avait baissé dès la fin de l’été pour ne plus valoir que 375€ en octobre. En ce début d’année 2016, les producteurs de lait perçoivent environ 300€ pour 1.000 litres de lait ; parfois un peu plus, parfois un peu moins selon la valorisation du lait par l’industrie de la transformation. Entre temps, l’Europe à mis fin aux quotas laitiers. Certains pays comme l’Allemagne, l’Irlande, les Pays Bas et la Pologne ont augmenté leur production. En Europe, elle dépasse désormais de quelques points la demande solvable en produits laitiers. Les laiteries, elles mêmes sous la pression des grandes surfaces en quête de rabais permanents avec menace de déréférencement, ont baissé autoritairement le prix du lait. Les producteurs ont alors le choix entre vendre moins cher ou jeter le lait car il faut bien traire les vaches deux fois par jour quand elles sont en production.

 

En 2013, le prix moyen du kilo de carcasse de porc charcutier vendu sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor était de 1,37€. En juin 2015, les cours étaient 20 centimes plus bas en raison de l’augmentation de la production en Allemagne et en Espagne tandis que le marché russe était fermé à la viande porcine européenne dès le mois d’août 2014. L’été dernier, les éleveurs demandaient un prix minimum de 1,40€ pour ne pas travailler à perte. Cela supposait que les grandes surfaces et les salaisonniers s’approvisionnent prioritairement en porcs français. Ce que refusèrent les deux plus gros abatteurs que sont le groupe privé Bigard et le groupe « coopératif » COOPERL. Sur le marché au cadran du premier février 2016 à Plévin, la cotation du porc charcutier était de 1,10€ le kilo et à ce prix les éleveurs bretons perdent en moyenne 600€ par semaine.

Il faut avoir ces chiffres en tête pour comprendre le drame que vivent aujourd’hui les paysans qu’ils produisent des céréales , du lait , de la viande porcine ou de la viande bovine, elle aussi impactée par la chute des cours que permet une offre très légèrement supérieur e à la demande .

 

Voilà pourquoi André Chassaigne et les députés du groupe Front de Gauche ont présenté à la presse ce jeudi une proposition de loi qui demande que « les organisations interprofessionnelles reconnues organisent chaque année, pour chaque production agricole, une conférence sur les prix rassemblant producteurs, fournisseurs et distributeurs » en précisant que « l’ensemble des syndicats agricoles est convié à y participer». Le texte propose que « cette conférence donne lieu à une négociation interprofessionnelle sur les prix , destinée à fixer un niveau plancher de prix d’achat aux producteurs pour chaque production agricole, en tenant compte notamment de l’évolution des coûts de production et des revenus agricoles sur chaque bassin de production ».

 

En cas de crise comme celle qui dure depuis des mois en raison d’une offre supérieure à la demande et qui permet au secteur de l’aval de ruiner les paysans , la proposition de loi des députés du Front de gauche propose « l’application d’un coefficient multiplicateur sur l’ensemble des produits alimentaires entre le prix d’achat et le prix de vente en périodes de crises conjoncturelles et en prévision de celles-ci , permettant de limiter strictement le taux de marge des distributeurs ».

Ce coefficient multiplicateur est pertinent en cas de chute des cours à la production. Ces chutes sont souvent induites par une forte récolte notamment dans le secteur des fruits et légumes. Pour peu qu’un magasin de grande distribution soit tenu demain d’appliquer un coefficient multiplicateur sur un kilo de pommes de 150% par rapport au prix payés au producteur, ce prix aura aussi pris en compte le conditionnement et l’expédition aux frais de la coopérative. Le calcul suivant peut alors être fait : si le prix payé au producteur est de 40 centimes, le prix de la pomme en magasin ne sera que de 1€, soit une hausse de 150% . Si le producteur perçoit 60 centimes, le prix en magasin sera de 1,50€ et à ce prix là chacun doit pouvoir gagner sa vie alors que ce n’est plus le cas pour le producteur à 40 centimes. 

 

Enfin le texte de loi reprend aussi « une autre mesure très attendue par les agriculteurs et les consommateurs (qui) vise à rendre obligatoire l’indication du pays d’origine pour l’ensemble des produits agricoles à l’état brut ou transformé ». 

On peut penser que des voix vont s’élever au Parlement dans la cohorte des libéraux de tout poil pour affirmer que ces propositions ne sont pas compatibles avec le fonctionnement de l’Union européenne. Celle-ci promeut la concurrence de tous contre tous au sein de l’Union et ouvre parallèlement des négociations libre échange avec les Etats Unis et le Mercosur après le Canada et certains pays asiatiques. Mais c’est cette politique de libre échanges tous azimuts sur fond de dumping social et environnemental qui ruine l’agriculture française et européenne aujourd’hui. De surcroît, elle abouti à mettre en cause notre souveraineté alimentaire pour les années à venir.

 

Il est possible que Nicolas Sarkozy saisisse l’occasion de son passage pour la promotion de son livre ce soir sur France 2 pour prendre la défense du monde paysan.

 

Y aura-t-il un journaliste pour lui rappeler sa lourde responsabilité dans ce domaine comme d’ailleurs celle des parlementaires de droite qui ont voté en 2008 la Loi de modernisation économique (LME) qui a donné les pleins pouvoirs aux grandes enseignes pour piller le travail des paysans ?

 

Y aura-t-il quelqu’un sur le plateau de France 2 pour lui rappeler que le rapport ultra libéral qui a inspiré cette loi résulte d’une commande de Sarkozy lui-même à Jacques Attali et que le rédacteur final ce texte était un jeune banquier inconnu du grand public à l’époque, un certain Emmanuel Macron ?

Il faut légiférer pour sauver les paysans et maintenir la production agricole !
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28 janvier 2016 4 28 /01 /janvier /2016 23:15

Rassemblement Samedi 30 janvier 2016 à 15h devant la Préfecture du Puy-de-Dôme.
A l’appel de :
LDH (Ligue des Droits de l’Homme), SAF (Syndicat des Avocats de France),
Syndicat de la Magistrature, Union Syndicale SOLIDAIRES Auvergne, UNEF Auvergne, CGT 63, FSU 63, AFPS (association France Palestine Solidarité), ATTAC 63, Chom’actif, Cimade 63, RESF 63, Planning familial 63, PCF 63.

Non à la prolongation de l’état d’urgence ! Non à la déchéance de nationalité ! Non à la réforme constitutionnelle liberticide !

Ceux qui, au nom de Daech, ont fait subir à Paris et à Saint-Denis un moment d’inhumanité absolue ne nous feront pas céder. Rien ne peut justifier ces assassinats, ici ou ailleurs. Chacune des victimes vit en nous parce que nous appartenons à la même humanité.

Nous nous devons de réfléchir aux réponses que notre société doit apporter à ces actes.

C’est la démocratie qui est mise à mal quand le Parlement est appelé à délibérer d’un jour à l’autre, sous la pression de l’émotion et des assauts de démagogie de responsables politiques qui cultivent la peur.

« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’un ni l’autre, et finit par perdre les deux » Benjamin Franklin.

Après la prorogation de l’état d’urgence et l’extension des pouvoirs de police, la surenchère semble être le crédo du gouvernement : réforme constitutionnelle, nouvelle prolongation de l’état d’urgence, déchéance de nationalité sont autant de mesures inacceptables.

Rien ne doit nous faire sortir de l’état de droit et nous priver de nos libertés. L’état d’urgence ne peut devenir un état permanent et les conditions de sa mise en œuvre ne sauraient entraver la démocratie sociale, l’exercice de la citoyenneté et le débat public.

 

Depuis 1986, les lois accordant plus de pouvoirs aux forces de l’ordre, organisant une justice d’exception et restreignant nos libertés au prétexte de lutter contre le terrorisme, s’empilent.. Avant de modifier la loi et de conférer à l’État des pouvoirs accrus, il faut que celui-ci s’interroge sur ce qui n’a pas permis d’éviter une telle abomination.

La réponse des autorités se veut martiale, elle n’est pas pour autant une assurance de sécurité et ne garantit en rien le respect de nos libertés.

 

Vouloir priver de leur nationalité jusqu’aux personnes nées françaises, c’est délivrer une nouvelle fois le message d’une France divisée. Le silence du président de la République, lors de la réunion du Parlement, sur l’indispensable engagement de l’État en faveur de l’égalité des droits, de la justice sociale, sur le développement des services publics, contre toutes les discriminations et contre toutes les manifestations de racisme, accroît dramatiquement le sentiment d’exclusion que vit toute une partie de notre société. Il donne ainsi un peu plus corps à la stigmatisation croissante qui s’exerce, mettant en péril notre capacité de vivre ensemble.

Nous voulons que ces dramatiques événements soient, au contraire, l’occasion de construire un autre chemin que celui qui nous est proposé. Un chemin qui refuse de désigner des boucs émissaires et qui refuse que la France soit en guerre contre elle-même. Un chemin qui donne à la paix et à l’égalité des droits toute leur place et qui s’engage en faveur d’une France solidaire, ouverte à l’autre, accueillante, libre et fraternelle.

Les propos abjects et violents pullulent sur les réseaux sociaux, or, des lois contre le racisme, la xénophobie, l’appel à la haine existent, le devoir de chaque citoyen est de les faire appliquer. Nous appelons les femmes et les hommes de ce pays à rester solidaires et à lutter contre toute forme de racisme. Nous appelons aussi à la défense des libertés car nous ferons prévaloir en toutes circonstances notre liberté d’information, d’expression, de manifestation et de réunion.

C’est dans ce climat d’atteinte aux libertés fondamentale que les goodyear, militants syndicaux ou salariés en lutte sont condamnés comme de vulgaires criminels à la prison ferme. Leur délit : avoir lutté contre la violence patronale. A air France et dans de nombreuses entreprises, la répression et la criminalisation du mouvement syndical se développent de plus en plus avec l’aval du gouvernement.

L’état d’urgence est utilisé pour museler les mobilisations citoyennes, comme cela a malheureusement été le cas lors de la COP 21 : une trentaine de militants écologistes ont été assignés à résidence administrative, des centaines ont été mis en garde à vue. On ne peut être qu’effarés par l’utilisation liberticide de cette loi d’exception que pourraient faire certains partis susceptibles d’arriver au pouvoir.

Cette situation particulièrement difficile que nous traversons ne doit pas nous faire oublier les combats que nous devons continuer à mener de façon unitaire : lutte contre la casse du code du travail, pour la défense de l’environnement, pour la solidarité, pour l’accueil des migrant-e-s et réfugié-e-s, pour l’égalité, pour la justice sociale et la démocratie, pour la liberté d’expression et de manifestation.

L’Union européenne et nos gouvernements ne suspendent pas leurs plans d’austérité, ne suspendons pas nos mobilisations !

 

Nous devons faire vivre la liberté de revendiquer et de manifester et répondre présents à toutes les mobilisations en cours et à venir.

Il n’y a pas de paix sans justice

 

Il n’y a pas de justice sans justice sociale

 

Il n’y a pas de justice sociale sous état d’urgence

 

 

 

CONTRE LES MESURES LIBERTICIDES,

Rassemblons-nous toutes et tous devant la préfecture samedi 30 janvier 2016 à 15H

Non à la prolongation de l’état d’urgence ! Non à la déchéance de nationalité ! Non à la réforme constitutionnelle liberticide !
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27 janvier 2016 3 27 /01 /janvier /2016 11:08
Salaires : les fonctionnaires auvergnats dans la rue !

De 120 000 à 150 000 fonctionnaires ont manifesté hier à Paris, de 1000 à 2000 à Clermont-Ferrand, et dans les grandes villes du pays pour l’augmentation de leurs salaires bloqués depuis 2010, l’arrêt de la suppression des postes et l’augmentation des effectifs. Soit la plus grande mobilisation dans ce secteur depuis l'élection de François Hollande.

Salaires : les fonctionnaires auvergnats dans la rue !

Pour le millier de fonctionnaires qui ont manifesté dans les rues de Clermont-Ferrand la défense des salaires et du service public était le mot d’ordre général.

Pour le secrétaire de l'Union Départementale FO du Puy-de-Dôme Frédéric Bochard "ça ne peut plus durer, ça fait des années, Sarko puis Hollande, que les fonctionnaires se ramassent des coups sur la figure. Il y a urgence pour les services publics, pour les salaires, il y a urgence pour les droits des travailleurs";

Dans cette mobilisation, il y avait aussi des revendications bien spécifiques comme celles des enseignants venus dire non à la réforme du collège. Cela fait maintenant prés de 8 mois que les enseignants sont mobilisés sur cette question. Pour les responsables syndicaux, le mouvement est loin de s'essouffler ... au contraire, ils estiment que la colère s'étend. Les annonces de la Ministre de l'Education sur le maintien de certaines classes bilingues et le renforcement de l'allemand ne les ont pas convaincus.

Les enseignants demandent aussi des moyens pour exercer dans de bonnes conditions et des effectifs plus réduits dans les classes, pour un meilleur suivi des élèves.

"Il y a un fort mécontentement" explique Patrick Lebrun, secrétaire académique SNES FSU "il y a une coupure entre le Ministère de l'Education Nationale et les personnels qui sont sur le terrain".

Salaires : les fonctionnaires auvergnats dans la rue !
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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 21:49
Les 61 « principes essentiels » du droit du travail énoncés dans le rapport Badinter, qui incluent notamment le CDI, la durée légale du travail et le Smic, constitueront le « préambule » du futur Code du travail, a annoncé lundi le Premier ministre Manuel Valls.

Les 61 « principes essentiels » du droit du travail énoncés dans le rapport Badinter, qui incluent notamment le CDI, la durée légale du travail et le Smic, constitueront le « préambule » du futur Code du travail, a annoncé lundi le Premier ministre Manuel Valls.

l'Humanité.fr avec AFP - Lundi, 25 Janvier, 2016

 

L'ancien garde des Sceaux Robert Badinter énumère 61 « principes essentiels » devant régir le futur Code du travail, parmi lesquels la durée légale du travail, le CDI et le salaire minimum, dans un rapport qu'il a remis ce lundi à Manuel Valls.

« Ces principes formeront le chapitre introductif, le préambule, du Code du travail », a déclaré le premier ministre, lors de la remise du rapport de l'ancien garde des Sceaux. Dans le cadre du projet de loi de la ministre du Travail Myriam El Khomri, le gouvernement travaillera avec le Parlement « pour préserver au maximum la cohérence et l'équilibre trouvés » au sein de la commission Badinter.

Pas question de déréguler à tout-va le temps de travail: « la durée normale du travail est fixée par la loi », préconise le document, obtenu par l'AFP, qui servira de base à la future réforme du droit du travail. Et la commission présidée par Robert Badinter stipule qu'au delà de cette « durée normale » légale, « tout salarié a droit à une compensation », sans en préciser la nature. Mais la loi, aussi, pourra toujours « déterminer les conditions dans lesquelles les conventions et accords collectifs peuvent retenir une durée différente ».

La place du CDI est réaffirmée : « Le contrat de travail est à durée indéterminée. Il ne peut être conclu pour une durée déterminée que dans les cas prévus par la loi ». Le comité retient aussi le principe du « salaire minimum » qui « est fixé par la loi ». « Tout salarié a droit à une rémunération lui assurant des conditions de vie dignes », souligne-t-il.

Parmi les droits fondamentaux et principes retenus, figurent aussi l'égalité professionnelle entre hommes et femmes, le droit de grève, l'interdiction de discrimination ou de harcèlement, ou encore celle d'employer un mineur de moins de 16 ans, « sauf exceptions prévues par la loi ».

Enfin, le comité souligne que « tout projet de réforme de la législation du travail envisagé par le gouvernement (...) fait l'objet d'une concertation préalable avec les partenaires sociaux en vue de l'ouverture éventuelle d'une négociation ». « Des négociations qui doivent être loyales », précise-t-il.

« À l'heure des transformations profondes qu'engendrent dans la société contemporaine la révolution numérique et l'irrésistible mondialisation des échanges, il s'agit pour le législateur français d'encadrer, sans le contraindre, le droit du travail en le fondant sur des principes indiscutables », a prévenu en préambule Robert Badinter. Le gouvernement entend réformer le droit du travail pour le rendre plus « lisible » et favoriser l'emploi. La ministre du Travail Myriam El Khomri doit présenter sa réforme le 9 mars.

 

 

Rapport Badinter : 61 « principes » qui constitueront « le préambule » du futur Code du travail !
Rapport Badinter : 61 « principes » qui constitueront « le préambule » du futur Code du travail !
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24 janvier 2016 7 24 /01 /janvier /2016 21:28
FABRICE COFFRINI / AFP

FABRICE COFFRINI / AFP

Par Patrick Apel-Muller -Lundi, 25 Janvier, 2016 - L'Humanité
 
 

« Davos applaudit donc aux moulinets de son capitaine Fracasse, dans lequel se reconnaît si bien cet aréopage d’oligarques. »

Pavane au-dessus d’un volcan !

La ménagerie de la finance mondiale a célébré le nouveau venu. Tout ce que la planète compte de ­prédateurs industriels et de spéculateurs voraces s’entiche de ce banquier-ministre qui veut détruire la gauche en lui inoculant des doses massives de libéralisme. ­

Emmanuel Macron rayonne dans cet environnement choisi, cette enclave enneigée de Davos, isolée du monde par des légions d’agents de sécurité.

Aucun risque d’y rencontrer un syndicaliste de Goodyear susceptible de lui dire son fait. Ici, le facteur humain n’est qu’une variable d’ajustement dans la quête du Graal, l’argent. Et notre ministre se vit là en Petit Prince, demandant à tous : « Dessinez-moi un patron. » Alors, rien ne le retient de démolir les 35 heures et de renouer avec le vieux mot d’ordre du capital, l’exploitation à durée illimitée.

Pour ce faire, il préfère l’anglais. C’est chic et son escouade de communicants lui a conseillé d’éviter d’être entendu par tous les salariés français. Un discours en anglais, ça ne se retransmet guère sur des antennes françaises. À peu de frais, le voilà sacré roi de la transgression. Il ne risque rien : il n’a que résumé l’addition des mesures que le président de la République a énoncées.

Davos applaudit donc aux moulinets de son capitaine Fracasse, dans lequel se reconnaît si bien cet aréopage d’oligarques.

Quelques esprits chagrins s’y inquiètent cependant à voix basse des risques d’un nouvel effondrement du système financier. Les échafaudages sur lesquels il repose sont trop virtuels, trop spéculatifs, trop gourmands de l’économie réelle.

À la fin de la semaine dernière, la Banque centrale européenne a fait le constat de l’échec de ses politiques pour combattre la déflation et annoncé un changement de ses choix monétaires pour mars.

Dans la station suisse, les participants n’en ont cure et savent que ce ne sont pas eux qui y perdront des plumes.

Au diable les oiseaux de mauvais augure, quand on peut admirer un paon faire la roue !

Pavane au-dessus d’un volcan !
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19 janvier 2016 2 19 /01 /janvier /2016 21:42
Photo : Patrick Nussbaum

Photo : Patrick Nussbaum

Propos recueillis par Clotilde Mathieu - Mardi, 19 Janvier, 2016 - L'Humanité

 

 

Gérard Mordillat, romancier et cinéaste : « Aucun d’entre eux ne peut se revendiquer « de gauche » ; une gauche et ses valeurs qu’ils vilipendent, qu’ils déshonorent, qu’ils insultent par le verbe et par les faits. »

 

Goodyear : Le soutien de Gérard Mordillat !

«Danielle Simonnet crie : « Salauds ! » à l’adresse de ceux qui ont condamné les syndicalistes de Goodyear à vingt-quatre mois de prison, dont neuf ferme.

Quand l’ignominie atteint un tel degré, quand il ne reste que ruines et décombres de justice, reste l’injure, et Danielle Simonnet frappe juste au cœur de la cible…

Salauds ! Cependant, comme l’enseigne la sagesse des nations, « à toute chose malheur est bon », la condamnation des syndicalistes de Goodyear règle d’une certaine manière la question de la primaire à gauche : messieurs Hollande, Valls et tous les membres du gouvernement – je dis bien tous ! – sont définitivement disqualifiés pour y participer.

Aucun d’entre eux ne peut se revendiquer « de gauche » ; une gauche et ses valeurs qu’ils vilipendent, qu’ils déshonorent, qu’ils insultent par le verbe et par les faits.

Si le cœur leur en dit, ils peuvent toujours se mêler à la primaire de droite, où ils retrouveront leurs amis, leurs complices et pourront célébrer en chœur l’entreprise, le Medef, la déchéance nationale, les racines chrétiennes de la France, la terre qui ne ment pas, l’État fort à la sauce mussolinienne, la persécution des syndicalistes, des étrangers et de tous les opposants à leur vision ultralibérale, voire néofasciste du monde.

Inutile de tourner autour du pot, le gouvernement actuellement au pouvoir, ses soutiens, ses hérauts ne sont pas « de gauche », c’est un gouvernement ultralibéral, défendant les intérêts patronaux, les actionnaires et les spéculateurs. Leurs ennemis ne sont pas « la finance » mais la classe ouvrière et ses représentants, le peuple tout simplement : salariés, chômeurs, précaires, intérimaires, bénéficiaires du RSA, etc., sans distinction d’origine, de statut ou de nationalité. C’est à se demander si monsieur François Le Pen (comme l’appelle le journal italien Il Manifesto) et son Manuel Lavalls ne veulent pas entrer dans le livre Guinness des records comme ayant conduit le gouvernement le plus réactionnaire depuis la fondation de la Ve République ?

Les preuves sont accablantes, inutile d’en dresser la liste, elles sont connues de tous, même si les médias s’emploient à dissimuler les interpellations, les assignations à résidence de militants écologistes, antiracistes, syndicalistes, la persécution des Roms, des sans-papiers, des grévistes, qu’ils soient de Goodyear, d’Air France, de Continental ou d’ailleurs, la ruine des services publics, la destruction annoncée du Code du travail, etc...

 

La coupe est pleine.

De deux choses l’une :

ou les membres du Parti socialiste qui font la même analyse que nous (et il y en a, n’est-ce pas, Gérard Filoche ?

N’est-ce pas, Emmanuel Maurel ?)

et ils ont le courage de quitter ce camion à ordures et refondent un Parti socialiste avec qui toutes les forces authentiquement de gauche pourront s’allier pour gouverner ou ils continuent – au nom de la discipline de parti – à soutenir les pendus du gouvernement et il n’y aura plus qu’à les renvoyer en bloc aux poubelles de l’histoire.

Il est urgent qu’à l’indignation succède l’insurrection, que « le goudron se soulève », selon l’expression de Frédéric Lordon.

La Commune n’est pas morte.

Au plus tard, en 17 (pour le centenaire de la Révolution russe), son cri doit nous réunir : « vive la Sociale ! »

Goodyear : Le soutien de Gérard Mordillat !
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