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6 avril 2015 1 06 /04 /avril /2015 20:52
Des étudiants rescapés ont trouvé refuge dans un véhicule après l'assaut d'un commando.  Photo : AP

Des étudiants rescapés ont trouvé refuge dans un véhicule après l'assaut d'un commando. Photo : AP

Article de notre amie Rosa Moussaoui - Vendredi, 3 Avril, 2015 -L'Humanité

La prise d’otages meurtrière de Garissa offre au gouvernement d’Uhuru Kenyatta l’occasion 
de légitimer la construction d’un mur le long de la frontière séparant le pays de la Somalie.

Le commando armé a fait irruption à l’aube. Il était 5 h 30 du matin, jeudi, lorsque ses membres ont abattu les deux gardes postés à l’entrée du campus de Garissa, dans l’est du Kenya, à 150 kilomètres de la frontière avec la Somalie. Les étudiants ont été réveillés par un bruit d’explosion, avant de découvrir des scènes d’horreur. « Nous dormions quand nous avons entendu une forte explosion, suivie par des tirs ; tout le monde a commencé à fuir pour se mettre à l’abri. Certains n’ont pas pu quitter les bâtiments vers lesquels les assaillants se dirigeaient en tirant. J’ai de la chance d’être en vie, parce que j’ai sauté par-dessus la clôture avec d’autres », rapporte un étudiant, Japhet Mwala, dans un témoignage cité par l’AFP.Quelques heures après cette sanglante attaque et la prise d’otages qui a suivi, il était impossible d’établir un bilan précis. du nombre des victimes

« Les insurgés islamistes infiltrent certaines zones rurales »

En fin d’après-midi, les autorités kényanes faisaient déjà état d’au moins dix-sept morts et la Croix-Rouge dénombrait soixante-cinq blessés. Les plus grièvement touchés étaient évacués par avion vers la capitale, Nairobi. Au même moment, seules 282 personnes s’étaient manifestées, sur les 815 étudiants et 60 membres du personnel présents sur le campus. Aussitôt après l’attaque, les insurgés islamistes shebabs l’ont revendiquée, l’un de leurs porte-parole affirmant que les assaillants avaient libéré les étudiants de confession musulmane, retenant les autres en otages. Près de onze heures après le début de l’attaque, les forces de sécurité, armée en tête, faisaient toujours le siège du campus, où des tirs nourris étaient entendus. Cette opération spectaculaire a suscité un choc profond et ravivé le souvenir de l’attaque meurtrière du centre commercial de Westgate, qui avait fait 67 morts à Nairobi en septembre 2013. L’un des assaillants de Westgate était d’ailleurs un Kényan originaire… de Garissa. Les shebabs ont multiplié les ­attaques en territoire kényan depuis octobre 2011, date du début de l’engagement militaire de Nairobi aux côtés de l’Amisom, la mission de l’Union africaine en Somalie. Les insurgés islamistes, chassés de presque tous leurs bastions, contrôlent encore toutefois de vastes zones rurales au sud de la Somalie et privilégient désormais les actions de guérilla et les attentats suicides. En 2014, leurs raids au Kenya ont coûté la vie à 200 personnes. La région de Garissa est, depuis longtemps, une zone instable, théâtre, depuis deux ans, de nombreuses attaques tantôt perpétrées par les shebabs, tantôt imputables à des rivalités politiques. « Les insurgés islamistes passés par les camps de réfugiés comme celui de Dadaab sont ­infiltrés et installés dans certaines zones rurales où leur présence s’enracine, explique l’anthropologue Benoît Hazard, spécialiste du Kenya. Mais s’ils concentrent leurs attaques au nord, où ils jouent la carte de la déstabilisation et tentent de recruter parmi les Somalis kényans, c’est surtout parce que leur affaiblissement ne leur permet plus d’attaquer au sud, à Nairobi, où plusieurs attaques ont été déjouées ces derniers mois. »

La sanglante prise d’otages de Garissa offre au gouvernement d’Uhuru Kenyatta l’occasion de légitimer son projet de construction d’un mur le long de la frontière séparant le Kenya de la Somalie. Un projet coûteux, ­désastreux pour les populations nomades et cible de nombreuses critiques. Pour Mwenda Mbijiwe, expert en sécurité, « même avec une muraille, qui que vous soyez, il suffira de payer pour passer. Au Kenya, la corruption est la première faille en matière de sécurité ».

Kenya. Sanglante attaque à l’université de Garissa ! Commentaire de Marie George Buffet !

Comme le symbolise le dessin ci-dessus il y a d'abord l'absence de réaction internationale à ce massacre !

Mais ensuite quelle analyse est faite ? C'est pourquoi le point de vue de notre camarade Marie George (publié sur Facebook) est indispensable, à notre avis, à une bonne compréhension !

 

Je n'accepte pas cette quasi indifférence devant le meurtre de plusieurs dizaines d'étudiantes au Kenya, ce massacre est le témoin d'un recul de civilisation, ceux qui ont tué, nient le droit à l'éducation des femmes car ils nient la femme comme individu libre.

Les commentaires, nous parlent chrétiens, musulmans, sunnites, chiites, je vous parle moi des êtres humains, de leurs droits, quel que soit leur sexe, leur lieu de vie, leur pensée philosophique, leur croyance ou non.

C'est ce combat pour les droits universels qu'il faut lever aujourd'hui, c'est le seul qui peut nous rassembler contre toutes les exploitations, contre toutes les dominations.

 

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