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4 avril 2017 2 04 /04 /avril /2017 16:58
Composé de fonctionnaires en poste dans diverses administrations du pays, « le collectif Article 15 » soutient Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise. Ses membres dénoncent un désengagement délétère des pouvoirs publics et aspirent à retrouver leur fierté de servir l’État.

Composé de fonctionnaires en poste dans diverses administrations du pays, « le collectif Article 15 » soutient Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise. Ses membres dénoncent un désengagement délétère des pouvoirs publics et aspirent à retrouver leur fierté de servir l’État.

Depuis plus de trente ans, au nom d'une « crise » dont on nous rebat les oreilles, l’État a peu à peu abdiqué ses prérogatives de puissance publique. Il a prôné l'équilibre budgétaire et la lutte contre l'inflation, il a privatisé des services publics et mis en place la dérégulation de l'économie conformément au dogme libéral porté par l'Union européenne. Il a diminué année après année ses propres recettes, en réduisant les impôts des plus fortunés, et a choisi de se refinancer sur les marchés financiers, créant ainsi de toutes pièces une dette qui ne cesse de croître. Les gouvernements qui se sont succédé n'ont eu cesse de détruire notre modèle sous prétexte de rénovation : allongement de l'âge du départ à la retraite, flexibilité accrue et destruction du droit du travail, casse de la Sécurité sociale, etc.

En parallèle, l’État s'est désengagé en créant de nombreuses « autorités indépendantes », censées être plus modernes et plus réactives mais en réalité plus coûteuses et moins démocratiques. Au nom d'un État « gestionnaire et comptable » ont été mis en place de nouveaux types de contrats, les partenariats public-privé, qui non seulement rendent l'action publique impuissante mais reportent sur les générations futures des coûts faramineux sans commune mesure avec l'utilité réelle des investissements réalisés. Autour de la réforme de l’État et de l'idée qu'il devait être géré comme une entreprise, on a réduit son périmètre au profit des régions, départements et communes, introduisant une concurrence à terme mortifère entre territoires devenus inégaux. Tout cela n'a été possible que parce que nos dirigeants et responsables croient depuis trop longtemps davantage en la parole des lobbies de toutes sortes et aux injonctions de la Commission de Bruxelles qu'en l'intérêt général dont l’État, en France, est le dépositaire.

UN ÉTAT SANS VISION

Les résultats sont désastreux : le chômage de masse s'est accru, le nombre de pauvres a été multiplié, l'école est de plus en plus inégalitaire, des territoires entiers sont abandonnés [La Guyane en est un malheureux exemple, Ndlr] du fait de la faillite de l'aménagement du territoire, la justice est rendue dans des conditions dantesques, etc. Et ce alors même que jamais le pays n'a produit autant de richesses !

Nos entreprises publiques d'industrie ou de services, qui furent l'épine dorsale de notre développement, sont, les unes après les autres, au bord du dépôt de bilan à la suite des purges que le système européen leur a infligées. Soumis aux injonctions bureaucratiques bruxelloises, l’État n'a plus de vision. Refusant d'accorder à la puissance publique le rôle qui lui revient, ses « gestionnaires et comptables » qui le dirigent sont incapables de lui fixer des perspectives d'avenir qui parleraient d'autre chose que de son organisation, multipliant des strates dont le seul but est justement d'en fabriquer. Ils organisent les privatisations et la vente du patrimoine de l’État qui conduisent à sa paupérisation et à sa dislocation progressive.

Celui que nous pensons être en capacité intellectuelle, morale et politique de le faire, celui qui redonnera une ambition à notre patrie et à notre peuple, c'est Jean-Luc Mélenchon. C'est avec son élection que nous pourrons retrouver le sentiment que nous avions en nous engageant au service de l’État. Rien ne nous semble plus beau que la vertu administrative, rien ne paraît plus utile que le service de l'intérêt général et l'ambition de la France. Cette ambition que nous revendiquons avec fierté ne saurait, compte tenu de notre histoire, être rabougrie par une idéologie nationaliste et sécuritaire, ou la soumission à l'ordre du monde, fût-il dicté par l'Europe .

Il nous faut nous réinventer dans un nouveau monde, la VIe République que nous défendons devra allier les vertus de la démocratie directe avec les nécessités de la représentation. Le parlementarisme allié au droit de révocation des élus, la proportionnelle, sont de nature à rétablir la vertu citoyenne de nos responsables politiques et de l'oligarchie administrative qui s'est commise à leur service.

Sous la VIe République et avec l'élection de Jean-Luc Mélenchon, servir sera à nouveau notre fierté !

Vive l’État !

Vive la République !

Tribune publiée dans « Marianne » le 03/04/2017 : Collectif de fonctionnaires : « Pour nous, c'est Jean-Luc Mélenchon ! »
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