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22 décembre 2015 2 22 /12 /décembre /2015 21:53
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Mardi, 22 Décembre, 2015 - L'Humanité

 

L'éditorial de Patrick Apel-Muller :

 

« Le capiton qui étouffait les critiques s’est déchiré, déjà entamé qu’il était par les récentes élections municipales. (...) C’est un exemple avec d’autres qui rappelle avec le Ruy Blas de Victor Hugo que « dans la tempête et le bruit, la clarté paraît regrandie » et qu’un peuple peut intimer à ses gouvernants : « Vous n’êtes que le gant, et moi, je suis la main. »

L’espace d’un dimanche, le modèle a vieilli et ce monsieur Rajoy semble bien défraîchi. L’austérité à l’espagnole, comme ses sœurs grecques et portugaises, trébuche sur l’obstacle qu’elle croyait effondré, une dynamique populaire d’indignation et de transformation. Les élections de dimanche ont ébranlé l’édifice institutionnel accaparé par deux partis, le PP et le PSOE, une construction où les coquins trouvaient facilement des copains. La solution de diversion imaginée par la bourgeoisie madrilène avec Ciudadanos, un parti porteur d’une critique libérale du système, n’a pas empêché Podemos, ses alliés et Izquierda Unida de remporter un quart des suffrages. Les propositions de ces derniers ne peuvent être ignorées par qui veut former un gouvernement : le capiton qui étouffait les critiques s’est déchiré, déjà entamé qu’il était par les récentes élections municipales.

L’oligarchie espagnole n’a cependant pas perdu la partie, certains pariant ouvertement sur de nouvelles élections anticipées qu’ils mèneraient sur les thèmes du chaos et de l’ingouvernabilité du pays. Quant aux socialistes espagnols, ils ont une pente bien rude à remonter pour retrouver les chemins de la gauche, eux qui l’ont dévalée en éclaireurs de Manuel Valls et Emmanuel Macron. La gauche de transformation souffre aussi de bien des divisions et sans doute d’approximations mais, au-delà des Pyrénées, elle vient de démontrer qu’aucun peuple n’est condamné à se replier dans le coup de gueule haineux. Ceux qui l’ont soutenue sont les jeunes et les salariés, les forces vives sacrifiées. Elles ont trouvé – malgré la brutalité de la crise espagnole et la contagion générale de la précarité – la force de se rassembler, enracinées dans des mobilisations locales qui ont su converger. Modèle ? Ici, on a payé pour voir et pour ne pas y croire.

Mais c’est un exemple avec d’autres qui rappelle avec le Ruy Blas de Victor Hugo que « dans la tempête et le bruit, la clarté paraît regrandie » et qu’un peuple peut intimer à ses gouvernants :

 

« Vous n’êtes que le gant, et moi, je suis la main ! »

 

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