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6 décembre 2014 6 06 /12 /décembre /2014 20:30
MACRON et les esclaves !

Devant les micros d’une station de radio, l’économiste Jacques Sapir lançait : « Et si on rétablissait l’esclavage ? »

C’était une boutade. Il réagissait ainsi aux informations qui s’accumulent sur les grandes manœuvres du pouvoir pour soumettre, sans limite, le monde du Travail au monde du Capital…

MACRON et les esclaves !

Ainsi des historiens vous expliquent que, il y a des siècles, le sacrifice de dizaines de milliers d’esclaves a été bien triste, mais on lui doit la splendeur des pyramides d’Égypte… Le nouveau servage, que le Ministre Macron organise, serait lui aussi bien malheureux, mais il serait le prix à payer pour, selon ses propres termes, « libérer l’activité »…

En 1966, Salvador Dali en faisait une scupture (spéciale dédicace à tou(te)s nos ami(e)s "Michelin"

En 1966, Salvador Dali en faisait une scupture (spéciale dédicace à tou(te)s nos ami(e)s "Michelin"

Mais monsieur le Ministre aurait tort de s’arrêter en si bon chemin…

  • Et si, pour « libérer l’activité » de M. Dassault on lui épargnait l’humiliante comédie de sacs de plastique bourrés de billets en provenance de la Suisse, déposés en douce dans son bureau par un commissionnaire. Après tout, il devrait pouvoir disposer de ses avions en toute tranquillité.
  • Et si, pour « libérer l’activité » d’importants personnages de la BNP, on cessait de leur chercher des poux dans la tête en les soupçonnant de « délits d’initiés »… Après tout, les banques françaises planquent un tiers de leurs activités internationales dans des paradis fiscaux… Et puis une banque est une banque, n’est-ce pas ? Lui mettre des bâtons dans les roues, c’est mettre des bâtons dans les roues de la France.
  • Et si, pour « libérer l’activité » des supermarchés Leclerc, on fermait les yeux sur ces stagiaires en provenance de Pôle emploi, non rémunérées bien sûr, à qui on promet un CDI, qui ne vient jamais… Virées, soit. Mais le marché est instable et mouvant n’est-ce pas ?
MACRON et les esclaves !

Assez joué. Les fondés de pouvoir du Capital gouvernent. Leur libéralisme pur et dur ne réglera rien : il ajoutera de la décomposition à la décomposition !

MACRON et les esclaves !
Et en France ?

Selon l’estimation de Walk Free, 8 500 personnes vivent dans les conditions de l’esclavage en France. A deux reprises, Paris a été condamné par la Cour européenne des droits de l’homme pour n’avoir pas mis en conformité son droit avec la notion d'«état de servitude», alors que des dossiers d’esclavage moderne passent régulièrement devant la justice française, (il s'agit souvent de jeunes femmes d'origine étrangère employées comme «domestiques» dans des familles riches qui les exploitent et les maltraitent).

En mai 2013, les députés ont finalement adopté un amendement créant un crime d’esclavage et de servitude puni de quinze ans de réclusion.


 

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 19:01
Les 195 délégations soumises au lobying, doivent préciser leurs objectifs de réduction de gaz à effet de serre.
Photo : Dimitar Dilkof/AFP. En investissant les conférences environnementales, les industriels tentent plus que jamais d’imposer leurs idées mais surtout de préserver 
leur pré carré. Face à cela, nombre d’ONG pointent du doigt les beaux discours et surtout les fausses solutions.

Photo : Dimitar Dilkof/AFP. En investissant les conférences environnementales, les industriels tentent plus que jamais d’imposer leurs idées mais surtout de préserver 
leur pré carré. Face à cela, nombre d’ONG pointent du doigt les beaux discours et surtout les fausses solutions.

Longtemps, les lobbyings industriels, et plus encore ceux de l'énergie fossile, ont pesé sur le levier climato-sceptique pour ralentir le cours des négociations climatiques. Ils ne le font plus, en tout cas plus ouvertement. Ils s'affichent même comme les défenseurs farouches de la lutte contre le réchauffement. Et mieux encore : comme des acteurs actifs et pour tout dire incontournables de cette lutte.

Ils étaient là, lors du sommet de New York et sont de nouveau là, à Lima puis seront encore à Paris, pour présenter leurs solutions techniques au chaos structurel que met en relief l'enjeu climatique. Avec un message à la clé, adressé aux décideurs : donnez-nous les outils pour construire le marché dont nous avons besoin, et nous gèrerons la suite.

Reste à savoir ce que lesdites solutions préservent le plus efficacement : l'atmosphère terrestre ou le modèle économique que continue de défendre bec et ongles le secteur privé ?

Même si ça donne plus envie de pleurer qu'envie d'en rire !

Même si ça donne plus envie de pleurer qu'envie d'en rire !

En bref :

  • Urgence environnementale :

    « Jamais les risques du changement climatique n'ont été aussi évidents et les impacts aussi visibles »

    Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention sur le changement climatique des Nations Unies

  • Se détourner des énergies :

    Selon l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), ce sont près des deux tiers des réserves d'énergies fossiles connues qu'il faudrait laisser dans le sol.

  • Pour atteindre l'objectif de maintien du réchauffement climatique global à deux degrés [objectif que nous sommes nombreux à croire impossible à atteindre. Ndlr]. Chaque pays devra (devrait ?), d'ici mi-2015 annoncer sa « contribution nationale »

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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 20:10
Le PCF relève le gant du Medef !

Le patron des patrons défie les politiques de débattre avec lui. 
Le PCF lui répond favorablement. Ils se donnent rendez-vous dans les colonnes de l’Humanité.

Pierre contre Pierre. Ça pourrait être l’affiche alléchante d’un prochain duel de haut niveau. Pierre Gattaz d’un côté, saint patron des patrons, provocant président du Medef réclamant coup sur coup le droit de licencier sans le moindre compte à rendre, ou la suppression de l’impôt sur la fortune. De l’autre, Pierre Laurent, chef de file des communistes français, sénateur de Paris, en lutte contre les politiques d’austérité et la casse des droits des travailleurs. PCF contre Medef, une opposition d’anthologie. Une version musclée du «  dialogue social  », à l’heure où le Medef se radicalise.

L’organisation patronale a en effet annoncé, à compter du 1er décembre, une grande semaine de mobilisation «  pour dire le ras-le-bol et la souffrance des patrons français (sic)  », expliquait récemment Geoffroy Roux de Bézieux, son numéro 2. Attendez-vous donc à voir prochainement mocassins bien cirés et jolis souliers Richelieu battre le pavé. Attendez-vous aussi à voir en face les bons godillots de ceux qui ont plus l’habitude des manifs de rues : le PCF a en effet annoncé pour les mêmes dates une «  contre-semaine d’initiatives et d’actions pour rétablir la vérité  ».

Voilà pour la bataille des organisations. Mais le moment fort de cette confrontation pourrait bien se jouer en face-à-face, dans un mano a mano entre les deux dirigeants. C’est Gattaz qui a commis l’imprudence de la provocation. Sur son blog, s’inquiétant non sans cynisme du fait qu’on le soupçonne de jouer un jeu de «  surenchère  », il écrit au détour d’un article : «  Je suis ouvert au débat et suis prêt à en discuter. Mais nos politiques évitent soigneusement d’entrer dans le débat et se contentent de dire que ce n’est “pas le moment” d’en parler. »

Sauf que «  c’est bien au contraire le moment d’en parler, le moment de demander des comptes sur l’utilisation du CICE, le moment, arguments contre arguments, de parler des effets d’une politique d’austérité qui, comme le révèle une enquête de l’Insee sur le “portrait social de la France”, casse les vies et fait exploser les inégalités  », répond le PCF par la voix de son porte-parole, Olivier Dartigolles. «  Pierre Laurent répond donc favorablement à la proposition d’un débat public et contradictoire face à Pierre Gattaz  », continue-t-il, défiant le patron des patrons de «  ne pas “éviter soigneusement” la confrontation  ».

Espérons que l’offre allèche Pierre Gattaz. Après tout, le PCF est pour lui un vieil ennemi de famille. Son paternel, Yvon Gattaz, déjà président du CNPF (le Medef de l’époque), n’avait-il pas déclaré qu’«  on ne fait pas la même politique avec un PCF à 5 % et à 20 %  » ?

 

 

Le PCF relève le gant du Medef !
C'est confirmé Ndlr :
Un face-à-face Pierre Laurent - Pierre Gattaz annoncé
Lionel Venturini - Vendredi, 21 Novembre, 2014

 

Pris au mot, le patron des patrons, qui se plaignait de ne trouver personne avec qui débattre contradictoirement de ses propositions dans l’univers politique, s’est vu proposer un débat, justement, avec Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF. C’est sur le réseau social Twitter que Pierre Gattaz a répondu «  O.K. pour un débat d’idées avec vous. Je propose de le faire dans le journal l’Humanité  ». «  Banco pour le débat  », a aussitôt répondu le responsable communiste, suggérant, au-delà de l’Humanité, une «  antenne du service public  » pour accueillir le débat.

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17 novembre 2014 1 17 /11 /novembre /2014 20:27
MANIFESTATION CONTRE L’AUSTÉRITÉ et pour le partage des richesses !

Le collectif pour l’Alternative à l’austérité (3A), qui réunit des acteurs du monde politique, syndical et associatif, a organisé une journée de mobilisation, le 15 novembre, 
dans les grandes villes du pays contre la politique du gouvernement.

« Pour dire non au budget d’austérité du gouvernement Valls et appeler à ce qu’il soit rejeté, pour dire non aux exigences du Medef, pour rassembler et construire une alternative à la politique actuelle ! » Le menu de la journée était copieux. Alors que la politique de François Hollande est massivement rejetée (84 % de mécontents, selon le dernier sondage Ifop pour le JDD), le collectif pour l’Alternative à l’austérité (3A) avait appelé à manifester dans les grandes villes de France.

Issu de la manifestation du 12 avril dernier contre l’austérité, « qui avait réuni 100 000 personnes à Paris » rappellent ses organisateurs, le collectif 3A s’est étoffé depuis ses derniers rendez-vous. Outre les nombreux syndicalistes de la CGT, Solidaires, FO, FSU, et responsables associatifs, l’horizon politique s’est élargi. « Nous sommes une dizaine à avoir signé l’appel (du collectif ), ce que nous n’avions pas fait pour le 12 avril même si certains avaient participé à la manifestation », a expliqué Jérôme Gleizes, d'Europe Écologie-les Verts. Au-delà des composantes du Front de gauche qui avaient pris part au lancement de la marche du 12 avril, le rassemblement s’étend désormais du NPA d’Olivier Besancenot aux socialistes affligés de Liêm Hoang-Ngoc.

MANIFESTATION CONTRE L’AUSTÉRITÉ et pour le partage des richesses !

La première cible dans le viseur de ces nouvelles marches, c’est le budget 2015. « Les engagements pris n’ont pas été respectés, la politique conduite à la place est un échec et tous les instituts de conjonctures annoncent une catastrophe », a dénoncé François Auguste, pour le PCF. L’objectif de la mobilisation dans ce contexte ? « Permettre concrètement que le vote au Parlement finisse par dérailler d’ici à début décembre », selon Éric Coquerel, coordinateur politique du Parti de gauche. Ou encore, selon la version d’Olivier Besancenot (NPA), pour qui « la vraie fronde aura lieu dans la rue », mener « la bagarre jusqu’au bout et faire tomber le budget ».

Ce qui fait le fond commun de la journée, c’est la lutte contre l’austérité. « L'austérité se résumerait à des chiffres, à une comptabilité, c’est faux. L’austérité, c’est des vies de galères, sans solidarité », a rappelé Willy Pelletier, de la fondation Copernic, avant de céder, peu après, la parole à Malika Zediri, de l’Apeis : « On montre du doigt les millions de chômeurs, responsables de ne pas accepter n’importe quoi, de ne pas accepter des salaires de misère, responsables de tout ». « L’alternative est indispensable », a, dans la foulée, alerté Jérôme Gleizes, pour qui le « gouvernement nous emmène droit dans la crise et à un face-à-face droite-FN » en 2017.

L'art de la communication du gouvernement Hollande-Valls

L'art de la communication du gouvernement Hollande-Valls

Mais, au-delà des militants politiques, le message s’adresse aussi aux syndicalistes et aux salariés, a estimé Guy Tresallet, de la FSU : « Je n’ai pas envie que les organisations syndicales attendent 2017 pour se mobiliser comme on l’avait fait le 1er mai 2002 ». « Donner de la voix à ceux qui souffrent de ces politiques et inverser ces choix, c’est le sens de l’action de la CGT dans cette initiative », a ajouté Carlos Moreira, secrétaire général de la fédération des industries chimiques CGT.

En somme, il s’agit « d’enclencher une dynamique populaire, citoyenne, sociale et politique », a résumé François Auguste, pour qui le 15 novembre fut aussi l’occasion « d’ancrer ce mouvement dans les territoires »

MANIFESTATION CONTRE L’AUSTÉRITÉ et pour le partage des richesses !
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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 23:50
REBSAMEN ÉCHOUE ET PERSÉVÈRE !

François Rebsamen est au pied du mur.

Avec la publication des chiffres du chômage catastrophiques de septembre, + 1 % de demandeurs d’emploi toutes catégories confondues, soit 50 200 personnes supplémentaires inscrites sur les listes de Pôle emploi, le ministre du Travail la joue profil bas. « Soyons honnêtes, nous sommes en échec », a-t-il déclaré au Parisien. « On a beau faire feu de tout bois, tant qu’une croissance forte n’est pas là, il n’y a pas assez de créations d’emplois », annonçant au passage qu’il n’y aurait pas de recul du chômage avant mi-2015.

Si la sortie du ministre du Travail peut surprendre, pas question, 
en revanche, de remettre en cause la politique du gouvernement, notamment en matière de cadeaux fiscaux aux entreprises. À peine évoque-t-il « un manque de 
pédagogie » envers les entreprises sur le crédit impôt compétitivité emploi (CICE). Au contraire, 
le gouvernement persiste dans 
ses vieilles recettes inefficaces, comme la flexibilisation du marché du travail.

La semaine dernière, Manuel Valls se disait d’accord avec la création d’un contrat de travail unique ? Cette idée avait été une promesse de campagne avortée de Nicolas Sarkozy. Elle consiste à faire disparaître le CDI, jugé trop contraignant par le patronat, pour le remplacer par un contrat de travail plus facile et moins coûteux à casser. À l’image du « jobs act » mis en place en Italie en ce moment même.

Pour Éric Aubin, en charge des questions d’emploi à la CGT, 
ce dispositif ne ferait que « renforcer la précarité et augmenter les chiffres du chômage ». Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, estime que « cela va tirer les contrats de travail vers le bas et museler les salariés qui veulent protester ! ».

REBSAMEN ÉCHOUE ET PERSÉVÈRE !

Le ministre du Travail avoue avoir échoué sur le front du chômage, mais ne renie pas ses propos polémiques sur le renforcement du contrôle des demandeurs d’emploi. Des déclarations que les associations de chômeurs, qui donnaient une conférence de presse, avec la FSU, n’ont toujours pas digérées. « Les chômeurs se sont réellement sentis insultés », explique Zalie Mansoibou, du MNCP. Christiane Grave, de l’Apeis, rappelle que « nous ne sommes pas que des statistiques ».

Tous exigent la non-généralisation du flicage expérimenté par Pôle Emploi !

REBSAMEN ÉCHOUE ET PERSÉVÈRE !
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29 octobre 2014 3 29 /10 /octobre /2014 23:09
La liberté au cœur du combat communiste !

Les étudiants communistes, Union des étudiants communistes (UEC), ont organisé, à l’université Paris-VIII Saint-Denis, une conférence sur le thème : Le communisme de nouvelle génération, pour de nouvelles libertés. Au centre du débat, la liberté, sous toutes ses coutures. Liberté au travail, liberté dans son rapport au monde, aux autres, dans une « société libérale qui a fait de la liberté son étendard », posera le psychanalyste Gérard Miller. De fait, le mot même se trouve interrogé, tant il est devenu une arme idéologique dans les mains du capital : liberté d’entreprise, libérer le travail…

 

Autant d’injonctions qui servent la domination d’un petit groupe sur la majorité.

« Nous n’avons pas toujours, historiquement, pris la pleine mesure de ce que représente la liberté, expliquera le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent. Considérant parfois que c’était une étape ultérieure, je crois pour ma part qu’elle doit être un enjeu central de conquête dans le combat émancipateur. » Et de poursuivre : « Sans mésestimer les aspects de compétition, ni même de guerre, qui ont existé contre les régimes soviétiques, je crois fondamentalement que ces pays se sont effondrés faute d’avoir réellement misé sur la promotion des libertés. » Pour autant, le monde dit « libre » de l’après-guerre l’est-il vraiment ?

« La société américaine possède la plus grosse population carcérale du monde, note Gérard Miller, largement devant la Chine, la Russie ou l’Iran. Si on appliquait en France cette « liberté à l’américaine », nous passerions de 60 000 à 500 000 détenus », souligne encore le psychanalyste.

À la vérité, ce monde dit libre est un monde de contrôle généralisé :

« Des sociétés rassemblent chaque jour toutes les traces informatiques des citoyens » laissées sur internet, mais aussi avec une Carte bleue, ou un pass de transport, explique Pierre Laurent.

Mais c’est aussi sous l’angle de la propriété privée que doit se lire la problématique des libertés : « On est dès le départ dans une condition de non-liberté, détaille, citant Marx, la philosophe Stéphanie Roza, parce que nous vivons dans une société inégalitaire, marquée par des dominations de toutes sortes, et que ces dominations pèsent sur nos consciences, sur nos pratiques, sur nos modes de vie. »

Il en résulte que « la liberté est une conquête, mais pas une conquête individuelle. Une conquête collective, donc une conquête historique qui passe par une gestion collective des ressources. Pour obtenir ce contrôle collectif, il faut passer par un travail en commun de culture.

Donc un processus à la fois théorique et intellectuel et qui procède également de luttes politiques pour des conquêtes de libertés et de droits nouveaux ».

Un chantier à ouvrir !

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28 octobre 2014 2 28 /10 /octobre /2014 19:37
Un jeune homme a été tué et le pouvoir se tait !
L'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité du 28 octobre. La mort d’un jeune homme de vingt et un ans au cours d’une manifestation, quelle qu’elle soit, n’est pas de l’ordre de l’incident ou de la fatalité.

Un jeune homme est mort et le pouvoir se tait. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a condamné les violences et appelé au calme, après les incidents sérieux qui ont eu lieu le lendemain soir dans la ville voisine de Gaillac. Mais, depuis le sommet de l’État, pas une parole d’émotion n’est venue après le décès tragique de Rémi Fraisse, vingt et un ans, décrit comme un jeune homme pacifique, écologiste, venu sur les lieux avec sa petite amie.

La famille de Rémi Fraisse a appelé mardi "au calme" lors des rassemblements organisés en hommage au jeune homme de 21 ans, mort dimanche sur le site du barrage de Sivens (Tarn), "pour ne pas répondre à la violence par la violence".

La famille de Rémi Fraisse a appelé mardi "au calme" lors des rassemblements organisés en hommage au jeune homme de 21 ans, mort dimanche sur le site du barrage de Sivens (Tarn), "pour ne pas répondre à la violence par la violence".

D’où une première question.

  • N’est-ce pas le rôle d’un gouvernement, de son ministre de l’Intérieur et de son premier ministre, lorsqu’un jeune homme est tué lors d’une manifestation, de trouver au nom de la nation les mots de la compassion et du regret, ne serait-ce que devant le déroulement des faits ayant conduit à cela ?
  • N’est-ce pas le devoir du gouvernement de la République d’affirmer avec toute la fermeté requise en d’autres circonstances que toute la lumière sera faite sur les circonstances du drame et que la vérité sera établie ?

La mort d’un jeune homme de vingt et un ans au cours d’une manifestation, quelle qu’elle soit, n’est pas de l’ordre de l’incident ou de la fatalité.

  • Qu’est-il arrivé à ce gouvernement pour qu’il ne réagisse pas avec la même force qu’il aurait s’il était dans l’opposition ?
  • L’autopsie pratiquée hier semble indiquer que Rémi Fraisse a été victime d’un tir de grenade, alors que l’affrontement avec des éléments radicaux dont il ne faisait pas partie était très violent.

Mais quelle est, du côté des forces de l’ordre, équipées comme elles le sont, la limite entre dissuasion et répression ? Des témoins et des acteurs font état d’une stratégie de la tension poursuivie depuis des semaines sur ce chantier. Un chantier dont il faut aussi contester aujourd’hui la légitimité.

  • Qui a réellement discuté avec les opposants alors que les experts nommés par le ministère de l’Écologie sont eux-mêmes très réservés sur son bien-fondé ?

Toutes ces questions appellent des réponses autres que des discours sur l’ordre et des coups de menton, mais, pour l’heure, le pouvoir se tait.

Un jeune homme a été tué et le pouvoir se tait !
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26 octobre 2014 7 26 /10 /octobre /2014 21:40

Un film et une pétition en soutien au 18 du 57 boulevard de strasbourg, par le collectif des cinéastes pour les « sans papiers »

 

Pour la plupart coiffeuses sans papiers d'origines africaines, les 18 salariés du salon de Coiffure du 57 Bd de Strasbourg, à Paris, étaient illégalement payés « à la tâche » pour 200 à 400 euros par mois, alors qu'ils travaillaient 6 jours sur 7, de 9h à 23h, dans des conditions de travail d'un autre temps. Ils se sont mis en grève le 22 mai dernier et ont obtenu des contrats de travail sous la pression de la CGT. Mais le 8 juillet, leur employeur a procédé à un dépôt de bilan, conduisant les salariés à déposer une plainte le 6 août pour «traite d'êtres humains, travail dissimulé et faillite frauduleuse». Depuis, ces salariés se relaient courageusement pour occuper leur lieu de travail, malgré les menaces et la peur des représailles. Le 8 septembre 2014, le Collectif des cinéastes pour les « sans-papiers » a pris sous sa protection les 18 grévistes du 57, Bd de Strasbourg et a alerté les Ministères de l'Intérieur, du Travail et de la Justice sur leur situation et les pressions intolérables qu'ils subissaient.

N'ayant obtenu aucune réponse des trois ministères concernés, le Collectif a décidé de réaliser un nouveau film, le 4e en 20 ans, et de lancer une campagne nationale de soutien aux 18 du 57 Bd de Strasbourg.

 

« CONTRE LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS, AU NOM DE LA DIGNITÉ HUMAINE, UN ÉTAT DE DROIT SE DOIT DE PROTÉGER TOUS CEUX QUI TRAVAILLENT SUR SON TERRITOIRE. »

Signer la pétition

 

« Nous sommes des travailleurs de France »
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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 22:56

http://www.sudouest.fr Publié le 24/08/2014 par Jean-Claude Guillebaud

 

De loin en loin, certains lecteurs m'écrivent - fort courtoisement d'ailleurs - pour me demander de ne pas diaboliser le profit, les banques et tout ce qu'il est convenu d'appeler la « Finance » (avec une majuscule). La plupart du temps, ces remarques se fondent sur le fameux aphorisme proposé en 1974 par l'ex-chancelier allemand Helmut Schmidt : « Les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain. » Si tel était le cas, je souscrirais volontiers à un éloge pragmatique du profit. Après tout, nous avons besoin des entreprises pour créer des emplois, et ces dernières doivent améliorer leurs profits afin d'être en mesure d'investir. Pas de discussion à ce sujet.

 

Hélas, trois fois hélas. Dans la pratique, ce n'est pas ainsi que les mécanismes fonctionnent. Nous venons d'en avoir, ces derniers jours, une démonstration ahurissante, pour ne pas dire obscène. Y compris dans son « timing ». Qu'on en juge. Au deuxième trimestre de cette année, les entreprises françaises ont touché la première tranche (7 milliards d'euros) du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi que leur a consenti le gouvernement. Et cela, afin qu'elles investissent pour créer des emplois. Or, ce 18 août dernier, en plein creux de l'été, nous avons appris que la part des profits versés aux actionnaires sous forme de dividendes (au lieu d'être réinjectés !) avait augmenté en 2014 de 30,3 %, par rapport à 2013.

 

Ainsi donc, au moment même où le chômage flambe, où le pays gronde, où le tissu social se déchire, la goinfrerie obsessionnelle (ce que j'appelle la « maladie de l'argent ») étend son empire. Ce n'est pas tout : cette première information était accompagnée d'une seconde, plus indécente encore. La France, dans le même temps, sera devenue la championne d'Europe des gâteries faites aux actionnaires, soit 40,7 milliards. Sur ce terrain, avec nos 30,3 % de hausse, nous devançons nettement l'Allemagne (3,9 %) et même le très libéral Royaume-Uni (9,7 %), ces deux pays étant dirigés par… la droite !

 

Veuillez m'excuser d'avoir donné tant de chiffres, mais on conviendra que cela s'imposait. Ayant appris cela, j'ai du mal à comprendre qu'on ne proteste pas davantage. Oh, certes, il y a eu quelques protestations. Notre confrère « Libération » a parlé d'« indécence », et « Le Monde » a manifesté la même indignation. Mais, disons qu'en pleine torpeur de fin d'été, les choses ne sont pas allées plus loin. Pas encore. En vérité, c'est le tocsin qu'il aurait fallu sonner dans le pays. Ce record de rapacité des plus riches, battu par notre pays, n'est pas seulement révoltant au regard de la simple éthique collective, il participe de la pyromanie caractérisée. Je rappelle la définition que le Petit Robert donne de ce substantif : « Impulsion obsédante poussant à allumer des incendies. »

 

Tout se passe, en effet, comme si les bêtises humaines se conjuguaient pour favoriser - et même accélérer - l'embrasement du pays : égoïsme des uns, lâcheté des autres, mollesse de nos gouvernants, frivolité des grands médias audiovisuels que n'intéressent plus, visiblement, que le strass et le « pipole ». L'ancienne ministre Cécile Duflot, que l'on entend partout en ce moment pour la « promo » de son livre-règlement de comptes, n'hésite plus à dire qu'une révolte sociale menace le pays. Pardi ! Je peux comprendre qu'on s'abandonne à ce genre de prédiction, mais je m'en méfie. Cela fait si longtemps qu'on l'annonce.

 

Pour que ladite colère puisse réellement éclore, il faudrait un objectif fédérateur, un projet inspirant confiance, des chefs à la hauteur. Pour le moment, je le crains, ce qui prévaut, c'est un indéfinissable écœurement, une de ces lassitudes qui vous amènent au bord de la nausée. Oui, en cette fin du mois d'août, c'est bien cela qui nous guette.

Vivement demain ! 

http://www.sudouest.fr/2014/08/24/la-nausee-nous-guette-1650072-4688.php

« La nausée nous guette  ! »
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14 octobre 2014 2 14 /10 /octobre /2014 23:08
Rassembler à gauche, maintenant !

Le secrétaire national du PCF a été reçu, samedi 4 octobre, par Marie-Noëlle Lienemann et Emmanuel Maurel aux travaux de Maintenant la gauche. Et dans les Landes, dimanche, il a participé à ceux de l’autre courant de l’aile gauche du PS, Un monde d’avance. À chaque fois, les militants socialistes lui font le même accueil, qui ne se dément pas depuis son allocution à l’université d’été du PS à La Rochelle, fin août. Ses interventions, qui en appellent au rassemblement sans préalable de tous ceux qui ne se résignent pas à la politique conduite par François Hollande et qui veulent renouer avec l’aspiration majoritaire de ceux qui l’ont élu en 2012, sont saluées par de longs applaudissements.

« Dans le contexte politique actuel, l’eau monte très vite, et on ne peut pas rester au milieu du gué, ce ne serait pas responsable. La politique du gouvernement Hollande-Valls nous conduit dans une impasse dramati­que et tous les voyants sont dans le rouge, leur a-t-il déclaré ce week-end. Les forces existent à gauche, et nous ne pouvons pas attendre une inflexion qui n’est pas à l’ordre du jour pour ceux qui nous gouvernent. Le rassemblement de la gauche sera possible seulement sur des choix anti austérité. C’est l’urgence d’une construction qui doit démarrer mainte­nant. Pas un rassemblement de circonstance mais au long cours. Voilà le chantier qui est maintenant devant nous », à ouvrir sans « ultimatums » ni « raccourcis ». Un discours qui répond à une attente indéniable chez les militants socialistes.

 

Rassembler à gauche, maintenant !

Pour les déçus de Hollande, éclatés entre différents courants ou sensibili­tés, le dirigeant du PCF est « le trait d’union entre les gauches », ose un membre de Maintenant la gauche. « Pierre Laurent a plus de chances d’être applaudi par des socialistes que ce que disent un Moscovici ou un Valls », observe le leader de l’aile gauche du PS, Emmanuel Maurel. Le secrétaire national du PCF a avancé plusieurs propositions, comme « la mise en œuvre de baisses ciblées de la TVA ». « Il faut en finir aussi avec cette critique de la dépense publique, qui est le discours habituel de la droite », a dénoncé Pierre Laurent, qui a fustigé « les 40 milliards du Cice » comme « le plus gros gâchis de fonds publics qui n’ait jamais été organisé ». Lui aussi estime « que le temps est venu d’une VIe Républi­que, qui doit être sociale et donner des droits nouveaux aux salariés ».

Un discours applaudi, à chaque fois, debout, dans l’Essonne comme dans les Landes

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