Suite à l’élection du
candidat PS, les syndicats qui dans l’ensemble se réjouissent de la défaite de Nicolas Sarkozy, attendent du nouveau président un vrai dialogue social, constructif et apaisé. Ils attendent
également des mesures concrètes, en faveur des salariés.
Les organisations des salariés, autant celles qui ont appelé à battre Nicolas Sarkozy (CGT, FSU, Solidaires)
que celles qui se voulaient non partisanes (CFDT, FO), ont mal vécu le quinquennat Sarkozy. La réforme des retraites, la politique d’austérité, le pacte budgétaire européen, les attaques du
candidat Sarkozy contre les syndicats, présentés comme des forces d’inertie hostiles aux réformes, les avaient heurtés.
« Les attentes sont fortes, après des années de dégradation » économique et
« les remises en cause du rôle des organisations syndicales », relève la numéro un de la FSU, Bernadette Groison.
« J’espère que nous aurons un dialogue social normal, c’est-à-dire dans le respect du rôle
des interlocuteurs », affirme à l’AFP le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, en écho aux propos de M. Hollande qui s’était présenté comme un « candidat normal ». « Des
relations normales, cela veut dire qu’on ne soit pas critiqués, traités de corps intermédiaires, stigmatisés », résume-t-il.
La CFDT se réjouit que le président élu ait « annoncé clairement sa volonté de placer le dialogue » avec les syndicats et le patronat « comme une des
priorités dans sa méthode de travail ». La centrale de François Chérèque appelle François Hollande à organiser une rencontre, avant les législatives des 10 et 17 juin. Les sujets sont nombreux: emploi, protection sociale, salaires...
Pour pérenniser le rôle des syndicats, François Hollande a prévu d’inscrire dans la Constitution l’obligation de
concertation avec les partenaires sociaux avant tout texte de loi relevant de leurs domaines.
Les syndicats attendent aussi d’un pouvoir de gauche des mesures immédiates en faveur des
salariés : « Des décisions peuvent être prises sans délai », comme « l’augmentation immédiate du Smic et des minima sociaux, la suspension des plans de licenciements
», souligne éric Beynel, porte-parole de l’Union syndicale solidaires qui entend maintenir « un climat social revendicatif »
face au nouveau pouvoir.
Les syndicats maintiennent aussi la pression sur l’avenir du traité budgétaire européen qu’ils récusent et que
François Hollande veut renégocier.
« Il faut maintenant une réelle rupture avec les politiques menées ces dernières années
et les mesures d’austérité, qui ne sont pas les réponses
pour relancer notamment l’emploi et le pouvoir d’achat« , écrit dans un communiqué la FSU, première fédération syndicale du monde éducatif. Une « rupture » avec la
« politique économique, sociale et éducative […] mortifère et brutale » de Nicolas Sarkozy, notamment en « combattant les inégalités sociales et territoriales », et un
« plan d’urgence » pour la rentrée confirme le Snes-FSU.
L’élection de M. Hollande « ouvre un espoir dans une société fragilisée », a réagi
l’Unsa éducation, deuxième fédération syndicale, en réclamant comme priorités à mettre en œuvre « le respect des personnels, la reprise du dialogue et de la marche vers la justice sociale,
des mesures d’urgence pour la rentrée prochaine et l’engagement pour une refondation de l’École »