Par Maud Vergnol - Mardi, 6 Janvier, 2015 - L'Humanité
« Hier encore, Angela Merkel a sorti l’artillerie lourde, menaçant Athènes de sortie de l’euro, quand François Hollande affirmait respecter la souveraineté du peuple grec… tout en l’invitant à appliquer les engagements des gouvernements précédents ! »
Sophisme (définition de wikipédia) :
Un sophisme, est une argumentation à la logique fallacieuse, c'est un raisonnement qui cherche à paraître rigoureux mais qui en réalité n'est pas valide au sens de la logique (et cela quand bien même sa conclusion serait pourtant la « vraie »). À l'inverse du paralogisme qui est une erreur dans un raisonnement, le sophisme est fallacieux : il est prononcé avec l'intention de tromper l'auditoire afin, par exemple, de prendre l'avantage dans une discussion. [….]. Ils peuvent aussi s'appuyer sur d'autres mécanismes psychologiques jouant par exemple avec l'émotion de l'auditoire, l'ascendant social du locuteur (argument d'autorité) ....
François Hollande voit la lumière au bout du tunnel. C’est, en substance, le message de l’opération médiatique d’hier matin, sur France Inter, durant laquelle le président de la République, satisfait de lui-même en dépit de l’échec cuisant de ses choix politiques, s’est contenté de jouer le VRP de la loi Macron. « Ce texte est une loi de liberté et de progrès », a-t-il assuré après avoir osé, lors de ses vœux, qualifier de « coup de jeune pour la France » cette loi qui préconise pourtant les antiennes libérales du siècle dernier. Pour les Français, par contre, c’est toujours le noir complet. Pas l’ombre d’une annonce ou d’une ambition de justice sociale à laquelle s’accrocher. « Est-ce que c’est un chemin de gauche ? C’est un chemin qui fait en sorte que nous puissions donner autant de force qu’il soit possible à notre économie sans mettre en cause les valeurs républicaines et le modèle social », a lancé l’adepte des sophismes, convaincu que sa politique économique, sous-traitée au patronat, finira par porter ses fruits
Penser que le PIB peut faire office de projet politique, voilà le credo des sociaux-libéraux européens, prêts à sacrifier toute idée de progrès social sur l’autel des agences de notation. Le « chemin » de l’austérité s’avère une impasse ? Qu’importe, il n’y en a pas d’autres, nous expliquent les apprentis sorciers de Bruxelles, qui montrent les crocs et fomentent une sainte alliance contre le peuple grec qui pourrait écrire une nouvelle page de l’histoire européenne le 25 janvier prochain en portant Syriza au pouvoir.
Hier encore, Angela Merkel a sorti l’artillerie lourde, menaçant Athènes de sortie de l’euro, quand François Hollande affirmait respecter la souveraineté du peuple grec… tout en l’invitant à appliquer les engagements des gouvernements précédents ! Les prêcheurs de l’austérité ont raison d’avoir peur qu’une alternative crédible puisse voir le jour en Grèce. Elle sonnerait le glas du dogme austéritaire et montrerait aux peuples européens que la colère sociale et l’aspiration au progrès peuvent remuer des montagnes.